Journal C'est à Dire 152 - Février 2010

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V A L D E M O R T E A U

ristes ont assuré qu’il n’y avait per- sonne dessous. Si les secours avaient été plus rapides, Arlène serait enco- re là. Le frère et beau-frère étaient quant à eux du côté de Métabief. Il y avait aussi d’autres membres de la famille qui eux n’ont pas skié à Méta- bief mais dans les Alpes. Càd : La mort de votre fille a per- mis à la station de tirer des leçons. Est-ce que cela fait pour autant diminuer votre peine ? Y.D. : Si un tel événement ne se repro- duit plus, alors nous aurons rempor- té notre bataille. Propos recueillis par E.Ch. tribunal correctionnel de Besançon en audience publique tenue par le président Plantier. Tous deux ont été condamnés à neuf mois de pri- son avec sursis et 4 000 euros dʼamende. Ils étaient alors préve- nus de dʼhomicide involontaire, bles- sures involontaires. Dans les atten- dus du jugement, les juges ont pré- cisé “une faute caractérisée exposant autrui à un risque d’une particulière gravité qu’il(s) ne pouvai(ent) ignorer” et souligné une “organisation défec- tueuse de l’entreprise quant au trai- tement des questions de sécurité…” À lʼépoque des faits, cʼest le syndicat dʼéquipement mixte du Haut-Doubs (S.E.M.H.D.) qui était propriétaire des installations et la société mixte dʼéconomie du Haut-Doubs qui gérait la station. Ce jour-là, la station avait fermé ses portes. De nombreux skieurs avaient réclamé le remboursement de leur forfait. L’affaire judiciaire La décision de justice L e directeur de la station de Métabief et son adjoint ont com- paru le 21 mai 2004 devant le

Famille Duval : “Le combat d’une vie” Montlebon Le 18 février 1999, Arlène Duval perdait la vie sous une ava- lanche dans le secteur de Piquemiette à Métabief. Onze ans après, les parents de la défunte témoignent

C’ est à dire : Onze ans après l’avalanche qui a enlevé la vie à votre fille Arlène alors âgée de 23 ans, le chagrin est tou- jours là… Yvette Duval (la maman) : Si la peine s’apaise avec le temps, elle ne s’oublie pas. Il y a quatre ans, nous sommes allés à l’inauguration de la plaque portant le nom de notre fille station de Métabief qui n’était pas en poste à l’époque du drame). Il sou- haitait faire une compétition de ski au nom d’Arlène à partir de cette année. Je n’ai pas eu de nouvelles. Sans dou- te en raison du manque de neige. Aujourd’hui encore, des personnes qui 1999 : un hiver mortel Douze morts à Chamonix Lʼhiver 1999 est considéré comme lʼun des plus meurtriers : le 9 février 1999, lʼavalanche de Montroc à Cha- monix faisait douze victimes (dont une famille bisontine), 31 autres personnes périssaient à Galtür (Autriche) et 17 autres en Suisse, dont 12 dans le vil- lage dʼÉvolène, le 21 février. sur le chalet où a eu lieu l’avalanche. Nous restons en contact avec Jean-Louis Rapy (N.D.L.R. : le directeur de la

me croisent me parlent encore de l’avalanche et de ma fille. Il y a la vie d’avant l’avalanche… et la vie d’après. Càd : Depuis le drame, retournez- vous régulièrement à Piquemiet- te ? Jean-Pierre Duval (le papa) : Bien sûr, j’y suis même retourné skier à plu- let. Il faut bien reconnaître que ma fille n’est pas morte pour rien car on s’aperçoit que la nouvelle équipe diri- geante est nettement plus sérieuse en matière de sécurité comparée à celle qui était en place à l’époque de l’avalanche. La sécurité n’a plus rien de comparable. Suite au drame, nous avons reçu de nombreux témoignages de personnes qui évoquaient des erreurs manifestes de sécurité. Je remercie le maire de Jougne (N.D.L.R. : Michel Morel) qui a pris ses respon- sabilités et le commandant de gen- darmerie de Pontarlier lequel avait bien mené l’enquête. Sans cela, nous serions encore en procès. Càd : Venons-en au procès. Il s’est déroulé cinq ans après le drame. L’attente devait être terrible ? Y.D. : Si nous avons déposé plainte, c’est pour qu’il n’y ait plus d’avalanche à cet endroit. Que cela ne se repro- duise jamais. C’est mon combat, le com- bat d’une vie, comme le font certaines sieurs reprises l’année der- nière car je suis très attentif à tout ce qui passe. Je regar- de notamment l’état du cha-

“Pas morte à l’hôpital.”

C’est ici, au sommet du télésiège de Piquemiette qu’Arlène Duval (23 ans en 1999) a été ensevelie sous une coulée de neige humide.

personnes qui ont perdu un être dans un accident de la circulation. J.-P.D. : La partie adverse avait pro- posé à mon avocat une somme d’argent pour que nous retirions notre plainte. Nous n’avons pas accepté. Ce procès, je le voulais en mémoire et en l’honneur de notre fille. Càd : Estimez-vous avoir tout com- pris des circonstances de l’accident ? J.-P.D. : Je pense que nous n’avons pas tout su, notamment sur l’organisation des secours. Y.D. : J’ai été très déçue d’apprendre que ma fille n’est pas morte à l’hôpital comme on me l’avait dit mais sous la

coulée de neige. Elle était recouverte d’1,50 m de neige et elle a succombé en raison de la lenteur des secours. L’avalanche s’est déclenchée à 10 h 40. Ils ont retrouvé son corps à 13 h 10 ! Les secouristes n’ont pas réalisé qu’il y avait quelqu’un sous la coulée. Càd : Arlène était pourtant accom- pagnée par son fiancé ce jour-là, son frère et son beau-frère. Y.D. : Effectivement, elle devait même se marier le 31 juillet. À la sortie du télésiège, son fiancé a pris la piste noi- re à droite et Arlène la piste bleue à gauche. C’est en bas de la piste qu’il s’est rendu compte de la coulée de nei- ge. Il est alors remonté mais les secou-

Télévision Le Haut-Doubs se prépare à recevoir la T.N.T. C’est en novembre prochain que le Haut-Doubs basculera entièrement au numérique. Il faudra que chacun ait un téléviseur compatible.

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A dieu l’analogique, bien- venue au numérique ! Le 16 novembre prochain, tous les foyers francs-comtois devront être équipés d’un mode de réception numérique sans quoi il sera impossible de recevoir la télévision. Le changement tech- nologique est redouté par les élus locaux comme par les téléspec- tateurs qui ne sont pas très à l’aise avec cette mutation. C’est pour leur permettre d’y voir plus clair que le député Jean-Marie Binétruy a organisé à Morteau, pour les élus duHaut-Doubs, une réunion d’information sur le sujet en présence de représentants de France Télé Numérique. Tout d’abord, le passage de l’analogique au numérique entraîne une suppression de la moitié des relais sur le territoire français (de 3 300 à 1 600). Les émetteurs restant dédiés au numérique, seront allumés pour certains le 31 juillet, soit trois avant l’extinction de l’analogique. C’est le cas des antennes de Mouthe, Pontarlier et Levier. Au final, par ce maillage, le C.S.A. prévoit de couvrir 95 % du Doubs. Cependant, même dans les zones d’ombre, tous les foyers pour- ront recevoir la T.N.T. à condi- tion qu’ils disposent d’un équi-

pement spécial. Tout d’abord il faut que le téléviseur soit com- patible avec une réception T.N.T. et cela vaut pour tous les foyers. Il existe quatre moyens de rece- voir la télé numérique terrestre : l’antenne râteau, la parabole, l’A.D.S.L. et le câble. La diver- sité des moyens techniques per- met donc d’atteindre les endroits les plus reculés du territoire. “Le passage au numérique n’implique pas de changer de télévision. Toutes les télés ven- dues depuis 1981 sont équipées

d’une prise Péritel qui permet de brancher un adaptateur exter- ne. Désormais, l’adaptateur est intégré directement à la télévi- sion” note un expert. Ensuite, l’État prévoit une aide pour don- ner la possibilité aux foyers situés dans les zones d’ombre d’investir dans le matériel néces- saire à la réception de la T.N.T. Cette aide est de 250 euros sans conditions de ressources.

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