Journal C'est à Dire 147 - Octobre 2009

D O S S I E R

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Finances Les banques prêtent à nouveau Incognito, le journal C’est à dire s’est rendu dans quatre des grandes banques locales pour le financement d’un projet immobilier à hauteur de 200 000 euros. Les taux varient de 4 à 5 %. Un établissement nous refuse le prêt.

S acoche dans une main, sty- lo dans l’autre, direction quatre banques installées en Franche-Comté afin d’obtenir un crédit immobilier. Objectif : savoir si oui ou non, les banques rouvrent le robinet du crédit aux particu- liers. À notre grande surprise, la prise de rendez-vous se fait rapi- dement. Début septembre, le plan- ning des conseillers ne semble pas surchargé comme il a pu l’être en 2006 ou 2007. Un appel télépho- nique à la plate-forme du CIC, LCL (Crédit Lyonnais), Crédit Mutuel et un appel à l’agence du Crédit Agri- cole : voilà la journée calée. Comptez une heure d’entretien, entre la prise d’informations (identité, fonction) et la simulation de finan- cement. À écouter les professionnels du monde bancaire, la baisse de la demande de crédit fut sévère au premier semestre de cette année. Depuis septembre, le redémarra- ge se fait sentir. Les particuliers veulent à nouveau acheter. Reste à savoir si les prêteurs jouent le jeu. Les banquiers ne veulent pas affoler, mais rassurer. Concernant le dossier présenté, nous l’avons gonflé à juste titre. À savoir une demande de prêt sur une somme importante (200 000 euros) et sur une durée longue (360 mois) avec un revenu du ménage situé dans la moyen- ne nationale (3 000 euros pour le couple). Quant au prêt à taux

0, très avantageux pour les pri- mo-accédants, il ne nous est pas accordé pour une raison simple : le revenu fiscal présenté sur l’avis d’imposition 2009 est trop élevé. Il faut que celui-ci ne dépasse pas 31 588 euros (pour 2 personnes) pour une demande en zone B (agglomération de plus de 50 000 habitants et communes chères situées aux franges de l’agglomération parisienne, en zones littorales ou frontalières). Enfin, l’apport personnel est fixé à 10 000 euros. Bizarrement, la réponse est autre sur le terrain. Ni le Crédit Lyon- nais, ni le CIC, ni le Crédit Agri- cole, et encore moins le Crédit Mutuel ne semblent frileux à l’idée de prêter sur ce genre de durée. En revanche, ils prennent des garanties. Une banque seulement demande un examen plus poussé de l’état de santé de vous ou de votre compagne. Après un mois d’août quasi stable, les taux des crédits immobiliers sont repartis à la baisse en cette rentrée immobilière. À la mi-sep- tembre, les taux du marché affi- chent une baisse générale com- prise entre - 0,05 % et - 0,10 % selon les durées. Les écarts sont tout de même importants. À ce petit jeu, le CIC est le mieux pla- Selon l’Association fran- çaise des usagers des banques, les banques sont récalcitrantes quant à l’idée de prêter sur de longues durées.

cé (4,4 % hors assurance) alors que LCL fait figure de moins bon élève (5,2 % hors assurance). Le Crédit Agricole nous propose un taux à 4,80, le Crédit Mutuel à 4,7 %. À LCL, notre demande est refu- sée. Banque la moins touchée par la crise des subprimes , LCL consi- dère que le taux d’endettement est trop élevé (proche des 40 %). “Il y a deux ans, nous l’aurions accepté. Encore 37 %, ça passe mais pas 40 %” convient la conseillè- re banquière. Le Crédit Mutuel refuse égale- ment notre offre avant un nou- veau calcul. Par miracle : ça pas- se ! Réponse de la banque : “En sachant que vous n’êtes pas au S.M.I.C., nous prêtons.” Le Crédit Agricole joue le jeu et accepte de travailler avec nous, même si les frais de dossiers sont de 50 euros plus élevés qu’à LCL (650 euros). Le CIC accepte le dossier et semble le mieux placé mais convient qu’il faudra l’appuyer avant de le trans- mettre au siège. Bref, les instituts bancaires sem- blent rouvrir le robinet même si chez les vendeurs d’appartements ou maisons, le constat semble dif- férent. Ils estiment avoir des touches mais ne trouvent pas d’acheteurs crédibles au moment de signer l’acte de vente. Est-ce la faute aux banques ou à des pro- priétaires trop gourmands ? Sans doute les deux. E.Ch.

Notre dossier de prêt - Un couple de moins de 30 ans, sans enfant, en C.D.I., souhaite acquérir un appartement dʼenviron 90 m 2 proche du centre-ville. - Revenu imposable 2009 : 45 000 euros. Le prêt à taux 0 nʼest pas accordé. - Revenus du couple : 3 000 euros par mois. Salariés dans le privé. - Montant de lʼopération : 200 000 euros. - Apport personnel : 10 000 euros. - Prêts en cours : prêt voiture (290 euros par mois, qui se termine en janvier 2010). - Non-fumeur (cʼest important pour lʼassurance). - Durée du crédit souhaitée : 30 ans. - Montant du prêt par mois souhaité : de 800 à 1 000 euros. Les mieux positionnés en taux fixe (durée de 30 ans). Étude valable jusquʼau 16 octobre. 1. CIC : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4,4 %. 2. Crédit Mutuel : . . . . . . . . . . . . . .4,7 % 3. Crédit Agricole : . . . . . . . . . . . . .4,8 %. 4. LCL : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5,2 %. Les frais de dossiers Crédit Agricole : . . . . . . . . . . . . . . .650 euros. LCL : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .690 euros. Crédit Mutuel : . . . . . . . . . . . . . . . .150 euros. CIC : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .300 euros

“Il y a deux ans, il était accepté.”

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