Journal C'est à Dire 147 - Octobre 2009

V A L D E M O R T E A U

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Émilie Taillard est bien la doyenne de Franche-Comté Villers-le-Lac C’est entourée de ses huit enfants qu’Émilie Taillard est entrée le 16 septembre dernier dans sa 110 ème année. Elle fait désormais partie d’un cercle très fermé : seules six personnes en France seraient aujourd’hui âgées de plus de 109 ans. Zoom Un recensement difficile E n France, il nʼexiste aucun fichier dʼétat civil national qui

cette nouvelle charge. Reste le problème du transport méridien des élèves (c’est-à-dire le transport du midi) que le Conseil général ne veut plus non plus financer. Là, il risque tout bonnement de disparaître. “On va tout faire pour le mainte- nir” assure M me Genevard. Du côté des parents, on déplore que ces concertations se soient déroulées sur fond de querelle politique, le maire de Morteau est assuré, ils est beaucoup moins performant qu’avant. Selon un parent d’élève habitant le lotis- sement des Champs Caresses, “depuis cette année, mes enfants doivent partir à 7h10, au lieu de 7h30 l’an dernier, pour arriver à l’école à 8 heures. C’est comme s’ils venaient de Maîche ! Ils iraient plus vite à pied. Et nous ne sommes pas contre le fait de payer ce service : quand on fait des lotissements, on doit assu- mer derrière et organiser le trans- port en conséquence !” estime ce parent. J.-F.H. Il existe bien un registre national dʼidentification des personnes physiques (R.N.I.P.P.) qui sert notamment à attribuer un numé- ro de Sécu mais seuls deux orga- nismes détiennent ce registre : lʼI.N.S.E.E. et la caisse nationa- le dʼassurance vieillesse. Cette dernière sʼen sert pour “rayer” les personnes à leur décès et ainsi éviter de payer indûment des pen- sions. “Le fichier existe donc mais il est très sévèrement protégé, c’est une particularité françai- se. En ce qui nous concerne, nous y avons accès mais avec des autorisations spéciales et ce fichier ne recense que les personnes décédées. Pour les personnes vivantes, nous sommes obligés de glaner les informations autre- ment, par recoupements. Mais on ne connaît que les cas dits publics de personnes très âgées” confie Jean-Marie Robine dont les travaux de recherche portent essentiellement sur les personnes âgées de 105 ans et plus. et le conseiller général du canton se renvoyant la balle pour savoir qui doit gérer quoi. Et appa- remment, si le service recenserait lʼâge des habitants. Internet et les progrès de lʼinformatique nʼy font rien, “il est extrêmement difficile de connaître précisément ce genre de don- nées” note Jean-Marie Robine, chercheur à lʼI.N.S.E.R.M. et spé- cialiste de cette question des cen- tenaires.

U n beau sourire, des tas de souvenirs, et une famille au com- plet pour entourer la doyenne de Franche-Com- té. Émilie Taillard a fêté son 109 ème anniversaire le 16 sep- tembre dernier. Née au hameau du Pissoux, elle aura connu trois siècles : le XIX ème siècle finissant, le XX ème au complet (le siècle commençait en 1901) et elle a déjà bien entamé le XXI ème . enfants, à quelques kilomètres du hameau qui l’a vu naître et à quelques mètres de la fer- me dans laquelle elle et son mari ont élevé leurs neuf enfants. L’aîné d’entre eux est décédé, les huit autres sont toujours en pleine forme et entourent leur maman. 25 petits-enfants, 37 arrière-petits- enfants et 7 arrière-arrière petits-enfants complètent la belle lignée familiale. Natu- rellement moins alerte aujour- d’hui - la vue et l’ouïe ont décli- né -, elle n’en demeure pas moins toujours aussi perspi- cace et attachante. En France, il n’existe selon nos informations pas plus de 6 per- sonnes qualifiées de “super- centenaires”, c’est-à-dire âgées de 110 ans et plus. Outre la doyenne des Français, la Gua- deloupéenne Eugénie Blan- Émilie vit dans la maison familiale, avec deux de ses C haque jour dans le dépar- tement du Doubs, les cars scolaires qui acheminent les enfants,de lamaternelle au lycée, parcourent au total 40 000 kilo- mètres, soituntourdumonde quo- tidien ! C’est dire si la facture fina- le est salée pour le Conseil géné- ral duDoubs,financeur des trans- ports. La traditionvoulait que jus- qu’ici, ce service soit gratuit pour les familles et pour les communes. Seulement, avec un budget de 27millionsd’eurosparan,leConseil général a sorti la calculette et s’aperçoit que désormais, conjonc- ture oblige, “le Département ne plus tout assumer” commente Claude Jeannerot, le président de l’exécutif départemental qui a décidé de revoir entièrement sa copie en matière de transport et de réviser tous ses circuits scolaires (ils sont au nombre de 600). Première victime de cette refon- te qui concernait cette année le Haut-Doubs : Morteau. Quelques jours seulement avant la ren- trée scolaire, les parents d’élèves mortuaciens ont été convoqués par Annie Genevard qui les pré- venait que le service ne pouvait plus être pris en charge entiè- rement par le Conseil général, notamment sur quatre secteurs Polémique

chard (113 ans), trois autres sont âgées de 111 ans (une habite le Loir-et-Cher, la deuxième la Loire-Atlantique, la troisième les Pyrénées- Orientales) et deux ont 110 ans (une en Dordogne et une dans le Calvados). Pas plus de 15 personnes en France seraient dans la catégorie des 109 à 110 ans. En Franche- Comté, Émilie Taillard est désormais la seule dans ce cas. par une de ses conscrites haut- saônoises, Yvonne Dubois, de Mélisey (née le 25 avril 1900), hélas décédée en juin dernier. Dans le Grand Est, outre Émi- lie Taillard, on trouvait une personne de 109 ans dans les Vosges, une autre dans le Bas- Rhin, une troisième en Côte- d’Or. Elles ne sont donc qu’une poignée dans tout l’Est de la France. Parmi ces 15 cente- naires de 109 ans et plus, aucun homme recensé. Le Français le plus âgé a “seu- lement” 108 ans. Les centenaires sont plus de 20 000 en France aujourd’hui. Mais les “super-centenaires”, eux, ne sont donc pas plus de six. Émilie Taillard prend allé- grement le chemin de cette exceptionnelle longévité. Jusqu’ici, le record de longévité régio- nale était détenu excentrés de la ville : les Arces, le chemin des Thourraix, la Côte et les Champs Caresses. Levée de bouclier immédiate des parents et mobilisation de la vil- le qui a entamé un bras de fer avec le Conseil général, lequel voulait facturer le service 65 000 euros par an, au lieu des 725 euros payés jusque-là par Morteau. “Je ne demande pas un traitement de faveur, plaide Annie Genevard, mais seulement à les financer.” La réponse du Conseil général est sans appel : “À Morteau, nous avions une situation dérogatoire. Le cas de Morteau était anachronique par rapport à d’autres communes, elle redevient normale” ajoute Claude Jeannerot. Résultat de ces négociations : les deux parties se sont enten- dues pour trouver un compro- mis qui se situera “entre 20 000 et 25 000 euros” , au lieu des 65 000 initialement réclamés. Pour les 110 familles concernées à Mor- teau, tout est censé ne rien chan- ger. C’est seulement le budget municipal qui devra supporter que l’on reconnaisse que ces quatre secteurs sont en zone rurale et qu’on les considère comme tels, donc qu’on nous aide J.-F.H.

Trois autres sont âgées de 111 ans.

Émilie Taillard est entrée dans sa 110 ème année.

Dérapages autour des transports scolaires Le Conseil général du Doubs veut faire des économies sur les transports scolaires. Pour la commune de Morteau, l’addition est plutôt salée. Le com- promis final n’est pas encore finalisé.

110 familles concernées à Morteau.

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