Journal C'est à Dire 150 - Décembre 2009

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É C O N O M I E

Haro sur les marges ! Une enquête de l’association locale U.F.C.-Que Choisir révèle les énormes différentiels qui existent entre les prix payés aux produc- teurs et les tarifs affichés dans les rayons des magasins. Consommation

U.F.C.-Que Choisir a cherché à en savoir un peu plus sur les modes de calculs employés dans la grande distribution pour éta- blir les marges. Sans succès. Les 17 grandes surfaces ciblées ont été contactées par courrier avec un questionnaire. 9 enseignes seulement ont répondu et aucu- ne n’a apporté de réponse clai- re : “Contactez la direction de la concurrence…” “La question des marges est confidentielle…” Voilà les réponses. “Il y a encore une grande opacité sur les marges” déplore la présidente Monique Bisson. L’association a fait un autre constat, c’est l’augmentation des prix dans les enseignes de hard-discount . Elle illustre le propos : “Nous avons constaté que si certains prix s’étaient stabilisés dans une enseigne comme Casino, le prix des mêmes produits avait sensi- blement augmenté chez Leader Price, une enseigne du groupe Casino. Tout cela parce qu’en temps de crise, les consomma- teurs s’étaient rabattus en mas- se sur les enseignes de hard-dis- count …” La principale conclu- sion de cette enquête est bien que “l’évolution des prix en rayon est sans lien strict avec les prix agricoles.” Pour tenter de régu- ler un tant soit peu ces dérives, U.F.C.-Que Choisir propose l’application d’un coefficient mul- tiplicateur tel qu’il existe déjà pour les fruits et légumes. La seule menace de son application avait permis de limiter l’augmentation des marges dans le secteur des fruits et légumes. J.-F.H.

A vec leur petite calcu- lette, les enquêteurs de l’association U.F.C.-Que Choisir ont sillonné 17 enseignes de la grande distribu- tion dans leDoubs en ciblant, sys- tématiquement, troismêmes pro- duits :une brique de lait,unpaquet de deux filets de poulet et des côtes de porc préemballées. Le résul- tat de cette étude menée entre le 26 septembre et le 10 octobre der- nier est sans appel. Pour un litre de lait acheté aux éleveurs 0,29 euro, un litre de

lait Candia est vendu en gran- de surface 0,82 euro, soit plus de deux fois et demi plus cher. C’est pire pour le poulet : une barquette de deux filets de pou-

Le constat de l’association de consommateurs est sans appel : “Les prix en magasin ont conti- nué à augmenter alors que les prix agricoles sont en baisse

let “Le Gaulois” coû- te au kilo 12,23 euros en rayon alors que le même kilo de filet de poulet vaut 2,11 euros

depuis deux ans” déplo- re sa présidente Monique Bisson. Exemple avec le prix du lait éleveur qui a

La richesse de cet artisanat est immense.

au prix agricole. Là, c’est près de 5 fois plus cher. Pour l’échine de porc enfin, le différentiel est quasi identique : 1,34 euro le kilo producteur contre 6,85 en magasin.

baissé de 7 % entre sep- tembre 2007 et septembre 2009 alors qu’en rayon, un lait clas- sique de marque distributeur a quant à lui augmenté de 11 % dans la même période.

2,11 euros prix producteur, 12,23 euros prix consommateur !

Évolution entre 1992 et 2009 des prix agricoles comparés aux prix en rayon Prix agricoles Prix en rayon Lait - 5 % + 22 % Porc - 26 % + 25 % Volaille + 2 % + 41 %

Les bénévoles de l’association U.F.C.-Que Choisir ont enquêté dans 17 grandes surfaces du Doubs.

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