Journal C'est à Dire 152 - Février 2010

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Sandrine : l’amour n’est plus dans le pré Rendue célèbre après l’émission “L’amour est dans le pré” diffusée sur M6 en 2007, San- drine Vuillier-Devillers a été (re)contactée pour participer à la saga 2010. L’agricultrice de Sur- mont a refusé. Explications. Belleherbe et environs

D ans la rue, au salon de l’agriculture à Paris ou dernièrement à Besançon, il arrive encore à Sandrine Vuillier-Devil- lers d’être interpellée par des passants trois ans après avoir participé à l’émission “L’amour est dans le pré” sur la chaîne M6. Avec cette sempiternelle affirmation : “Je vous reconnais, vous êtes l’agricultrice de la télé…” Depuis qu’elle a ouvert les portes de son exploitation et de son cœur à la téléréalité, la jeune femme goûte à une nouvelle notoriété. Pas de quoi non plus lui faire tourner la tête puis- qu’à bientôt 30 ans, Sandrine est toujours installée en G.A.E.C. avec ses parents à Surmont (proximité de Belleherbe). Entre- tien avec une femme… les pieds sur terre. C’est-à-dire : Le but de l’émission était de trouver un compagnon. Alors, avez- vous trouvé l’amour ? encore célibataire (rires) ! Pour d’autres en revanche, ça a mar- ché comme un agriculteur de la Sarthe qui s’est marié. Pas avec la femme rencontrée grâce à l’émission mais avec une télé- spectatrice… Càd : Vous aviez pourtant rencontré et choisi Éric, un jeune Suisse. Racontez-nous ? S.V.-D. : Je suis restée cinq mois avec lui mais depuis, nous sommes séparés. On a parlé de lui en Suisse, il a été tellement médiatisé qu’une autre est venue. C’est la vie (elle sourit). Càd : La production vous a proposé de participer à la nouvelle émission, version 2010. Vous avez dit non. Pour- quoi ? S.V.-D. : J’ai eu un jour de réflexion pour donner ma répon- se, mais j’ai dit non. Même si c’était une excellente expérience, je ne souhaitais pas la refaire. C’est du passé. Si j’avais répon- du à l’annonce en 2007, c’était en raison d’un défi lancé avec mon père. Nous avons bien rigo- lé mais je suis passé à autre chose. Càd : Si vous ne participez pas à la nouvelle saga, c’est parce que vous estimez avoir été manipulée, caricaturée par les images. S.V.-D. : Non mais disons que la production a montré qu’une partie des images tournées tout au long de la semaine. Et seules les images passées sont celles où nous travaillons. Des per- sonnes m’ont dit : “On ne va pas venir chez toi car tu ne fais que travailler, du matin au soir !” Sandrine Vuillier- Devillers : Non, com- me quoi ça ne marche pas toujours car je suis

alors que nous avons fait plein d’activités à côté (bowling, kar- ting, sorties…). C’était la même chose pour les autres participants alors que la saison suivante, les agriculteurs étaient filmés lors d’activités ou soirées et pas une fois en train de bosser. Càd : Déçue alors ? S.V.-D. : Pas du tout, je ne regrette rien car j’ai vu com- ment fonctionnait une émission de l’intérieur et découvert de beaux endroits. Je me suis jus- te rendue compte de mon accent (rires). C’est le côté négatif ! Càd : Quel fut le retour de votre entourage ? Est-ce dur de se mettre à nu devant la France entière ? S.V.-D. : Il a été plutôt positif, beaucoup de personnes m’ont dit : “Il faut du courage pour fai- re ce genre de travail ou encore, il fallait le faire.” Je suis de natu- re assez timide mais avoir été ras sur le dos pendant une semaine n’est toutefois pas faci- le. C’est long car on se couchait tard et on se levait tôt. Un micro était d’ailleurs toujours bran- ché : il fallait faire attention à ce que l’on disait. Càd : Qu’est-ce qui a chan- gé depuis ? Y a-t-il eu des rumeurs, des jaloux ? S.V.-D. : J’ai gagné à être connu mais rien n’a changé ! Certains ont dit que j’avais acheté un tracteur grâce à l’émission (elle sourit). Elle ne m’a rien rap- portée mais ne m’a rien coûté non plus car les frais (restau- ration notamment) étaient pris en charge par la production. Càd : Que peut-on vous sou- haiter ? S.V.-D. : De trouver l’amour, simplement. Càd : Vous avez été élue dau- phine de Miss Doubs en 2002. Une femme charmante qui ne trouve pas l’amour, c’est paradoxal ! Dites-nous la vraie raison… Travaillez- vous trop ? S.V.-D. : Non. Si je suis céli- bataire, c’est parce que je suis difficile (rires). Il faut que la personne me plaise et qu’elle travaille avec moi à la ferme (elle coupe). Attention, je n’ai pas dit que je voulais un com- mis mais j’aimerais trouver les deux tout en sachant que je ne peux pas rester avec un hom- me seulement pour son phy- sique. filmée chez moi était plus facile car je n’aurais jamais pu l’être devant des dizaines de specta- teurs. Avoir les camé-

Dans sa ferme située à Surmont, Sandrine Vuillier-Devillers est heureuse. Entourée de ses 120 vaches et 100 cochons, il ne lui manque plus qu’un être : l’homme idéal.

“J’ai gagné à être connue.”

Propos recueillis par E.Ch.

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