Journal C'est à Dire 155 - Mai 2010

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V A L D E M O R T E A U

U n petit havre de paix en pleine nature. Ce chalet en rondins posé au bord de l’eau don- ne des airs de Scandinavie à l’endroit, situé à l’écart de la Les tourbières sont toujours malmenées Deux affaires agitent le petit monde des défen- seurs de la nature au Mémont et au Luhier. La justice s’en est mêlée et a tranché. De nou- velles plaintes ont été déposées. Environnement

Zoom Destruction d’habitat d’espèces protégées au Luhier Au Luhier, cʼest un petit plan dʼeau creusé fin 2009 au beau milieu dʼun terrain humide inté- grant le même ensemble natu- rel (Z.N.I.E.F.F. des Seignes du Mémont) qui est dans le colli- mateur de la C.P.E. Selon lʼassociation, “même de faible surface, ces travaux (creuse- ment et déblais associés) ont détruit le milieu particulier de plusieurs espèces protégées.” Un procès-verbal dʼinfraction a été dressé pour ce délit. “Il serait judicieux que le propriétaire des lieux procède rapidement à la remise en état, pour tenter d’éviter les poursuites judiciaires” prévient la C.P.E. La destruction dʼune espèce protégée comme lʼaltération de son habitat sont passibles de 6 mois dʼemprisonnement et de 9 000 euros dʼamende.

commune du Mémont (canton du Russey). Le paysage de car- te postale serait idyllique s’il n’y avait pas ce petit problème : le chalet en question a été construit en toute illégalité, en pleine zone naturelle protégée, malgré un permis de construi- re délivré par la commune. Le tribunal administratif n’est pas resté dupe face à cette situation et a décidé par un juge- ment rendu à Aujourd’hui, les défenseurs de la nature veulent aller plus loin. La très tenace commission de protection des eaux (C.P.E.) vient de porter plainte à la gendar- merie, le 27 avril dernier, pour “poursuite d’une construction sans permis” ayant constaté en mars dernier que “les travaux de toiture se poursuivaient sur le bâtiment.” L’objectif de la C.P.E. est clair : “Nous voulons la remise en état du terrain et que cette construction sans per- mis valable disparaisse. Notre objectif est purement environ- nemental” tranche Cédric Guillaume, un des permanents de l’association. La C.P.E. n’a aucun scrupule à demander la l’automne dernier d’annuler purement et simplement la déli- vrance de permis à un propriétaire privé.

destruction pure et simple du chalet : “ Ç a se fait sur les plages avec les paillotes illégales. Il n’y a aucune raison pour que ça ne se fasse pas sur les terres” ajou- te M. Guillaume. Le permis de construire ce petit chalet de 28 m 2 avait été déli- vré en mai 2008 avec un inti- tulé un peu cocasse : “Bâtiment à usage de laboratoire néces- saire à la mise en valeur des ressources naturelles” , alors qu’il ne serait rien d’autre qu’une plate-forme pour “poser des chaises longues et faire des barbecues” commente la Com- mission. Contraire aux dispositions de la loi Montagne, le permis déli- vré par le maire du Mémont a donc été jugé illégal. La C.P.E. dénonce donc ces opérations de “mitage” du paysage local que pourtant la loi est censée pro- téger. J.-F.H.

La C.P.E. dénonce ces opérations de “mitage.”

C’est le chalet incriminé que veut faire démolir la commission de protection des eaux.

Le petit plan d’eau du Luhier.

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