Journal C'est à Dire 148 - Octobre 2009

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V A L D E M O R T E A U

Hausse du prix du tabac de 6% : la grogne des débitants locaux Tendance Sur la bande frontalière, la nouvelle tombe mal pour les débitants de tabac qui redoutent à nouveau une fuite de la clientèle en Suisse.

L es débitants de tabac doivent se faire à l’idée. Début 2010, le prix du tabac va faire un bond de 6 % à la demande des fabricants. Un nouveau coup dur pour laprofessionqui“ se remet à peine de l’augmentation de

en Suisse. Il y a toujours une différence, mais les fumeurs les plus éloignés de la frontière avaient moins d’intérêt à faire le déplacement. “Avec l’augmentation du prix de l’essence, et la dégradation de la conjoncture économique, nous avons vu un retour dans nos com- merces de 5 % de clients que nous avions perdus. Calcul fait, ça leur coûterait beaucoup plus cher d’aller s’approvisionner en Suis- se” estime Monique Saillard. Or, la hausse de 6 % va de nou- veau créer le déséquilibre. “Nous voilà repartis vers le grand plon- geon, alors que nous étions par- venus à stabiliser l’activité. Le

fumeurs. Ils achètent simplement leurs cigarettes ailleurs” obser- ve Monique Saillard. Le Doubs fait partie des dépar- tements frontaliers qui doivent s’accommoder de la concurren- ce de la Suisse où les prix du tabac sont moins élevés qu’en

France. Toutefois, depuis 2007, passer la frontière helvétique pour aller acheter ses cigarettes est moins intéressant pour les

10 % des prix du tabac de 2003” déplore Monique Saillard, pré- sidente des buralistes du Doubs. En six ans, leur volume de vente

“La Suisse a augmenté le prix du tabac.”

problème est que les clients qui ne viennent pas chez nous pour les cigarettes ne viendront pas non plus pour les autres produits que nous commercialisons” obser- ve un buraliste mortuacien. “Continuons comme cela et il n’y aura plus de débitants de tabac sur la frontière” déplore l’un d’eux à Villers-le-Lac. La profession en a ras-le-bol d’être tributaire des décisions qui ne leur appartiennent pas. Quand ce n’est pas l’état qui aug- mente les prix (le tabac est taxé à plus de 70 %), “ce sont les fabri- cants. Si nous nous souffrons de la concurrence liée à la proxi- mité de la Suisse, d’autres souf- frent de la contrebande” pour- suit le buraliste mortuacien. Les cigarettes “importées des pays de l’Est” précise Monique Saillard sont vendues sous le manteau au prix d’environ 3 euros le paquet de Marlboro. La marque est la même, mais la composition des cigarettes varie et influe sans doute sur leur degré de nocivité. Pour les débitants de tabac, pour qui la vente de cigarettes repré- sente entre 40 et 50 % du chiffre d’affaires, l’émergence de la contrebande limite la portée de la politique de lutte anti-tabac engagée par le gouvernement. C’est la raison pour laquelle Monique Saillard, comme ses homologues, souhaite que les prix des paquets de cigarettes soient uniformisés entre tous les pays européens.

a baissé de 30 %. Le nombre de fumeurs n’a pas reculé d’autant. “Ce chiffre est égal au marché parallèle de la contre- bande. Il n’y a pas moins de

fumeurs francs-comtois. “La Suisse a augmenté le prix du tabac à deux reprises.” Le paquet de Marlboro vendu 5,30 euros en France avoisine les 4,80 euros

L’économie du tabac 120 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le Doubs En 2008, en Franche-Comté, le chiffre dʼaffaires (T.T.C.) lié à la vente de tabac (cigarettes, cigarillos, tabacs à rouler, à pipe, à mâcher, à priser) a reculé dans deux départements par rapport à 2007. Dans le Doubs, ce chiffre dʼaffaires accu- se une baisse de 1,5 % pour se stabiliser à 120 millions dʼeuros. Il baisse également dans le Territoire-de-Belfort de 2,6 % pour atteindre les 31 millions dʼeuros. En revanche, le Jura et la Hau- te-Saône sont en progression. Dans le Jura, le chiffre dʼaffaires est de 58 millions dʼeuros, soit une augmentation de 2,8 % par rapport à 2007. La hausse est de 1,2 % en Haute-Saône où le chiffre dʼaffaires 2008 est de 59 millions dʼeuros. Le Doubs est de loin le département franc-com- tois où le marché du tabac est le plus dynamique. Une des explications est le nombre dʼhabitants plus important sur ce territoire que dans le reste de la région. En France, le chiffre dʼaffaires lié à la vente de tabac, représente 15,412 milliards dʼeuros, en 2008 soit une progression de 1,28 % par rapport à 2007. À 89 %, ce résultat relève de la vente de cigarettes. Les produits vendus en France ne sont pas forcément fabriqués dans lʼHexagone, mais en Europe. Les fabricants restent assez discrets sur les sites de production. En revanche, une fois les produits de tabac importés en France, ils sont distribués par Alta- dis qui a le monopole de la distribution. Les cigarettes par exemple sont réparties dans les sept directions régionales dʼAltadis qui enregistrent les commandes des débitants de tabac avant de les livrer. Les débitants bisontins sʼadressent à la direction régio- nale de Nancy. Source Altadis Distribution et La Revue des Tabacs 15,412 milliards d’euros en France.

En augmentant ses prix, la France va encourager les fumeurs de la frontière à aller s’approvisionner en Suisse.

T.C .

Morteau

Halte aux excès de vitesse rue de la Côte Les aménagements incitant les automobilistes à ralentir sont insuffisants aux yeux des riverains qui réclament plus de contrôles de vitesse.

A vec ses longues lignes droites entrecoupées de virages ser- rées, la route qui unit la rue Neuve et la rue de la Côte en direction des Arces s’avère particuliè- rement propice aux accélérations ful- gurantes. Certains automobilistes ont le pied lourd en empruntant cet itinéraire qui dessert non seulement un quartier en croissance urbaine mais qui permet

de l’ordre” , explique celui qu’on sur- nomme déjà “le pétitionnaire” pour avoir réitéré en septembre dernier quand le quartier était sous la mena- ce d’une suppression d’une ligne de transport scolaire. Laquelle ligne a finalement été maintenue. “Des comptages ont été effectués suite à cette rencontre. On n’a jamais été informé des résultats. La Ville a pro-

rait solliciter la gendarmerie.” La pétition a fait l’objet d’un courrier transmis au sous-préfet Francis Valem- bois qui a alerté les autorités locales. Dans le courrier adressé aux péti- tionnaires, le représentant de l’État précisait également que la vitesse n’était pas toujours perçue de la même façon selon que l’on soit au bord de la route ou à bord du véhicule. Remarque certainement fondée mais qui a plu- tôt eu pour effet d’aviver la colère des riverains. “Ce n’est pas le genre de réponse que l’on attendait. On sait quand même distinguer une voiture qui roule bien au-delà des 50 km/h autorisés en agglomération.” Georges Larbre a bien l’intention d’alerter directement le préfet. Il ne demande pas la lune mais juste que les autorités compétentes en matière de circulation routière agissent pour faire mieux respecter le code de la rou- te. F.C.

également de rejoindre facile- ment les communes desCombes et de Gilley. Ces comportements dange- reux excèdent de plus en plus les riverains qui s’en plaignent depuis plusieurs années. Une

cédé à divers aménagements comme la pose de panneaux de ralentissement supplé- mentaires” , reconnaît Georges Larbre qui vit au n° 64 de la rue de la Côte. Ce riverain constate une légère amélio-

“En montant, c’est de la folie.”

pétition a même été lancée. En quelques jours, Georges Larbre, à l’origine de cette initiative, avait recueilli près d’une centaine de signatures des habitants de la rue Neuve et de la rue de la Côte. “En réponse, on a été invité à partici- per à une réunion en mairie en présence des élus, de l’Équipement et des forces

ration des comportements en descen- dant mais “en montant, c’est de la folie.” Il suggère entre autres solutions le tra- çage d’une ligne blanche continue jus- qu’à la sortie de Morteau et le ren- forcement des contrôles de vitesse aux heures de pointe. “Si l’effectif de la Poli- ce Municipale ne suffit pas, on pour-

Petit moment de répit rue de la Côte… Excédé face à une situation qui ne s’améliore pas, Georges Larbre veut maintenir la pression.

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