Journal C'est à Dire 155 - Mai 2010

P L A T E A U D E M A I C H E

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22 juin 1940, le village agonise sous les bombes Mont-de-Laval Les 19 et 20 juin, le comité des fêtes de Mont-de-Laval ouvre le livre de l’histoire du village. Expo photo, témoignages, rencontres, ceux qui ont des racines ici seront ravis.

M ont-de-Laval fait partie des com- munes meurtries par la guerre. Le 22 juin 1940, à 8 h 30 du matin, postée sur l’actuelle Départe- mentale 41, l’armée allemande bombarde le village qui peu de temps avant avait servi de base à 1 500 hommes et leurs 500 chevaux du 214 ème régiment d’infanterie de Toulouse. Ces soldats français s’étaient ins- tallés là pour construire une longue tranchée dans le but de faire barrage à l’ennemi dont on supposait qu’il viendrait de

Maîche. Il n’en fut rien. Bilan de l’opération alleman- de : huit fermes détruites, cinq soldats français tués ainsi que soixante-dix chevaux. Alfred Vuillemin, un habitant qui était resté au hameau alors que la

qui reviennent sur les lieux. Le témoignage précis laissé par cette femme qui a vécu le bom- bardement fait partie des docu- ments que le public pourra consulter les 19 et 20 juin à Mont-de-Laval. Ce week-end- là, le village commémore cet épi- sode de son histoire. “Le same- di 19 juin, il y aura une céré- monie durant laquelle la plaque où sont gravés les noms des cinq soldats tués sera déplacée du cimetière au monument au mort” explique Gisèle Boucon qui par- ticipe à l’organisation de cette manifestation. Des photogra- phies du bombardement seront exposées ainsi que des images de résistants. Dans les rues, à différents endroits, des pan- neaux explicatifs seront ins- tallés pour permettre aux visi- teurs de comprendre le dérou- lement des événements. Thierry Vermot-Desroches est la cheville ouvrière de ce voya- ge dans le temps. À 36 ans, cet habitant de Mont-de-Laval se passionne pour l’histoire de son village après s’être intéressé à celle de sa famille. Cela fait cinq ans maintenant qu’il rencontre les “anciens”, consulte des docu- ments, pour dresser le portrait de Mont-de-Laval. “Je n’ai pas la prétention de faire œuvre d’histoire dit-il avec modestie, mais tout simplement de clas- ser des documents que je pos- S itué à deux kilomètres de Maîche, Cernay-l’Église - 250 habitants - organise avec le comité des fêtes “Les Fourmidables” une journée autour d’un vide-greniers qui se tiendra sur le parking de la salle des fêtes. De nombreuses autres animations vont se gref- fer avec expositions de peinture, photos, patchwork, parchemin, bouquets japonais, vannerie et des récits de randonnées. Un retour en images sur le club de foot local est également prévu. Un boulanger, un sculpteur et un tourneur sur bois travailleront en direct. Des voitures de col- lections, des tracteurs anciens seront présentés au public ain- si que des démonstrations de rug- by et de base-ball sur le stade. La musique sera de la partie avec une douzaine de musiciens et quatre groupes pour animer le village au son de l’accordéon, de la guitare, du clavier, du rock. Buvette et petite restauration sur place. Renseignements au sujet de l’organisation de la fête ou réservation d’emplacement pour Dimanche 20 juin

à quelques mètres des habita- tions, ces morceaux de casques (mais où sont les têtes qui les abritaient ?), ces poteaux élec- triques effleurant le sol, ces fils traînant dans les rues, ces arbres fauchés, ces amoncellements de

plupart de ses voisins avaient fui, est bles- sé à la jambe par des éclats d’obus. “Il est difficile de décrire ce que l’on voit et encore

masques à gaz, ces valises et cantines, vidées et éventrées sous la pluie, ces armes et ces muni- tions abandonnées. Quel spectacle !” écrit le

“Mieux connaître Mont-de- Laval.”

22 juin dans son journal Amé- lie Huot-Marchand. Un pay- sage de désolation, propice aux pillards, s’offre aux habitants

plus ce que l’on pense en voyant ces maisons fumantes, ces soixan- te-dix chevaux tués bordant les chemins, gisant quelques fois

Thierry Vermot-Desroches au pied du grand chêne, le plus vieil être vivant de Mont-de-Laval qui a plus de 300 ans. “S’il pouvait parler…”

Vermot-Desroches a mentionné l’identité de chaque personne présente sur les clichés. Certains se reconnaîtront. Le trentenai- re s’est intéressé aussi aux grandes familles de Mont-de- Laval comme les Filsjean, les Batlogg, les Boucon, les Mougin, les Boissenin, les Millesse, les Senseigne ou les Vermot-Des- roches. Un clin d’œil sera fait à Léon Ruefli, alias Pauquin, illustre marginal disparu. Ce passionné a consigné cette histoire locale dans un recueil intitulé Mémoire de liberté à Mont-de-Laval. Peut-être qu’un jour, il en fera un livre. T.C.

sède pour en faire profiter celles et ceux qui veulent mieux connaître Mont-de-Laval.” Ainsi ce week-end de juin, le public regardera vers un pas- sé qui s’étire de 1700 à 1960. Il découvrira des images de construction, de gens dans les champs, de débardage, mais aus- si des cartes postales de la pre- mière moitié du siècle dernier. On apprend par exemple qu’en 1925 le village comptait deux aubergistes, un épicier et des horlogers. L’exposition se pour- suivra par toute une série de photos de classes, de conscrits, de voyages scolaires. À chaque fois qu’il a pu le faire, Thierry

Mont-de-Laval après le bombardement du 22 juin 1940.

Cernay-l’Église fête l’été Dimanche 20 juin, le comité des Fêtes organise plusieurs manifesta- tions autour d’un vide-greniers. Une première.

le vide-greniers : 03 81 43 08 65 ou 06 12 12 99 28

Cernay-l’Église sera en fête le dimanche 20 juin.

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