Journal C'est à Dire 148 - Octobre 2009

D O S S I E R

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Chasse à l’arc L’arc vise dans le mille Dans le Doubs, le nombre de chasseurs à l’arc augmente chaque saison. Ce mode de pré- lèvement véhicule une autre image, plus éco- logique et davantage sécuritaire.

M embre

de l’association des chasseurs à l’arc de Franche-Comté

re exceptionnel ! On est à armes égales. Càd : Concernant la sécuri- té, y a-t-il des obligations ? P.M. : Oui. Pour chasser à l’arc, il faut bien évidemment le per- mis et suivre également une for- mation obligatoire d’un jour que notre association dispense au centre de chasse de Gonsans. Càd : Pour flécher un che- vreuil ou un sanglier, à com- bien de mètres faut-il l’approcher ? P.M. : On peut tirer jusqu’à 20 mètres car il faut savoir qu’une flèche va dix fois moins vite qu’une balle de fusil de chasse. En entendant le bruit de l’arc, le che- vreuil peut s’écraser et la flèche passer au-des- sus de lui. C’est ce qu’on appel- le le saut de corde. Càd : La mort est la même avec une flèche… P.M. : J’ai vu un chamois être transpercé par une flèche de part en part. Il a continué à brouter puis s’est couché avant de mourir. L’absence de détona- tion n’est pas assimilée à un danger. Un chevreuil peut cou- rir 100 mètres puis se coucher. Il meurt par hémorragie.

(A.C.A.F.C.) qui regroupe une soixantaine d’adhérents, Patrick Morel évoque la chasse à l’arc dans le Doubs. Ni des Robins des bois, encoremois des “viandards”, les chasseurs à l’arc se fondent désormais dans l’univers de Saint- Hubert. Entretien. C’est à dire : Une mode, la chasse à l’arc ? Patrick Morel : Elle se déve- loppe fortement et la plupart des A.C.C.A. (Associations com- munales de chasse agréée) ont ront… Nous incitons donc les chasseurs à rejoindre notre asso- ciation (formation, sécurité…). Càd : Pourquoi une telle pro- gression ? P.M. : Elle véhicule une bon- ne image, plus “écolo” même si je n’aime pas employer ce mot car le but final est bien de pré- lever un animal. Nous sommes mieux vus par les non-chasseurs car il y a dans l’esprit cette absence de bruit due à la déto- nation et à la difficulté supplé- mentaire pour approcher un gibier. Prélever un gibier demeu- au moins un chasseur à l’arc dans leur rang. Plus le nombre de chasseurs augmentera, plus les “conneries” augmente-

Le chasseur à l’arc doit se confondre avec le paysage.

“Transpercé de part en part.”

Propos recueillis par E.Ch.

Le coût de la chasse Minimum 200 euros L e principe de la chasse est de réguler les popula- tions, évitant au passage des dégâts trop importants dans les cultures ou une dégénérescence des espèces. Ce sont les fédérations qui indemnisent les agriculteurs. Ce coût nʼa cessé de croître, dʼoù une répercussion quasi- logique sur le prix du permis. Pour chasser (timbre grand gibier), il faut débourser 135,89 euros, sans compter le prix de lʼaction qui varie selon les associations de chasse. Il fluc- tue en fonction du nombre de chasseurs et du nombre de bêtes à abattre. En moyenne, le prix dʼune action dans le Doubs “est de 50 euros” dit Raphaël Savignat. Plutôt raison- nable comparé à dʼautres régions, Alsace et Sologne en tête où les prix dépassent souvent les 2 000 euros.Ce coût ne comprend pas lʼachat dʼun fusil (environ 1 000 euros) et les munitions. La chasse à lʼarc nʼest pas moins chère : il faut minimum débour- ser 1 000 euros pour dégoter une arme précise et fiable.

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