Journal C'est à Dire 150 - Décembre 2009

D O S S I E R

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Folklore

Le folklore franc-comtois n’est pas totalement perdu ! À Pontar- lier, le groupe “Les Blaudes de l’Arlier” est le dernier à perpétuer cette tradition festive. Des passionné(e)s. Les “Blaudes de l’Arlier” savent sur quel pied danser

Outre la danse comtoise, “Les Blaudes de l’Arlier” font revivre les costumes traditionnels, tirés des patrons du musée d’Ornans.

L’ orgue de barbarie lâche ses sonorités.Une à une, Colette, Odile et la dizaine d’autres dames rejoignent leur partenaire de dan- se pour former une large ronde au centre de la piste. C’est mardi soir,jour de répétition pour la trou- pe “Les Blaudes de l’Arlier” au premier étage de la salle des asso- ciations àPontarlier.Environ deux fois par semaine, ce groupe folk- lorique franc-comtois répète afin sont, et grâce à eux, c’est l’authentique folklore “de chez nous” qui revit. Mais jusqu’à quand ? Peut-être encore pour un moment sachant que l’association est souvent deman- dée pour animer des fêtes tra- ditionnelles. “C’est vrai que nous manquons de jeunes danseurs pour l’avenir, regrette la pré- sidente Odile Biffard. En revanche, nous avons un renou- vellement de nos adhérents et nous danserons tant que nous d’être prêt pour les pro- chaines représentations. Nostalgiques de l’ancien temps, sûr que ces dan- seurs et danseuses - pour la plupart retraités - le B rice Leibundgut est origi- naire duHaut-Doubs hor- loger. Morteau plus pré- cisément. Auteur de “Comme que comme”, livre qui exprime les plaisirs que procurent les expres- sions et traditions comtoises, y compris pour ceux qui ont quit- té “le pays”, il a sorti en 2009 “Le R’virot”. Entretien avec un amou- reux de sa terre natale. C’est à dire : On ne trouve pas de culture franc-comtoise dans un quartier parisien. Pourquoi ? Brice Leibundgut : C’est vrai que notre région n’est pas aus- si connue comparé aux Bretons, aux Basques ou aux Auvergnats qui ont leur quartier. Je crois

pourrons” dit-elle. Les Blaudes de l’Arlier (Blaudes veut dire blouse, Arlier : comme la plai- ne d’Arlier) n’ont donc rien d’une bande de Gaulois. Venus de Frasne, La Cluse-et- Mijoux, La Rivière-Drugeon, Pontarlier…, les adhérents res- pectent à la lettre les pas de danse couchés sur papier par l’abbé Garneret. “Les écrits de l’abbé Garneret sont les dernières traces de notre danse franc-com- obligés d’adapter nos danses avec celles d’autres régions com- me la Bourgogne” explique la chef de la troupe. En effet, avec seulement une douzaine de danses comtoises proprement dites, les fidèles ont tôt fait de faire le tour des différentes cho- régraphies, d’où l’obligation de les moderniser ou de les asso- cier avec d’autres. Après une représentation au salon “Talents Comtois” à Besan- çon fin novembre, puis le Télé- toise. Il a très bien sché- matisé les pas de danse dans un livre que l’on retrouve à la biblio- thèque. Nous les respec- tons mais nous sommes

thon en décembre, la joyeuse troupe se prépare pour des représentations dans une mai- son de vacances à Métabief lors des vacances de Noël : “Lors de nos représentations, notre objec- tif est de faire danser les per- sonnes qui nous regardent. On fait une ronde et tout le monde danse” s’amuse Pierre Biffard, l’époux de la présidente, tou- jours prêt à danser sur la musique du “Jambon” ou sur “Château d’Amour” sans pen- ser au côté commercial. “On ne recherche pas à faire de l’argent. Juste à danser” dit une adhérente, revêtue d’un magni- fique costume cousu main par l’ancienne présidente, Made- leine Viennet. Une jolie et joyeuse troupe que ces “Blaudes de l’Arlier”, qui n’a rien de ringard. Bien au contrai- re, son énergie est communica- tive… Qu’on se le dise, la dan- se comtoise est une thérapie pour la bonne humeur ! E.Ch.

“Pour que vive le folklore comtois.”

03 81 46 47 22 - Centre Sportif de la Fontaine, Pontarlier

Trois questions à Brice Leibundgut

L’écrivain Brice Leibundgut, basé à Paris, avoue que les traditions comtoises le passionnent. Il va éditer un troisième livre consacré à notre terroir. Auteur comtois, vision parisienne

pourtant que l’identité de la région est très enracinée chez les Comtois. Je le ressens car beaucoup de personnes me contactent suite à la publica- tion de mes livres. Soit pour me remercier de leur avoir fait replonger dans leur histoire ou parfois pour me dire que j’ai oublié de citer une expression de chez nous. Càd : Pensez-vous qu’un livre puisse préserver les tradi- tions ? B.L. : En tout cas, les lecteurs sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à leur passé. Si nous arrivons à garder une iden- tité régionale, c’est avant tout grâce à notre tradition mutua-

liste et à cette faculté qu’ont eue nos paysans à travailler en coopérative. Il ne faut pas non plus oublier que le Crédit Agri- cole a fonctionné en premier en Franche-Comté. Je crois aussi que la culture catholique est fondamentale dans la préser- vation d’une culture. Càd : À quand votre prochain livre dédié à notre terre, nos racines ? B.L. : Probablement au début de l’année. Je ne vais pas reve- nir sur la langue comme je l’ai fait mais parler du Père Par- renin sous Louis XV.

À Paris où il habite désormais, Brice Leibundgut juge sa terre natale, ses expressions, ses traditions.

Recueilli par E.Ch.

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