Journal C'est à Dire 148 - Octobre 2009

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L A P A G E D E L ’ A R T I S A N

Des fenêtres à la précision suisse Installée au Bas-de-la-Chaux depuis novembre 2008, L’Allié Fermetures fabrique des fenêtres et des portes en bois alu. Vive l’épicéa. Le Bélieu

En bref…

avoir subi le contrecoup de la crise économique au premier semestre 2009, L’Allié Ferme- tures a renoué avec la croissance. “On a repris un rythme de croi- sière.” Philippe Wasner ne crie pas victoire pour autant. Il esti- me qu’il doit encore consolider son outil de fabrication. Il vient de renforcer son personnel avec l’embauche d’un quatrième sala- rié. Il y a de l’avenir dans la fenêtre bois-alu qui présente également l’avantage d’être entièrement recyclable. Et ça, c’est plutôt bien vu par les temps qui courent. F.C. À lire le nouveau livre de Michel Vernus, “Insolite et mys- térieuse Franche-Comté”, aux Presses du Belvédère. Légendes, monstres, diables et fées sous un regard his- torique. Chez le même édi- teur, “Clandestins de la liber- té” signé André Besson ou lʼhistoire de la ligne de démar- cation à la frontière suisse entre 1940 et 1944. Rensei- gnements au 03 81 46 52 15. Bûcheronnage Le 13 octobre dernier en forêt de Bonnétage, lʼassociation “Pro Forêt Entraide” faisait une démonstration de débar- dage par câble synthétique. Renseignements au 03 81 41 35 18. Livres

O n peut encore admi- rer sur certaines vieilles fermes com- toises d’augustes tal- vanes qui protègent les façades les plus exposées. Le secret de cette longévité : des

planches sciées dans le sens des fibres sur lesquelles l’eau s’écoule sans jamais pénétrer. Ce princi- pe a tout simplement été repris par L’Allié Fermetures. L’entreprise du Bas-de-la-Chaux utilise pour ses cadres et bat-

tants des carrelets contrecollés trois plis débités perpendicu- lairement aux veines du bois. “C’est difficile de trouver un scieur local qui puisse nous satis- faire comme il faut en qualité. On est obligé de se tourner vers l’étranger” , regrette Philippe Wasner, le gérant. Un comble dans ce Haut-Doubs recouvert de résineux mais qui n’a plus vraiment la culture des fenêtres en bois. À l’heure où la Suisse se sépare de ses frontaliers, L’Allié Fermetures persiste dans un modèle de coopération ori- ginal. À sa création en 2003 au parc d’activité des Dolines, cette socié- té associait trois partenaires : Philippe Wasner, le fabricant de machines à bois Chopard-Lal- lier et Dominique Fatyga, constructeur immobilier à Yver- don-les-Bains. Ce dernier qui représente un marché annuel de 60 villas a préféré délocali- ser la fabrication de ses fenêtres en France à défaut de trouver son bonheur sur Suisse. Philip- pe Wasner a, depuis, repris la quasi-totalité des parts mais il la maison est située à une cen- taine de mètres en contrebas de l’usine, se montre plus mesurée et avoue n’avoir rien entendu : “J’étais parti en course le matin avec ma fille, je n’ai appris la nouvelle que par l’intermédiaire de la maman du maire. Ce n’est pas pour autant que je fais plus attention” dit-elle. La vie suit son cours pour les Luhiérois… mais également pour les malfaiteurs. Si leur véhicule - abandonné - fut vite repéré et livré aux expertises d’un tech- nicien en investigations criminelles de Besançon, les recherches, qui sont poursuivies n’ont pas enco- re permis d’identifier les auteurs de ce vol. La gendar- merie de Montbéliard se montre encore très discrète sur les suites de cette affaire. E.Ch.

Philippe Wasner défend le principe d’une fenêtre bois-alu de grande qualité. ça lui réussit plutôt bien.

continue toujours à travailler pour ce client helvète qui pèse aujourd’hui près de 60 % de l’activité. Trop à l’étroit au parc des Dolines, L’Allié Fermetures a investi en novembre 2008 dans un bâtiment flambant neuf équi- pé de machines modernes et per-

qui sont convaincus de mon pro- duit car je n’ai pas envie de me “bagarrer” avec des particuliers qui cherchent d’abord un prix sans le souci de la qualité.” Ces produits en bois-alu répon- dent largement aux normes imposées en Suisse et dans l’Union Européenne. Ils ont pas-

sé avec succès les tests thermiques et Air Eau Vent (A.E.V.) effectués par le Centre Scienti- fique et Techniques

formantes. “On appré- cie d’avoir un bel outil de production car le métier réclame beau- coup de rigueur et de précision. À titre

Des joints sont soudés sur les fenêtres.

L’entreprise est équipée de machines d’une grande précision. L’outil de travail est performant.

du Bâtiment. “On a de très bons rendements. Tous les joints sont soudés sur les fenêtres. Elles pour- raient s’intégrer dans ces mai- sons passives qui restituent plus d’énergie qu’elles n’en consom- ment.” Au milieu de l’atelier trône le centre d’usinage plutôt desti- né à la réalisation de produits spéciaux et des portes. Après

d’exemple, toutes les structures en bois d’une fenêtre sont rabo- tées au 1/10 ème de mm.” Quand il n’approvisionne pas le constructeur suisse, Philippe Wasner fournit des artisans locaux qui exercent dans le neuf ou la rénovation à l’exemple du chantier de l’ancien Café du Commerce au centre de Mor- teau. “Je travaille avec des gens

Fait divers Vol d’or : Le Luhier veut oublier “Les gens ont peur.” Commentaire d’Éric Humbert, maire du Luhier, après le vol d’or avec violence dans une usine de décolletage du village.

D u garagiste installé dans le bourg depuis deux générations à la voisine, les habitants du Luhier - canton du Russey, 146 habitants - souhaitent passer à autre cho- se après le vol d’environ 5 kg d’or dans une usine de décolletage. C’était le mardi 29 septembre, au matin. L’affaire aurait pu pas- ser inaperçu si l’entrepreneur âgé de 42 ans n’avait pas été ligoté et molesté par plusieursmalfaiteurs le visage cagoulé.Le butin est esti- mé à 100 000 euros. L’homme qui a repris son acti- vité ne souhaite pas parler. On le comprend : les plaies sont à la fois physiques, morales, et l’enquête menée par la gen- darmerie de Montbéliard est toujours en cours, d’où ce devoir de réserve. Tous adressent leur soutien au chef d’entreprise : “Je le connais bien, c’est délicat ce qu’il a vécu” répond une mère

de famille du village. Le plus inquiétant est le fait qu’une ban- de de malfaiteurs ait pu connaître la présence de métaux aussi précieux dans un endroit aussi reculé. Les gens connais- saient sûrement” témoigne un autre homme du village, qui connaît également le respon- sable. De son côté, le garagiste estime ne pas avoir “plus peur que cela.”

Le maire du villa- ge souhaite tourner la page : “Il y a eu une psychose dans le village, témoignait deux semaines après les faits Éric Hum- bert, lui-même entrepreneur. Le

“J’ai peur quand je mets la clé dans la porte.”

matin, lorsque je mets la clé dans la serrure pour ouvrir la porte de mon entreprise, je regarde for- cément derrière moi, un peu par crainte. Les gens ont peur, il y a une psychose.” Une voisine, dont

Le Luhier aspire à une chose : retrouver sa sérénité.

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