Journal C'est à Dire 148 - Octobre 2009

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P L A T E A U D E M A Î C H E

La tourbière est en cours de réhabilitation Sous l’impulsion de Conservatoire d’Espaces Natu- rels, des bénévoles sont mobilisés pour réhabiliter la tourbière de Frambouhans qui a fait l’objet d’une exploi- tation industrielle pendant dix ans. Frambouhans

“Je ne suis pas dans l’exhibitionnisme” De la télévision au théâtre Évelyne Leclercq, l’animatrice de l’émission culte Tournez Manège, porte un regard critique sur la télévision. Depuis qu’elle a quitté le petit écran, elle se consacre au théâtre et à l’écriture. Nous l’avons rencontrée à l’occasion de sa venue à la dernière Foire autour du Tuyé du Russey.

liste. C’est pourquoi ces terri- toires étaient asséchés, cultivé, pâturés, “tout simplement par- ce que les hommes voulaient les valoriser.” Ces tourbières jouent en effet un rôle essentiel dans l’environnement. Elles fonction- nent comme des éponges absor- bant l’eau quand il pleut et la restituant peu à peu aux cours d’eau quand le temps est sec. Ces lieux sont aussi des réservoirs de biodiversité, et leur composition est comparable à “une sorte d’immense bibliothèque. La tour- bière piège en effet les pollens. Avec le carbone 14, l’analyse de ces pollens permet de dater l’arrivée d’agriculteurs dans une région grâce aux spores de céréales” raconte Sylvain Mon- corgé. Aujourd’hui, l’exploitation indus- trielle des tourbières est interdi- te. “Mais elles ne sont pas pro- tégées en tant que telle. Il y a tou- jours des petits drains, des petites plantations ici et là. Notre tra- vail est justement de faire com- prendre aux gens de l’intérêt qu’il y a à préserver ces sites.” Des béné- voles de l’association “les Gazouillis du Plateau” se sont attelés à l’entretien et à la réha- bilitation de cette tourbière. L’opération consiste à planter des linaigrettes, plantes des marais, dans le but de cicatriser les zones de tourbe à nue en cours d’érosion. Une des particularités de ces lieux est la présence de sphaignes, qui, en se décomposant, donnent nais- sance à la tourbe. Il faut des mil- liers d’années pour qu’une tour- bière retrouve son état originel. T.C.

L e réseau des Conserva- toires d’espaces naturels a choisi la tourbière de Frambouhans pour lancer “Chantiers d’automne”. Une opération nationale dont l’objectif est de “donner un coup de jeu- ne à la nature et effectuer les nom- breux travaux de restauration nécessaires aumaintien de la fau- ne et de la flore sur des sites natu- rels préservés par les Conserva- toires.” 150 chantiers nature sont ouverts sur toute la France jus- qu’au 31 décembre. Leur parti- cularité est qu’ils s’adressent tous à des bénévoles, des étudiants, des associations qui veulent don- ner de leur temps pour nettoyer et protéger des sites environne- mentaux qui ont été malmenés. C’est le cas de la tourbière de “Sur

les Seignes” qui a fait l’objet d’une “exploitation à des fins indus- trielles horticoles (terreau pour les jardins par exemple), contrai- rement à l’exploitation tradition- nelle qui consistait à utiliser la tourbe pour se chauffer” explique SylvainMoncorgé, chargé de mis- sion au Conservatoire régional des espaces naturels de Franche- Comté. À raison de 100 m 3 par ans, 3 des 20 hectares de la tourbière de Frambouhans ont été exploités pendant une dizaine d’années jusqu’en 1968. Trente ans plus tard, cette zone humide porte encore les stigmates de l’utilisation intensive qui en a été faite. “À l’époque, nous n’avions pas conscience de l’importance de ces milieux-là” ajoute le spécia-

Évelyne Leclercq est actuellement en tournée dans toute la France avec la pièce “Le canard à l’orange.”

C’ est à dire : Vous étiez le 11 octobre au Rus- sey à l’occasion de la Foire autour du Tuyé. Il vous arrive souvent de participer à ce genre de manifestation ? Évelyne Leclercq : J’ai fait ça tout au long de ma carriè- re. Animer une foire fait aussi partie de mon métier d’animatrice. Je vais au-devant des gens, je fais en sorte qu’ils soient heureux de rencontrer quelqu’un qu’ils connaissent bien. Je fais un peu partie de leur famille. Ils m’ont vue à la télévision, entendue à la radio, ils viennent voir mes spectacles, lisent mes livres, j’ai beaucoup de respect pour ces gens-là. Càd : Vous restez sans doute à leurs yeux l’animatrice de l’émission Tournez Manè- ge. Est-ce qu’ils vous en par- lent ? É.L. : Cela fait quinze ans qu’ils m’en parlent, depuis que l’émission s’est arrêtée. Ils me demandent si je vais revenir à la télévision ou ce que je pen- Concours Les gagnants du concours C’est à dire “connaissez-vous Le Russey ?” Le journal Cʼest à dire est heu- reux dʼoffrir les lots suivants aux trois gagnants tirés au sort à lʼissue de la dernière Foire autour du Tuyé. 1 er prix : Séjour Spa et Bien- être : 1 nuit avec dîner et petit- déjeuner pour 2 personnes Benoît Duquet - 27, rue Clair Soleil - 25210 LE RUSSEY 2 ème prix : Château dʼhôtes : 1 nuit avec dîner et petit-déjeu- ner dans un château de carac- tère pour 2 personnes Renée Rondot - 92, rue de Lattre de Tassigny - 25210 LE RUSSEY 3 ème prix : 1 repas à lʼÉtang du Moulin pour 2 personnes Fanny Ligier - 3, rue des Fuottes - 25210 LE RUSSEY

se de la nouvelle formule de Tournez Manège présentée par Cauet. Càd : Justement, quel regard portez-vous sur cette émis- sion ? É.L. : Je pense que lorsqu’avec Fabienne Égal nous animions Tournez Manège, nous étions plus naturelles. Il y avait un côté plus authentique. Là, on demande aux candidats de poser des questions “sexe”. Il y a tou- jours une séquence “cul”, la ques- tion interdite. Ils sont amenés à se démolir les uns les autres. À notre époque, les candidats faisaient ce qu’ils voulaient. Il n’y avait pas de consigne de la production. Le soir, on offrait aux gagnants une soirée à Paris. C’était leur soirée, sans camé- ras, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Càd : Avez-vous été sollicitée pour accompagner cette nou- velle formule ? É.L. : Est-ce que TF1 m’a appe- lé pour animer Tournez Manè- ge ? Non, à moins que Cauet se plante (rires). Dans ce métier, à partir de 40 ans, lorsqu’on est une femme, on est considéré comme trop vieille pour être ani- matrice. Càd : Le retour de Tournez Manège et du Juste Prix don- ne quand même l’impression que la télévision fait du neuf avec du vieux. Le recyclage relève-t-il de la nostalgie ou du manque d’imagination ? É.L. : La première version de Tournez Manège était excellen- te. Je crois en effet qu’actuellement, nous ne sommes plus capables d’inventer. À l’exception de “Panique dans l’oreillette” de Frédéric Lopez, un bon concept qui n’a pas été importé de l’étranger, le reste est assez pauvre. Càd : Quel contact avez-vous gardé avec Fabienne Égal et les autres après que l’émission se soit arrêtée ? É.L. : Fabienne est mon amie, nous sommes très proches. Ça a toujours été plus qu’une rela- tion travail. Ce fut le cas aus- si avec Charly Oleg et Simone Garnier.

Càd : Depuis, vous a-t-on pro- posé d’animer d’autres émis- sions ? É.L. : Jamais ! La télé est un milieu où on peut garder les messieurs jusqu’à 80 ans. Mais les filles de 50 ans comme moi, même si nous sommes encore bien conservées, nous sommes des vieillardes. Il y a deux poids et trente-six mesures. Càd : Aujourd’hui votre vie, c’est le théâtre. Vous êtes encore en tournée avec la piè- ce “Le canard à l’orange” qui rencontre un vrai succès. É.L. : J’en suis à ma douziè- me pièce. J’ai joué avec Michel Galabru, Pierre Palmade, je suis assez fière. Actuellement, je suis en tournée depuis le début de l’année avec cette pièce. Après une pause, nous l’avons repri- se en octobre et nous la joue- rons jusqu’à Noël. Cela repré- sente plus de soixante-dix dates. C’est un vrai plaisir d’être sur scène. Càd : Vous avez un projet théâtral avec Raphaël Mez- rahi ? É.L. : C’est plus qu’un projet. J’ai passé deux mois avec lui au Théâtre des Variétés avec “Monique est demandée cais- se 12.” Nous allons reprendre le spectacle. Je vais jouer avec lui à la Cigale. Càd : Et le cinéma ? É.L. : (rires). Le cinéma, ce n’est pas la même famille de spec- tacle. Dans ce métier, ce n’est pas vous qui décidez, on le fait pour vous. Càd : Et l’écriture ? É.L. : Normalement, j’ai un pro- jet de livre pour le mois d’avril dans lequel je parlerai de ma vie. Ce sera un joli bilan. Les gens que je rencontre me le demandent. Càd : Qu’apprendra-t-on sur Évelyne Leclercq ? É.L. : Rien de croustillant. Je ne suis pas dans l’exhibitionnisme. J’espère sim- plement faire un livre géné- reux.

Les bénévoles des “Gazouillis du plateau” se sont attelés à l’entretien de la tourbière.

Propos recueillis par T.C.

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