Journal C'est à Dire 155 - Mai 2010
É C O N O M I E
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Le Bélieu “Nous avons passé la crise correctement” Christine-Noëlle Baudin est P.D.G. des Cartonnages Pfahrer, installés sur la zone du Bas-de-la- Chaux. La dirigeante est aussi présidente de la Fédération Française du Cartonnage. Interview.
C’ est à dire : Pour qui tra- vaille “Cartonnages Pfah- rer S.A.” ? Christine-Noëlle Baudin : Carton- nages Pfahrer est spécialisé dans la transformation de carton ondulé. Nous travaillons pour les principales entre- prises de la région, à 200 km à la ron-
Càd : La concurrence est-elle féro- ce dans le domaine du cartonna- ge, notamment des pays émergents ? C.-N.B. : Dans nos métiers, nous sommes sur de la fabrication sur-mesu- re. Nous faisons des prototypes, des pré-maquettes, des maquettes… Tout cela demande une réelle proximité avec nos clients. Ce qui explique que cer- tains pays comme la Chine ou l’Inde ne peuvent pas prétendre nous concur- rencer sur ce créneau-là. En revanche, de nouveaux pays se positionnent for- tement sur le marché du carton, c’est notamment le cas de la Turquie. Càd : Le cartonnage est-il une indus- trie propre ? C.-N.B. : Le carton est un produit éco- logique par nature, il est recyclable 5 à 7 fois. Et je le rappelle : on ne cou- pe pas d’arbres pour faire du carton. La pâte est essentiellement fabriquée à partir de déchets de scieries. Par ailleurs, nous travaillons avec les forêts gérées durablement et tous nos déchets de cartons passent en recyclage. Propos recueillis par J.-F.H.
Comté, région la plus touchée par la crise. La baise d’activité a été très impor- tante au premier semestre 2009 et nous avons senti un redressement dès juin 2009. Nous avons eu, je pense, une bonne réactivité, en réorganisant notam- ment nos horaires tout en gardant nos forces vives en interne (nous avons
de, que ce soit pour l’industrie automobile, l’agro-alimen- taire, le médical, l’outillage… Nous achetons notre matiè- re première qui arrive ici sous forme de grandes plaques de carton ondulé et nous trans-
cependant dû procéder à 2 licenciements sur un effec- tif de 25 personnes). On remarque en général que les entreprises qui se sont sépa- rées trop vite de leur per- sonnel ont perdu ce qu’elles
“Le carton est un produit écologique par nature.”
formons, tous les jours, l’équivalent de quatre semi-remorques. Certains jours, on reçoit jusqu’à six semi- remorques de matière première. Nous sommes organisés en 2 X 8. Càd : Comment l’entreprise a-t-elle traversé les turbulences de ces deux dernières années ? C.-N.B. : Nous avons la chance d’une part de ne pas être orientés mono-pro- duit et d’autre part d’être un peu écla- tés en dehors des frontières de Franche-
avaient acquis. Selon moi, le capital humain est essentiel pour une entre- prise. Quant à 2010, l’année a plutôt bien démarré. Au final, nous avons pas- sé la crise correctement. Càd : Le pire est donc derrière vous ? C.-N.B. : Nous pouvons aussi compter sur une grande fidélité de nos clients et aujourd’hui, j’estime que l’activité est redevenue tout à fait normale. Nous avons aujourd’hui des projets d’investissements en matériel.
Christine-Noëlle Baudin a repris l’entreprise du Bas-de-la-Chaux il y a quatre ans.
Zoom Christine-Noëlle Baudin en bref C hristine-Noëlle Baudin a pris le relais de Jacques Pfahrer il y a quatre ans à la tête des Cartonnages Pfahrer. La dirigeante, dans le secteur du carton depuis une vingtaine dʼannées, est égale- ment P.D.G. de la société S.B.C.I. (45 salariés à Baume-les-Dames), spé- cialisée dans le cartonnage pliant. Cartonnages Pfahrer reçoit régulièrement des récompenses sur le plan national. En 2009, lʼentreprise du Bas-de-la-Chaux recevait lʼÉtoile dʼor de lʼondulé pour la conception dʼ un bac-navette destiné à lʼautomobile. Christine-Noëlle Baudin est également la présidente nationale de la Fédéra- tion Française du Cartonnage. Enfin, elle représente enfin le cartonnage pliant au comité exécutif de la branche européenne du cartonnage. Le cartonnage regroupe 400 entreprises en France, emploie 17 000 salariés et réalise un chiffre dʼaffaires global de 3,8 milliards dʼeuros par an.
La société Pfahrer transforme chaque jour l’équivalent de quatre semi-remorques.
Gilley Le Tuyé du Papy Gaby change de main Claude et Gérard Marguet ont trouvé avec Jean-François Nicolet, un candidat prêt à assurer un avenir serein et prometteur à l’entreprise familiale.
C hangement de main au Tuyé du Papy Gaby. La transition avec Jean- François Nicolet, ins- tallé à Dommartin, se fera sans rupture et dans l’esprit de la mai- son. Cette continuité, Claude et Gérard, les co-gérants, tenaient beaucoup. Pas question de dila- pider l’héritage paternel au pre- mier venu, fut-il au plus offrant. “On a été pas mal sollicité. Cer- tains étaient même prêts à rache- ter uniquement la marque com- merciale. On cherchait un repre- neur appréciant les produits régionaux et qui souhaite s’investir dans le développement de la société” , explique Gérard Marguet. L’aîné des deux fils de Gabriel Marguet, alias Papy Gaby, avait d’abord succédé seul à son père en 1986 avant d’être rejoint par son frère Claude en 1991. Gérard arrive à l’âge de la retraite, son cadet s’en rapproche. D’où ce souci de transmission qui les anime.À défaut de candidat dans l’entourage familial, le choix s’est
donc porté sur Jean-François Nicolet. Cet habitant du Haut-Doubs exerce déjà dans l’agro-alimen- taire et plus précisément dans la vente de matériel de froma- gerie. “Il rentrait bien dans le moule. Il va apporter une dimen-
Gaby, où l’on fabrique par exemple 22 tonnes de saucisse de Morteau chaque année, cul- tive les paradoxes dans la filiè- re des salaisons. 96 % de la pro- duction est vendue sur place et essentiellement en été. Éton- nant pour une spécialité censée
se consommer plutôt quand il fait froid. Le repreneur aura donc tout loisir de position- ner davantage le tuyé du Papy Gaby sur le
sion commerciale qui n’existait pas jusqu’à présent” , poursuit Gérard Marguet. L’affaire est pratiquement
Le choix s’est porté sur Jean-François Nicolet.
conclue. Elle intègre la reprise de l’équipe actuelle, à savoir les quatre permanents et trois sai- sonniers. Les deux co-gérants actuels passeront au régime sala- rial, le temps d’accompagner ce passage de témoin en douceur. Qui ne connaît pas ou n’a pas entendu parler du Tuyé du Papy Gaby ? 50 000 visiteurs passent chaque année dans ce haut lieu du patrimoine comtois dédié aux salaisons du Haut-Doubs qui revendique aussi clairement son appartenance à la République du Saugeais. Le tuyé du Papy
créneau hivernal. Ce qui en dit long sur le potentiel de la Mor- teau du Papy Gaby. L’appellation est légale. “Avec l’I.G.P., on a tout à fait le droit de personnaliser les étiquettes” , conclut Gérard Marguet. F.C.
Gérard et Claude Marguet ici autour de l’automate du Papy Gaby, cherchaient un candidat fidèle à l’esprit de l’entreprise.
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