Journal C'est à Dire 150 - Décembre 2009

V A L D E M O R T E A U

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Des bois, mais pas à n’importe quel prix Forêt Les scieurs de Franche-Comté réagissent pour tenter de déverrouiller une situation dont la clé est détenue par l’O.N.F.

L’Évolution remercie ses mécènes Association

L es scieurs de feuillus et les scieurs de résineuxmontent ensemble au créneau pour expliquer que les difficultés écono- miques auxquellesils sont confron- tés ne relèvent pas de leur seule responsabilité.La profession poin- te du doigt le rôle de l’O.N.F. qui régule le marché du bois tout en cantonnant les prix de la matière première à des cours anormale- ment hauts,qui ne tiennent en tout cas pas compte de la conjoncture. “Le chêne est vendu actuellement 150 euros le m 3 . On ne demande pas qu’il passe à 38 euros, mais que le cours revienne à 110 voi- re 120 euros” explique le repré-

sentant du syndicat régional des feuillus dont la majorité des entreprises adhérentes se situent en Haute-Saône. Ce décalage de perception crée

l’exploitation. “On ne veut pas nous donner la matière ni en volume, ni en prix. C’est un sui- cide économique alors que nos approvisionnements dépendent

une situation para- doxale. D’un côté, alors qu’ils ont besoin de bois, les scieurs ne sont pas disposés à acheter la matière première à des prix trop élevés en

à 80 % des forêts doma- niales. Il faudrait que les communes aient aus- si la sagesse d’accepter que leurs revenus fores- tiers soient revus à la baisse. Si on continue,

“C’est un suicide économique.”

sachant qu’ils perdront leur com- pétitivité sur un marché concur- rentiel. De l’autre, l’O.N.F. à qui la plupart des communes ont délégué la gestion de leur forêt semble vouloir limiter

20 à 30 % des scieries de feuillus vont disparaître” poursuit le syn- dicat. Les scieurs, les communes qui fournissent le bois et l’O.N.F. n’ont décidément pas la même lecture du marché. L’information circule mal entre tous ces acteurs qui ont pourtant tous intérêt à ce qu’il n’y ait pas de ruptu- re dans la chaîne d’exploitation des forêts. Le problème est un peu diffé- rent pour les scieurs de résineux qui contrairement à leurs col- lègues de Haute-Saône tra- vaillent sur la base de contrats d’approvisionnement. “Ce systè- me est remis en cause souligne Didier Lamotte, représentant des scieurs de résineux. Le sou- ci est que nous devons prendre des engagements de production et de fourniture de bois en 2010 auprès de nos clients. Mais nous ne savons pas à ce jour si la matière première disponible sera en quantité suffisante pour hono- rer ces engagements.” Il est urgent pour les scieurs que l’O.N.F. assouplisse clairement sa politique de gestion pour l’adapter à la conjoncture. T.C.

À l’occasion du “beaujolais nouveau”, le club de Gymnastique “Évolution de Morteau” a invité ses mécènes à partager le pot de l’amitié et s’en est suivi d’un repas autour de la tripaille et cochonnaille. L’occasion était donnée au Président Jean- Pierre Sauge de remercier pour leur contribu-

tion, financière et autre, chaque chef d’entreprise, de rappeler les bons résultats obtenus en compétitions par certaines gym- nastes (1 ère et 3 ème au Championnat de Fran- ce de Gymnastique Acrobatique notamment) et d’évoquer le bon développement de l’association par son nombre d’adhérents.

Villers-le-Lac

Patinage sur le Doubs : attention danger Un habitant de Villers-le-Lac, victime d’un accident malgré lui en début d’année, défend la prévention à tout prix à destination de ceux, trop nom- breux, qui s’aventurent sur la glace sans prudence.

Didier Lamotte est responsable de R.H.D. Usibois à Fournets-Luisans.

D imanche 11 janvier 2009, il est environ 15 heures. LeDoubs est noir de monde ce jour- là,près de 8 000 personnes venues goûter aux joies du patinage ou de la simple promenade sur ce que les dépliants touristiques ont l’habitude de présenter comme “la plus grande patinoire naturelle d’Europe.” Aux abords du pont de Villers- le-Lac, une jeune femme et sa fille tâtonnent sur la glace. Sou- dain, “crac”, la glace se brise sous leurs pieds, les deux pati- neuses se retrouvent plongées dans une eau à 2 °C, profonde à cet endroit de 3 mètres. À quelques mètres de là, Jacques Billerey et sa famille démar- raient leur balade sur le “petit Doubs” gelé, avant de partir à l’assaut des bassins. En quelques secondes, venus à la rescousse des deux infortunées, lui et plu- sieurs membres de sa famille passent également à l’eau. Bilan : huit personnes subissent un bain forcé. Tous s’en tirent sains et saufs, grâce à l’aide d’autres promeneurs, un des gendres de M. Billerey sort néan- moins en hypothermie. Un an plus tard, l’intéressé en parle encore la gorge nouée. Aujourd’hui, ce patineur che- vronné n’a qu’une idée en tête : faire comprendre que le Doubs

Jacques Billerey montre la carte des principaux points dangereux recensés par la mairie.

connaisseur du Doubs a recen- sé “plus d’une vingtaine de zones dangereuses.” La mairie quant à elle, en a pointé sept, les plus sournoises certainement, dont celle située sous le pont, lieu de l’accident.

le long de la rivière. À ce jour, je n’ai pas encore de nouvelle” constate M. Billerey qui attri- bue l’accident de janvier à “l’ignorance. Que les gens vien- nent sur la glace, car c’est magni- fique, mais qu’ils fassent par- ticulièrement attention. Ne pas s’aventurer là où il n’y a pas de trace” martèle l’habitant de Villers-le-Lac qui patine sur le Doubs depuis son plus jeune âge. Alors, une seule consigne avant l’éventuel démarrage de la sai- son du patin : prudence, pru- dence… J.-F.H.

gelé est certes magni- fique, mais particuliè- rement traître. “Sur les 8 000 personnes présentes ce jour-là, je suis persuadé qu’il y

Des “points d’intervention” le long de la rivière ?

Le patinage sur le Doubs, faut-il le rap- peler, est interdit par arrêté municipal. La mairie se décharge

ainsi de toute responsabilité en cas de problème. Mais l’accident de janvier a néanmoins fait bou- ger les consciences. “La mai- rie nous a promis de mettre en place des “points d’intervention”

en a une grande majorité qui ne savent pas que sous leurs pieds, c’est l’eau. Et qu’ils viennent sur une rivière gelée et non pas sur une patinoire municipale” com- mente Jacques Billerey. Ce

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