Journal C'est à Dire 150 - Décembre 2009

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V A L D E M O R T E A U

Il y a encore de la place pour le lynx dans le Doubs… Si l’Ain et le Jura affichent pratiquement complet, le Doubs offre encore des potentialités territo- riales au grand prédateur. État des lieux. Faune sauvage

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D eux jeunes lynx ont récem- ment été surpris en plei- ne recherche de nourri- ture dans la périphérie de Pon- tarlier. Sans aide, ils sont pra- tiquement condamnés. L’installation de cages pour les capturer n’a rien donné. Un autre jeune a été victime d’un accident routier du côté d’Orchamps- Vennes. Le lynx habituellement si dis- cret fait donc beaucoup parler de lui. Ces faits divers sont-ils le signe d’une nouvelle vague d’expansion ? “La concordance de ces deux phénomènes est plu- tôt rare mais on n’est pas autre- ment surpris, annonce Emma- nuel Renaud de l’office national de la chasse et de la faune sau- vage. 80 % des jeunes lynx

n’atteignent pas l’âge adulte.” Pendant les premiers mois de leur existence, ils sont exposés aux mêmes problèmes patholo- giques que les chatons ou les chiots, sauf que ces derniers sont vaccinés. “La mortalité chez les adultes est principalement liée aux activités humaines comme le braconnage ou les écrasements routiers et ferroviaires” , pour- suit Éric Marboutin, le chef du projet loup et lynx à l’Office. Le lynx est réapparu sur le mas- sif jurassien français suite aux réintroductions effectuées en Suisses dans les années soixan- te-dix. Lentement mais sûre- ment, il a occupé les biotopes les plus propices, à savoir les mas- sifs forestiers riches en ongu- lés : chevreuils, chamois. La colo-

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La population de lynx jurassiens est estimée à une centaine d’individus (photo Stéphane Regazzoni).

troupes. “Il existe un noyau de 30 à 35 individus dans les Vosges. Et on observe un début de déve- loppement dans le Nord des Alpes. L’altitude n’est pas trop un critère d’attractivité chez cet animal forestier par excellen-

nisation jurassienne s’est pro- pagée à partir des forêts de la haute-chaîne. D’abord dans l’Ain et le Jura. Le territoire d’un lynx varie de 100 à 300 km 2 en fonc- tion de l’abondance du gibier. Combien sont-ils désormais ?

Difficile d’avoir une esti- mation précise. Tout repose sur le travail du réseau d’observation lynx qui regroupe des gardes et des natura- listes bénévoles. “On

ce, du moins en Fran- ce” , note Éric Marbou- tin. Ce spécialiste esti- me qu’il y a encore des possibilités de crois- sance dans le Doubs où plusieurs ensembles

Un animal forestier par excellence.

forestiers pourraient accueillir de nouveaux individus. “Ces forêts ne sont pas jointives contrairement à la haute-chaî- ne. Ce qui limite l’expansion. Le potentiel reste néanmoins dif- ficilement évaluable.” La population de lynx jurassiens est toujours en progression. Pro- gression qui tendrait à s’infléchir quelque peu, signe que la plu- part des biotopes sont désormais pourvus.

relève et cartographie les traces, les indices de présence comme les empreintes, les proies. Le lynx est un chasseur qui tue ses proies. Il a besoin de beaucoup de quié- tude” , indique Emmanuel Renaud. La population est évaluée à une centaine d’individus sur le ver- sant français du Jura. Les Suisses qui n’ont pas tout à fait la même grille d’observation puisqu’un tiers de l’effectif glo- bal réside chez eux. Le massif du Jura abrite le gros des

F.C.

Emmanuel Renaud, de l’office national de la chasse et de la faune sauvage. Pas de grand tétras au menu du lynx L e coq de bruyère nʼentre pas dans le régime alimentaire du lynx sous nos latitudes. Ses détracteurs en font parfois lʼépouvantail à lʼorigine des difficultés du Grand tétras qui pei- ne à se développer. “Le lynx consomme entre 5 et 10 % des chevreuils et chamois présents sur son territoire. Cela corres- pond au prélèvement des chasseurs. C’est insuffisant pour mettre en péril le chevreuil par exemple dont la croissance naturelle avoisine 30 %” , dément Éric Marboutin.

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