Journal C'est à Dire 153 - Mars 2010

É C O N O M I E

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Patrice Besnard est le délégué général de la chambre française de l’horlogerie et des microtechniques.

Charquemont

Saint-Honoré : “Image parisienne, label suisse” Basé à Charquemont, Saint-Honoré fête son 125 ème anniversaire. Confiant quant aux commandes pour 2010, le P.D.G. Thierry Frésard explique “la recette” de sa société.

S aint-Honoré va bien. Mer- ci pour elle. La société fami- liale basée à Charquemont fête en 2010 son 125 ème anniver- saire dans le monde de l’horlogerie et du luxe. Quand beaucoup d’indépendants fran-

S’il existe un made in “Saint- Honoré”, alors quel est-il ? Réponse de l’horloger en chef : “Saint-Honoré, c’est une image parisienne avec un label suisse. Paris, les Suisses ne l’ont pas et c’est un atout pour nous !”

L’attrait de Bâle 25 % des commandes faites à Bâle P our toute manufacture horlogère, Baselworld est lʼendroit à ne pas rater. Les retombées sont-elles à la hau- teur des attentes ? “En 2009, nous avons réalisé 25 % de nos commandes là-bas” cal- cule Thierry Frésard. Et dʼajouter : “C’est un lieu de rencontre où il est très impor- tant d’être.” Le salon a été jugé “bon” en terme de contacts par les professionnels.

çais de l’horlogerie ont mis la clé sous la por- te, Saint-Honoré est parvenu - tant bien que mal - à supporter les crises et va souffler,

lâche Thierry Frésard. En revanche, Saint- Honoré a mis les moyens pour obtenir le “Swiss made” qua- si obligatoire pour ren-

“Les Suisses n’ont pas Paris !”

confiante, ses 125 bougies. Com- me beau cadeau, la société a pré- senté à Baselworld une nouvelle collection de montres innovantes avec l’arrivée d’une montre chro- no automatique. Après une année 2009 très incertaine en terme de conquête de marchés, 2010 semble démarrer “positi- vement” avoue Thierry Frésard, le président-directeur.

trer dans le giron du luxe. Ain- si, une partie de l’usine est basée en Suisse où 8 personnes tra- vaillent. À Charquemont, 28 hommes et femmes s’occupent de la par- tie logistique et marketing . Seul hic : il faudra trouver un rem- plaçant à un horloger qui fait valoir ses droits à la retraite. Pas si simple à en croire le P.D.G.

Saint-Honoré souffle ses 125 bougies. Plus que charquemontaise, l’entreprise se veut parisienne.

qui avoue que les jeunes formés ne sont pas légion. Pour assurer sa pérennité, Saint- Honoré va devoir s’exporter mais a fait définitivement une croix sur le marché américain jugé “trop difficile” , pour miser sur l’Asie explique le P.D.G. Si l’image française est un atout, Saint-Honoré explique sa san- té grâce à un nouveau mode com-

mercial : “Aujourd’hui, on ne vend plus qu’une montre mais une montre avec les boutons de manchettes et le sac qui vont avec.” Une sorte de packaging de luxe avec des produits d’entrée de gamme qui fonc- tionnent bien. Le luxe se ven- drait moins bien.

E.Ch.

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