Journal C'est à Dire 149 - Novembre 2009

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Papa par procuration Un enfant sur 30 n’est pas le fils ou la fille de son père. Témoignage de ce Haut-Doubiste qui a affronté la justice pour prouver sa paternité. Débat

Le test de paternité Un test de paternité est une pra- tique scientifique basée sur lʼanalyse de lʼA.D.N. de deux personnes faite dans le but dʼétablir un lien de parenté géné- tique et, partant de là, éven- tuellement juridique. Demander un test nʼest autorisé que dans le cadre dʼune procédure judi- ciaire. En dehors de ce cadre, ils sont interdits. Techniquement, un échantillon de salive est déposé sur un papier buvard spécial. Pour les tests de paternité, on crée ain- si lʼempreinte génétique de lʼenfant. Une moitié des carac- téristiques observées provient du père et lʼautre de la mère. On compare dans un premier temps ce qui, chez lʼenfant, pro- vient de sa mère, les caracté- ristiques restantes venant donc du père biologique. On regar- de alors si elles sont, ou non, retrouvées chez le père.

I l était jeune, insouciant et pas encore amoureux. À 22 ans, Pierre (1) devient papa par la force des choses. “Je n’étais pas préparé” dit-il. La maman accouche. Il devient père d’une petite fille qu’il peut voir, embras- ser, chouchouter. Le couple se perd de vue. Pierre, qui réside non loin de Damprichard, ne voit plus sa fille… qui n’est officiellement pas la sienne car le jeune hom- me ne l’a pas reconnue à la sor- tie du ventre de sa maman. “Une erreur” reconnaît-il. Du coup, pour revoir cet enfant, il doit prouver qu’il est bien le papa génétique. “C’est là que les choses se compliquent” dit-il. Direction le tribunal de Montbéliard pour lancer une reconnaissance de paternité. Le test passe par l’extraction de l’A.D.N. Cheveux et salive sont prélevés sur sa personne, celle de son ex- promise et sur sa fille. Résultat, il est bien le papa au regard de la justice qui a mis plus d’une année à régler ce cas. “C’est tout

le temps où je n’ai pas pu voir ma fille. Si je témoigne, c’est pour dire que reconnaître son enfant doit aller de soi… On ne se rend pas compte des conséquences que cela peut apporter. Lorsque l’on est jeune, on ne pense pas à tout cela. Cela prend du temps, de l’énergie et de l’argent.” Durant un an, il a été coupé de sa fille âgée de quatre ans. Les tests de paternité sur Inter- net font désormais le “buzz”. Ils sont en vente à partir de 100 euros mais n’ont aucune valeur juridique. Tout juste font- ils voler en éclat quelques soup- çons. E.Ch. (1) : prénom d’emprunt

Tester sa paternité devient à la mode. Certains “papas” se passeraient volontiers de cette étape.

Renseignements au 03 81 67 90 80

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