Journal C'est à Dire 152 - Février 2010

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Et si le barrage du Châtelot cédait ? C’est le scénario catastrophe imaginé par nos voi- sins suisses qui ont fait retentir les sirènes dans plusieurs villages mi-février. Rien en France. Vallée du Doubs

L es Suisses ouvrent-ils plus rapidement le parapluie de la sécuri- té que nous, Français ? À écouter l’exercice mené le mercredi 10 février dans la val- lée du Doubs, on peut se poser la question. Les sirènes des vil- lages helvètes, à l’instar de Gou- mois suisse, ont retenti au fil de l’eau comme en aval du bar- rage du Châtelot. “On était informé de l’exercice, donc nous étions rassurés” explique le maire de Goumois France Patrick Loriau qui déplo- re tout de même le peu d’informations concernant les dispositions à prendre en cas de rupture du barrage. “On est en alerte pour 3 centimètres de nei- ge mais pas grand-chose pour le barrage” dit-il. Le barrage du Châtelot qui cède… A priori , cela peut faire froid dans le dos. On pense direc- tement à un tsunami déboulant à 800 km/heure sur Biaufond. Et bien non, à en croire deux spécialistes : “Même si la rete- nue atteint à plein 19 millions de m 3 d’eau et que le barrage Côté français, les habi- tants ont bien entendu les sons stridents mais personne n’a bougé. Et si l’alarme était vraie ?

cédait complètement, il faudrait 20 à 25 minutes pour que la vague atteigne Maison-Monsieur (Suisse)” imagine Gabriel Thé- voz, le responsable de l’exploitation des sirènes eau et de la surveillance des barrages au groupe E qui exploite le Châ- telot. Scénario d’une catastrophe qui ne devrait jamais avoir lieu. Si l’hypothèse d’un raz-de-marée

est faible, cela ne veut pas dire pour autant que la chute du mur de 74 mètres de haut ne serait pas sans consé- quences. Lesquelles ?

“50 cm d’eau à Montbéliard.”

Le niveau du Doubs grimperait d’environ dix mètres en aval, les premières habitations au fil du Doubs, jusqu’à Goumois, seraient probablement inondées jusqu’au premier étage. Montbéliard se retrouverait les pieds dans 50 centimètres d’eau. Qu’on se rassure pourtant, la rupture du Châtelot est tenue pour très fortement improbable. Même en cas d’un fort trem- blement de terre. Les riverains du barrage franco-suisse quin- quagénaire (construit entre 1951 et 1953), n’auraient ainsi rien d’autre à craindre que le spectre d’un bombardement massif… Rassurant. E.Ch.

Loisirs La Chaux-de-Fonds skie illuminée En semaine, plusieurs pistes de ski s’éclairent une fois la nuit tombée. Visite à la Vue-des-Alpes où les Chaux-de-Fonniers sortent du travail pour chausser les lattes. La fondue vient après.

S oir d’hiver à La Chaux- de-Fonds.Sous un ciel par- semé d’étoiles, le ther- momètre indique - 8 °C à 19 h 30. Rien d’anormal. À dixminutes du centre-ville, loin du trafic routier, loin des habi- tations, une dizaine de personnes enfilent moufles et chaussent les skis en pleine nuit.Rien d’anormal non plus car depuis 1969, la vil- le du canton de Neuchâtel skie éclairée à Tête-de-Ran, à Cha- peau-Rablé et à laVue-des-Alpes soit en alpin ou en fond sur une piste de 5 km. C’est à 1 238 mètres d’altitude que les Suisses prennent un bol d’air après leur journée de bou- lot les soirs de semaine sauf le dimanche (suivant l’enneigement) de 19 heures à 21 h 30. Grâce à de puissants spots lumineux, les pistes sortent de l’ombre et illuminent les sapins enneigés. Une vraie carte postale.

Le barrage du Châtelot est régulièrement examiné. Il a été construit entre 1951 et 1953. Il devrait encore tenir le choc un moment.

gal - monte quant à elle pour la première fois sur une paire de lattes. L’apprentissage est plu- tôt rapide. La nuit porterait conseil ? Déborah Baudin, pro-

“L’éclairage, ce n’est pas nouveau, annonce Daniel Besson, le pro- priétaire et gérant des remon- tées mécaniques de la Vue-des- Alpes. Mes parents agriculteurs

Skier la nuit porte conseil…

fesseur à l’université fait découvrir les joies de la glisse à ses élèves dont une Chinoise et une Américaine.

avaient lancé l’activité de nuit dès 1969. J’ai poursuivi.” Avec trois villes à moins de vingt minutes (Neu-

“Des des- centes après le travail.”

châtel, La Chaux-de-Fonds et Le Locle), la fréquentation est stable mais les files d’attente au pied des remontées sont rares. “En général, ce sont des habitués qui viennent” constate le perchman . La preuve avec Sacha, jeune hom- me tout juste sorti de son travail à La Chaux-de-Fonds et venu tester la nouvelle paire de ski achetée quelques jours plus tôt : “Faire quelques descentes après le travail, c’est toujours plus sym- pa” dit-il. D’autres skieurs ont bravé le froid pour… apprendre le ski ou le snowboard . C’est le cas d’étudiants à l’université de Neu- châtel venus avec leur profes- seur. Courageux les élèves ! “Moi, c’est la quatrième fois que je fais du ski” fait remarquer Léandro, étudiant brésilien inscrit à l’université neuchâteloise qui se débrouille plutôt pas mal. Sa camarade - originaire du Séné-

La Chaux-de-Fonds, une station de ski cosmopolite : qui l’aurait imaginé ! Une station à la fois cosmopolite et typique car on retrouve au restaurant de laVue- des-Alpes des plats régionaux. Une fondue après la glisse, du bonheur. E.Ch. [ "c nng t "< station de ski de la Vue-des-Alpes (2 pistes éclai- rées), prendre La Chaux-de- Fonds puis suivre Neuchâtel (pancarte bleue par le col). C wvt g"r kuvg"†enc kt †g"< Tête- de-Ran. Ouverture 19 heures - 21 h 30. Prix : 2,5 CHF la remontée, 15 CHF pour un adulte, 13 pour un étudiant et 10 pour un enfant. Renseignements : www.services-touristiques

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