Journal C'est à Dire 153 - Mars 2010

D O S S I E R

Réaction Marie-Guite Dufay sifflée à Pontarlier

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Décryptage

C’ est un incident regret- table qui s’est produit à la salle Pourny où le président de la République ani- mait une table ronde sur le thè- me du soutien à l’emploi et à la formation professionnelle. Laurent Wauquiez, secrétaire d’État chargé de l’emploi était présent, ainsi qu’Alain Joyan- det et Marie-Guite Dufay (P.S.), présidente du Conseil régional. Comme elle n’a pas été invitée à intervenir alors que la Région a la compétence de la forma- tion professionnelle, Marie-Gui-

Le journal C’est à dire a suivi de près le président de la République, de Mor- teau à Pontarlier. Le point sur ce que les autres médias n’ont pas montré… Coulisses et anecdotes autour de la visite présidentielle

te Dufay a attrapé un micro à la fin de la rencontre pour exposer son point de vue. À cet instant, elle a été sifflée par une partie de l’assemblée qui comptait 1 200 personnes. Mal- gré l’appel au calme lancé par le président de la République le mal était fait. Nicolas Sarkozy se défendait de venir animer un meeting de l’U.M.P. Personne n’y a cru. Ce manque de civisme à l’égard de la présidente socialiste a fait du tort à la droite.

8 - Le lycée Edgar-Faure de Morteau a offert une montre de 60 euros au président Sarkozy. INFO Le lycée utilise des mouve- ments chinois pour que les élèves puissent se faire la main sur des pièces à faible valeur ajoutée. Pour l’anecdote, le pré- sident portait lors de sa venue une montre suisse Girard Per- regaux modèle 1966 “L’équation du Temps”. Valeur commer- ciale : 33 400 F.S., soit environ 24 000 euros.

3 - Des tireurs d’élite étaient postés dans le clocher de l’église de Montlebon. INTOX

5 - Un terrain de repli a été étudié au cas où le terrain de Montlebon se révèle impraticable. INFO En effet, si l’hélicoptère n’avait pas pu se poser à Montlebon, il se serait posé aux Fins à proximité du terrain de foot sur la route départementale 437. 6 - Un bateau aurait été posté sur le Doubs vers le Pont Rouge pour sécuriser le cortège présidentiel entre Morteau et Montlebon. INTOX Aucune source officielle n’a pu confirmer cette hypothèse. 7 - À Pontarlier, le coût de la visite pour la mairie s’élève à 7 800 euros. INFO Ce coût comprend notamment le nettoyage des routes, la location d’une balayeuse (la première étant en panne), un porte-char pour les barrières…Le coût comprendrait aussi l’achat d’un canapé en urgen- ce pour meubler la salle Pourny… Sans compter 900 heures du per- sonnel municipal.

INFO OU INTOX ? Les rumeurs se sont propagées dans le Val de Morteau suite à la visite du président de la République Nicolas Sarkozy. Voici un florilège de c’est qui s’est dit, pas toujours à tort. 1 - Le terrain de foot de Montlebon a été tenu hors gel jusqu’à l’arrivée du président. INTOX Le terrain a été déneigé, mais pour les usagers du club de foot… 2 - La route des Crêtes entre Les Gras et Pontarlier devait servir d’itinéraire de repli. INFO Le président de la République s’est déplacé en hélicoptère. Si le vol avait été impossible entre Morteau et Pontarlier pour des raisons de météo, le convoi pré- sidentiel serait passé par la route des Crêtes pour rejoindre Pontarlier. Un itinéraire plus facile à sécuriser.

Les cadres locaux de l’U.M.P. ont condamné l’affront fait à Marie- Guite Dufay, choquée.

Selon nos informations, trois tireurs d’élite devaient être postés sur les façades du cloître. Finalement, ils ont été dépla- cés à Morteau. Au total, d’après la mairie de Montlebon, 57 gen- darmes étaient présents et 16 motards uniquement sur Mont- lebon. La consigne avait été donnée de sanctuariser le cœur du village. 4 - L’hélicoptère s’est posé à Montlebon exclusivement pour une raison de sécurité. INTOX Initialement, l’hélicoptère devait se poser à Morteau mais le terrain a été jugé imprati- cable. Mais il est vrai aussi que le terrain de Montlebon était également plus facile à sécu- riser compte tenu de l’absence de bâtiments hauts.

Christophe André, le maire de Montlebon, ici aux côtés du président qu’il a a accueilli sur sa commune : “C’est un bon souvenir pour moi et un honneur.”

Une centaine d’élèves ont été contenues au centre de Pontarlier par les forces de l’ordre, loin des caméras. On les a empêchés d’aller manifester vers la salle Pourny.

Morteau

Conseiller général sortant, Albert Rognon (U.M.P.) annonce qu’il est candi- dat à sa propre succession. Mais à droite, il y a d’autres candidats possibles. Cantonales de 2011 : la droite veut resserrer les rangs

L a gauche est-elle en train de prendre lamain sur le Haut-Doubs ?Malgré les résultats des dernières élections qui lui sont favorables, il est encore trop tôt pour le dire. Elle doit maintenant transformer l’essai lors du prochain scrutin, celui des cantonales en 2011. Sol- licité parMarie-Guite Dufay pour figurer sur sa liste aux régionales, Thierry Munier pourrait être le candidat désigné par le parti socia- liste pour le représenter dans le canton de Morteau. “Si on me demande d’y aller, j’irai. Je n’ai pas envie de m’imposer. D’ailleurs à ce jour, rien n’est fait” explique- t-il. En tout cas, quel que soit le can- didat de la gauche, il pourrait bénéficier d’une possible divi- sion de la droite. Albert Rognon, conseiller général U.M.P., annon-

Albert Rognon est candidat pour un second mandat de conseiller général en 2011.

pliquent à droite car il y a d’autres candidats possibles au mandat de conseiller général. Christophe André (U.M.P.), le maire de Montlebon ne dit pas non mais il attendra son heure. “Je n’ai pas dit que je ne serais pas candidat. Je verrai si mes pairs sollicitent ma candidatu- re.” Le cas échéant, il faudrait donc qu’Albert Rognon s’efface derrière Christophe André à moins qu’il ne décide de faire cavalier seul. Un scénario redou- table pour la droite locale qui pour cette raison a intérêt à se rallier derrière le candidat sor-

tant comme le fait Évelyne Boillot. Le maire de Gran- d’Combe-Châteleu a parfois lais- sé entendre “sous forme de bou- tade” qu’elle s’intéressait elle aussi au mandat de conseiller général. Mais elle n’ira pas plus loin. “Il n’y a pas d’ambiguïté. Si Albert Rognon est candidat, la question ne se pose même plus” explique-t-elle. C’est un premier pas en faveur de l’unité à droite souhaitée par les cadres de l’U.M.P. De son côté, Jean-Marie Binétruy estime qu’il faudra “tous se réunir autour d’un même nom.”

ce dès main- tenant qu’il est candidat à sa propre succession pour un man- dat qui cour-

“La question ne se pose même plus.”

ra jusqu’en 2014. “Je repars. Ce que je veux, c’est avancer dans les projets.” La règle voudrait qu’il obtienne l’investiture de sa famille politique pour poursuivre son action. Mais à ce stade de la situation, il n’y a aucune certi- tude. Sur ce point, les choses se com-

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