Journal C'est à Dire 154 - Avril 2010

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Dessoubre, “l’argent du contribuable gaspillé” Environnement Si on ne commence pas par épurer toutes les eaux usées, “tout le reste n’est qu’argent gaspillé” dit l’as- sociation “S.O.S. Dessoubre” qui doute de l’efficacité du plan de sauvetage de la rivière. Réponse des élus.

D ans le dernier numéro de C’est-à- dire, nous évo- quions le plan de sauvetage du Des- soubre, rivière sujette à des pol- lutions chroniques. Les élus se sont effectivement retrouvés en sous-préfecture de Montbéliard pour évoquer les actions

re des poissons car la rivière ne contient plus que le tiers de ses capacités en salmonidés.” Pour ces militants de l’environ- nement de la première date, le sauvetage “traîne.” La solution, “c’est épurer toutes les eaux usées et contrôler efficacement la pol- lution agricole. Si on ne fait pas ça, tout n’est qu’argent du contri-

De nouveaux coûts pour la collectivité ? Embauche de personnel A vant de créer le syndicat mixte fermé qui aura la maîtrise dʼœuvre sur le Dessoubre, il faudra attendre que lʼensemble des communes regroupées dans les cinq communautés de communes (114 au total) délibèrent pour transférer la com- pétence de lʼaménagement de la vallée. Il faudra attendre minimum jusquʼà juin ! Chaque communauté de communes dési- gnera deux délégués soit 10 au total. Ensuite, il faudra trouver un logement au syndicat (peut-être au Russey), recruter une personne, élire un bureau et lancer les appels dʼoffres. Bref, pas de travaux avant 2010 dʼautant que toutes les études ne sont pas terminées. Le dernier point noir demeure le financement. Qui paiera, quelle proportion ? Les subventions pourraient être réparties selon le linéaire de berge ou le bassin-versant voire selon le nombre dʼhabitants. Exemple : la communauté de com- munes de Saint-Hippolyte aurait à sa charge 20 %, Pierrefon- taine 33 %, Le Russey 17 %, Plateau Maîchois 21 %, Dessoubre et Barbèche 10 %.

concrètes à mener afin de sauver l’espace ou le préserver. Visiblement, les travaux ne débuteront pas en 2010 contrairement à ce

buable gaspillé et pure perte.” À cette salve, le conseiller général du can- ton de Saint-Hippolyte André Péquignot répond : “On a la chance d’avoir

“1/3 de poissons en moins.”

qui avait été pressenti mais en 2011. Retombe-t-on dans une nouvelle usine à gaz ? Pour l’as- sociation “S.O.S. Dessoubre” qui milite depuis 20 ans pour la sau- vegarde de ce secteur, “les mesures affichées susceptibles d’améliorer les choses vont au contraire créer d’autres pro- blèmes. C’est encore un plan de sauvetage du Dessoubre avec à la clé la 23 ou 24 ème étude !” résu- me le secrétaire régional Benoît Eme. Tout en admettant que la créa- tion “de passes à poissons et l’ara- sement de certains barrages ne sont pas une mauvaise chose en soi” , “S.O.S. Dessoubre” rappel- le “qu’il faudrait qu’il y ait enco-

une station d’épuration qui fonc- tionne bien à Belleherbe. Si on ne se met pas en syndicat mix- te, les problèmes ne seront pas réglés. Le sauvetage du Dessoubre n’est pas qu’une histoire d’eaux usées” commente l’élu qui s’est penché sur le dossier depuis 2003. Même son de cloche du côté Charles Schelle, président de la communauté de communes Entre Doubs et Dessoubre : “Ici, ce n’est pas que de la respon- sabilité de l’élu mais de la res- ponsabilité de citoyen et non une question d’argent gaspillé. Les eaux usées, c’est un problème mais on ne règle pas un pro- blème en le prenant que d’un

Beaucoup de monde au chevet du Dessoubre, mais encore pas mal de dissensions.

bout.” Bernard Canteneur (pré- sident de la communauté de communes de Pierrefontaine- Vercel) estime pour sa part que “les communes doivent contrô- ler le respect des règles en matiè- re d’eaux usées et les commu- nautés de communes doivent engager des travaux. Tout est travail d’équipe.” Problème : derrière ces discours rassurants, les sociétaires de

“S.O.S. Dessoubre” ont publié sur leur site Internet (sosdes- soubre.free.fr) une série d’images d’un agriculteur déversant du lisier de porc sur la neige. C’était en avril sur le territoire de Grandfontaine-sur-Creuse par -10 °C. Plus que les méthodes, ce sont les mentalités qu’il faut changer. E.Ch.

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