Journal C'est à Dire 152 - Février 2010

S P O R T

13

177 km à ski de fond sans s’arrêter Traversée du Jura Patrick Bohard a avalé la Grande Traversée du Jura en 12 heures et 45 minutes. Il est le premier challenger. À vous de relever le défi.

A vis aux amateurs de records… Le lundi 8 février, le Villérier Patrick Bohard a tenté et réussi la Grande Traversée du Jura (G.T.J.) à ski de fond, soit 177 kmduMeix-Musy à Giron en 12 h 45 minutes. Il est le premier “challenger” de cette traversée. “Le but n’est pas que sportif mais vise à promouvoir l’association G.T.J. L’objectif est de montrer que l’on peut faire la traversée tout en profitant des relais, des auberges” dit-il. On pouvait suivre en direct sur Internet son périple grâce à une balise (spot) installée dans son sac à dos. Pour participer au challenge, les

sont de sortie. Mauvaise surprise du jour : À la sortie de la forêt du Mont d’Or, le vent est fort et de face. Il res- te 19 km pour rallier Mouthe. 3 ème “ravito” à Mouthe (- 12 °C). J’ai 30 minutes de retard sur l’horaire prévu, il est 9 h 30. Chez Liadet : Deux papis boivent la gout- te sur le bord de la pis- te assis dans des chaises longues. L’un deux me dit “Vas-y, astique.” Unique… La bonne surprise du jour : dans le dernier virage, dans la descente qui mène à Bois- d’Amont, je sens une bonne bise qui me porte. Le Massacre, c’est son nom, c’est aussi la dernière grosse dif- ficulté de la journée. Lajoux (km 146), 6 ème ravi- taillement. Bellecombe : dernier ravi- taillement. Pour la première fois de la journée, je pense à l’arrivée. Embranchement “Borne au lion”, hésitation, à gauche, à droi- te, pas de balise G.T.J. Dans la dernière montée, je double une classe de neige et demande à un instituteur où est le parking ? “Devant toi, à 300 m.” Je vois le village, je comprends que j’ai raté le parking d’arrivée, et sur- tout que j’ai été trop loin. Je suis au-dessus d’une piste d’alpin. Schuss dans le mur, gros déra- page en bas et extinction du “spot”. Mon temps : 12 h 45.

modalités de location du “spot” et le règlement de ce challen- ge sont disponibles sur www.gtj.asso.fr. De nombreuses personnes semblent intéressées.

SON RÉCIT.

3 h 59 : départ du

Meix-Musy. km 28 : La connexion G.T.J. est modifiée. Je perds 10 minutes dans le brouillard à retrou- ver le fil. km 33 : 1 er ravitaillement aux Verrières-de-Joux. km 49 : Les Hôpitaux : 2 ème ravi- taillement. J’enlève la frontale, le jour se lève et les dameuses

“Je comprends que j’ai raté le parking…”

G.T.J. : 177 km dont 170 tracés en skating, 4 400 m de dénivelé positif Conditions de neige et de glisse : plutôt glissantes sur les parties entre 900 m et 1 100 m, au-dessus la neige est pou- dreuse froide et peu glissante. Conditions de vent : Est et légèrement favorable du départ au 33 ème km puis nul. Très défavorable du 55 ème au 67 ème puis nul. Très favorable du 120 ème au 140 ème puis très défavorable du 145 ème au 167 ème puis nul. Ravitaillement : 7 au total, 1 par 1 h 30 à 2 heures assuré pour le premier par sa femme Virginie et pour les autres par sa fille Manon et Lylian. 10 litres de boisson, 6 barres, 4 gels, 4 compotes…

Patrick Bohard ici à Chapelle-des-Bois.

L’exploit Avec Jason, Bois-d’Amont sonne les cloches La grand-mère qui a tricoté les bandeaux “Go Jez” va pouvoir se remettre au travail… La première médaille d’or obtenu par son petit- fils Jason Lamy-Chappuis fait encore des vagues.

D ans la nuit du 14 au 15 février, le village jurassien de Bois- d’Amont a vécu“sa nuit la plus courte” pour fêter com- me il se doit le premier titre olym- pique de Jason Lamy-Chappuis obtenu en combiné nordique.Dans une salle polyvalente bondée, près de 700 personnes ont assisté devant l’écran géant au sacre de maire François Godin entendait de son côté la sonnerie de son télé- phone résonner.À chaque fois au bout du fil, le même commen- taire : “C’est énorme.” Énorme comme l’exploit de ce garçon âgé de 24 ans, à la fois doué, matu- re, beau gosse. Un porte-dra- peau de son village idéal (la Région lui alloue un budget com- munication de 20 000 euros par an). Jason n’a-t-il pas de défauts ? “Jez”. Oncle du cham- pion, Daniel Lacroix n’a pu s’empêcher de fai- re retentir les cloches du village alors que le

À écouter ses supporters, de plus en plus nombreux, c’est le gar- çon rêvé, au point que la muni- cipalité a profité de l’événement pour afficher de grands encarts à son effigie. Des “Merci Jez”, “Bravo Jez”, ont fleuri à chaque entrée de rue, chaque entrée de village, comme ce fut le cas en 2006 à Pontarlier pour Defras- ne et Cannard, Lièvremont pour ce au nom de son champion, “il est encore trop tôt pour l’affirmer” répond néanmoins le maire. Une chose est certai- ne : les supporters et membres de la famille vont le recevoir à son arrivée à l’aéroport puis lui organiser une énorme fête. Sacré coup de pub ! Même le présen- tateur de France 2 Patrick Mon- tel s’est lâché : “Si vous ne savez pas où se trouve Bois-d’Amont… maintenant vous allez connaître” Baverel, ou en 1992 à Mouthe pour Fabrice Guy. Si Bois-d’Amont réflé- chit à baptiser un espa-

a-t-il déclaré à l’antenne. Si les retombées économiques sont difficiles à mesurer, sûr que les bandeaux “Go Jez” vont se vendre comme des petits pains. Encore faudrait-il que la grand- mère de Jason puisse répondre à la demande ! Jacqueline avait en effet déjà confectionné près d’une cinquantaine de bandeaux pour la famille, amis et membres de l’équipe de France. Une pro- duction industrielle pourrait prendre le relais des mains agiles de la mamie. Concernant les treize cousins- cousines de Jason, tous atten- dent le retour pour une nouvelle fête. Selon Clément Lacroix, “Jez restera le même ! L’été, on fait tous ensemble du ski-roues ou on va se baigner dans le lac” dit- il. Ce genre de rendez-vous ne devrait pas changer selon lui. Bref, Jason a tout d’un grand : le talent, la classe. Pourvu que ça dure.

“L’oncle a sonné les cloches.”

E.Ch.

Les cousins-cousines de Jason (13 au total) : de fidèles supporters.

Made with FlippingBook HTML5