Journal C'est à Dire 155 - Mai 2010

P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

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Landresse Le bonheur est dans la vente directe Le G.A.E.C. Pichot s’est lancé en 2007 dans la production de viande bovine valorisée en vente directe. Une diversi- fication rentable, mais gourmande en temps.

L a conduite de l’atelier viande auG.A.E.C.Pichot àLandresse, c’est l’affaire de Loïc Pichot Ce jeune agriculteur est venu rejoindre son père Jean-Clau- de et son oncle Didier sur l’exploitation laitière qui dispose d’une référence de 540 000 litres de quotas lai- tiers. L’arrivée du troisième asso- cié est d’ailleurs à l’origine de la mise en place de cet atelier vian- de susceptible de dégager du reve- nu supplémentaire. “On avait aussi la chance d’avoir assez de ter- rains pour mener à bien cet élevage d’une cinquantaine de bêtes de race limousine et charolaise” , explique Loïc Pichot qui va découvrir les joies et contraintes de la diversification en ven- te directe. La partie élevage proprement dite ne pose guère de problème quand on a grandi dans une ferme laitière. “Les bêtes à viande sont soumises au même régime que nos laitières élevées dans le

respect du cahier des charges du com- té.” Au menu : herbe des pâturages en été, foin en hiver agrémenté d’un complément céréalier produit sur pla- ce. La suite du programme est une tout

autre paire de manches. Plus question de se “contenter” de livrer le lait au transformateur, en l’occurrence Lactalis à Ver- cel. Il faut désormais assurer la gestion du produit dans sa globalité : de la prospection clien-

Le rayon d’action s’étend entre 50 et 60 km.

tèle à la livraison à domicile. “Les bêtes sont abattues à Besançon puis débitées en morceaux au laboratoire Pres- ta’Découpe à Boussières où l’on vient récupérer la viande avant de partir en distribution.” L’engouement autour des circuits courts et des produits fermiers a favorisé la réussite de cette diver- sification. Deux bêtes à viande sont commercialisées chaque mois au G.A.E.C. Pichot auprès d’un réseau de 200 clients. Le rayon d’action s’étend

La vente directe c’est bien, mais ça prend beaucoup de temps estime Loïc Pichot pour autant ravi de cette orientation enrichissante à tous points de vue.

entre 50 et 60 km à la ronde. “Avec une bête, on livre des caissettes de 5 à 6 kg à une trentaine de particuliers. On four- nit un restaurateur et un boucher ins- tallé à Lepuis-Gy dans le Territoire-de- Belfort” , précise Loïc Pichot qui se dépla- ce un vendredi sur deux au marché de Gennes. Si une petite partie des ani- maux sont issus du G.A.E.C., ils sont

pour la plupart achetés à l’âge d’un an et engraissés jusqu’à 2 ans 1/2. “On les valorise en génisse ou en bœuf castré. On fait aussi quelques veaux de lait de race montbéliarde.” L’atelier viande correspond aujourd’hui à 15 % de l’activité de l’exploitation. De quoi satisfaire Loïc au vu du temps consacré à la gestion de cette diver-

sification. “C’est très prenant entre l’abattage, les livraisons, les prises de commande. Pour aller plus loin dans la démarche, il faudrait recruter un commercial. Il y a encore une belle mar- ge de manœuvre disponible dans la prospection et la fidélisation des clients” estime-t-il. F.C.

Consolation a la bénédiction du tribunal Consolation repart de zéro autour d’un nouveau plan. Après la polé- mique, l’espace veut retrouver la sérénité tout en restant ouvert au public. Le 1 er juillet, Alain Michel arrive. Val de Consolation

En bref…

Polémique Consolation : les anciens et amis jetés ? Le courrier de l’association “Anciens et Amis de Conso- lation” n’est même plus transféré. Les sociétaires ne semblent plus les bienvenus. E ntre leVal de Consolation et les “Anciens et Amis de Conso- lation”, la guerre est déclarée, la fondation taxant l’association de “polluer le débat” et l’association de prétendre qu’Alain Michel - le repreneur - est un “imposteur.” Ambiance. Mi- mai, le président de l’association Claude Barrand souhaite évo- quer l’avenir du Val de Consolation, espace où il fut élève à la fin des années cinquante. Rendez-vous est pris dans le parc. Soudain, le ciel s’assombrit, une pluie fine et froide s’abat en fond de vallée. Direction le monastère pour se protéger des caprices du temps. Une protection de courte durée puisque l’administrateur nous demande de ressortir expressément au motif que nous n’avons rien à y faire. Un accueil pas très catholique pour l’association dont le son siège est… à Consolation. Née le 2 septembre 1890, la structure qui se réunit tous les ans dans la salle de réception se pose aujourd’hui la ques- tion de savoir si ses membres pourront se retrouver ici à l’avenir et s’interroge sur les intentions d’Alain Michel, qui selon elle, fera de Consolation. “On ne nous redirige même plus notre courrier qui arrive ici” relate Claude Barrand. L’association répertorie 400 membres, dont 300 sont à jour dans leur cotisation. La plupart sont des anciens élèves, répar- tis aujourd’hui dans la France entière. Le climat s’est dégra- dé depuis que l’association a critiqué ouvertement le choix de la Fondation de choisir “Alain Michel” comme sauveur de Consolation. Pour Claude Gonin, président de la Fondation du Val de Consolation, savoir si l’association gardera ou non son siège social à Consolation ou non n’est “qu’une question administrative” dit-il, tout en rappelant que la fondation possède encore son siège dans cette vallée fermée. En d’autres termes, rien n’est décidé.

Fleurissement Le concours des fermes fleu- ries est ouvert, pour trois caté- gories distinctes : fermes en activité, anciennes fermes aménagées par des retraités et fruitières. Candidatures et renseignements au 03 81 65 52 25. Concert Concert de Manu Wandji au théâtre de Morteau samedi 5 juin à 20 h 30. Manuel “Wambo” Wandji est musicien (percussionniste, batteur et chanteur), auteur-composi- teur. Il a évolué dans des for- mations musicales diverses (World, Reggae, Afro-reggae, Jazz-fusion…) avant de pro- duire sa propre musique. Entrée : 8 et 10 euros. Commerce Lʼinstallation du salaisonnier et traiteur Philippe Renau- dot aux Fins est officiellement confirmée par la mairie. Lʼactivité de M. Renaudot, alors installé au Barboux, avait cessé suite à un incendie. Le salaisonnier sʼinstalle dans les anciens locaux de Mas- nada, au bord de la R.D. 437. Cléron À lʼoccasion du 100 ème anni- versaire de lʼarrivée du tacot à Cléron et du 10 ème anniver- saire du Hameau du froma- ge, nombreuses animations les 5 et 6 juin dans le petit vil- lage des bords de Loue. Renseignements au 03 81 62 13 31 ou au 03 81 62 41 51.

E n date du 11 mai, le tri- bunal de grande ins- tance de Besançon a validé le plan de redres- sement présenté par le conseil

d’administration de la Fonda- tion du Val de Consolation, au sein duquel les membres de droit, État, Conseil général, Asso- ciation diocésaine de Besan- çon et Commune de Consola- tion-Maisonnettes ont œuvré depuis plus d’un an. Voici le plan dans ses grandes lignes. Objectif du plan. Le conseil d’administration a trouvé un opé- rateur qui prend en charge l’exploitation de chacun des pôles d’activité, moyennant paiement d’un loyer.Après plusieurs visites à Consolation,AlainMichel, créa- teur de la fondation suisse “Hommes de Parole”, louera le site (lire par ailleurs). Les objec- tifs sont les suivants : faire face à ses dettes et maintenir un lieu ouvert au public. L’usine électrique louée. Un acheteur avait fait une offre pour l’acquisition du bâtiment abri- tant la centrale et le matériel d’exploitation. Dans le souci de conservation du patrimoine, le conseil a préféré le principe de la location. Un bail de 40 ans a été passé avec la S.A.R.L. Forces Motrices Comtoises. L’hôtel-restaurant en stand-by . Quelques clients potentiels se sont montrés intéressés par la location de l’hôtel-restaurant de la Source. Il s’agissait de pro- fessionnels de la restauration, déjà engagés dans la région.Après analyse des potentialités offertes par ces locaux et leur emplace- ment, aucun n’a cru bon devoir donner une suite favorable. Les projets de la fondation “Hommes de parole” dirigée par Alain Michel. “Stages de développement personnel (théâtre, musique, chant…), stages et séminaires de prépa-

ration au départ en missions humanitaires, conférences, forums, concerts, expositions de peintures qui se tiendront en permanence dans le cloître, sémi- naires de travail interreligieux pour la préparation des congrès “d’Hommes de Parole” avec les religieux et théologiens concer- nés, séminaires de dialogue et de travail interreligieux et inter- culturels ouverts au public, sémi- naires de travail de théologiens, spécialistes et religieux, concer- nant la préparation des chartes éthiques des religions (Charte Éthique du Judaïsme, Charte Éthique du Christianisme, Char- te Éthique de l’Islam)”. Musée de la paix. Sera créé un musée de la paix permettant de découvrir les grandes figures de la paix (Gandhi,Martin Luther King, Mère Teresa, François d’Assise…). La phrase de Claude Gonin. “Le “sauvetage” de Consolation et le règlement des dettes de la fondation dépendent de la réus- site des activités qui y seront déployées. Il est donc temps de laisser travailler les acteurs de cette reconversion dans le cal- me et la sérénité, loin des pas- sions exacerbées qui ont pollué le climat de Consolation au cours des derniers mois.” Quid de la forêt ? Le parc, la chapelle et la forêt restent à la fondation duVal de Consolation. Les entreprises ayant réalisé des travaux (exemple au restaurant) n’ont toujours pas été payées. La tyrolienne. La convention avec la société Altaïs n’ayant pas été renouvelée en décembre, les tyroliennes ne peuvent être exploi- tées. E.Ch.

Zoom Qui est

Alain Michel ? “C ontrairement à ce que certaines personnes mal intentionnées ont prétendu, Alain Michel est de religion catholique. Il n’a rien à voir avec un homonyme, de dix ans son cadet, rabbin à Jérusalem” tient à préciser Claude Gonin, de la fondation du Val. Né à Lyon, en 1944, Alain Michel a commencé sa carriè- re professionnelle dans le mon- de de lʼédition avant de deve- nir directeur dʼun centre dʼanimation sportif et culturel à vocation sociale dans le Sud- Ouest. De 1984 à 1998 il diri- ge lʼO.N.G. “ÉquiLibre”, avant de créer la Fondation “Hommes de Parole” dont il est le direc- teur à temps plein, assurant, entre autres activités, lʼorganisation de congrès mon- diaux inter-religieux. Décoré de lʼordre national du Mérite, distinction qui lui a été remise par Sœur Emmanuel- le, il a été lʼun des experts pour Matignon de la Commission Nationale des Jeunes…

Le président de l’association Claude Barrand (à droite) ne sait pas si le siège social restera à Consolation.

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