Journal C'est à Dire 146 - Septembre 2009

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V A L D E M O R T E A U

Que fait le Pôle emploi ? Morteau Des chômeurs inscrits au Pôle emploi à Morteau se plaignent des retards dans les indemnités versées ou papiers perdus. En juillet, le chômage dans le Doubs a diminué de 2,2 %.

L a crise a peut-être bon dos. Toujours est-il que derrière des indemnités de chômage, il y a des hommes ou femmes dans la galè- re. Ajouté au fait d’avoir perdu leur job, des chômeurs doivent fai- re face aux ajustements - pour ne pas dire aux problèmes - liés à la fusion de l’A.N.P.E. et desAssedic. Selon l’État, la fusion est une réussite. Sur le terrain, le constat paraît différent. Ce serait le cas à Morteau selon les diffé- rents témoignages recueillis auprès de chômeurs. Si le Pôle emploi mortuacien a connu une hausse de fréquentation, il ne peut com- bler ses déficits de communica- tion en avançant seulement cet argument du “trop de travail” , entendu par certains chômeurs. À la recherche d’un emploi depuis décembre, une Mortua- cienne licenciée de son travail en Suisse voisine a tenté cou- rant juin de se relancer dans la

vie active en reprenant une acti- vité de vente à domicile. “J’arrivais à un peu plus de 200 euros par mois. Disons que c’était pour rester active” lâche cette dame qui préfère rester anonyme car à la recherche d’un emploi. Problème : le Pôle emploi a tardé à lui calculer ses nou- veaux droits si bien qu’elle a passé quelques jours sans indem- nités. “La personne qui s’occupait de moi a quitté l’agence de Mor- teau et les calculs n’ont pas été faits. Je ne percevais plus rien. Du coup, j’ai arrêté et j’attends tranquillement de recevoir mes indemnités. Je ne me pose plus de questions. Disons que ça ne m’incite pas à retravailler… Je suis dégoûtée.” Une autre chô- meuse, licenciée de son travail dans le domaine médical en Suis- se, semble elle aussi déçue par le manque de communication. “Entre mes jours de carence et les indemnités, je n’ai eu aucu-

ne nouvelle du Pôle emploi.” Bref, si le service tente de rédui- re au minimum les délais d’attente, il ne peut satisfaire tout le monde. “Mais s’ils ne per- daient pas nos papiers, ce serait bien !” lâche un chômeur éner- vé, obligé de se rendre à reprises à l’agence pour restituer des papiers déjà donnés ! “J’en suis venue à faire signer des accusés de réception.” Dans un contexte économique difficile, chaque petite mésa- venture prend des proportions énormes. Dans le cas présent, elles peuvent avoir de fâcheuses conséquences… Si le nombre de demandeurs d’emploi a diminué de 2,2 % dans le Doubs, (caté- gorie A, soit 508 chômeurs de moins), la hausse sur un an demeure importante (+ 39,2%). Les licenciements en Suisse voi- sine ne devraient pas arran- ger la donne. E.Ch.

Les missions du nouveau Pôle emploi semblent parfois loin des attentes des chômeurs.

La rivière Doubs contaminée au P.C.B. Pêche La préfecture du Doubs a rendu publique au cœur de l’été une carte détaillée des sites franc-comtois touchés par le P.C.B., ce polluant appelé aussi pyralè- ne. Parmi les rivières touchées, la partie aval du Doubs.

L es disciples de Saint- Pierre n’aiment pas ce genre de nouvelles qui pourrait faire chuter à certains endroits le nombre de cartes de pêche. Notre région n’est pas épargnée par les P.C.B., loin s’en faut. La carte dévoilée par les ser- vices préfectoraux fin juillet

comme l’Allan, le Gland ou la Savoureuse sont également citées comme atteintes par les P.C.B. D’ici le 31 décembre prochain, tous les appareils contenant du P.C.B. doivent être traités. “On en est loin” estime Michel Las- sus, responsable de la Com- mission de Protection des Eaux. “Des centaines de milliers de vieux transformateurs au pyra- lène sont encore en service…Cer- tains sont abandonnés dans des décharges.” L’ingestion occasionnelle ou acci- dentelle de P.C.B. ne pose a prio- ri pas de gros problème. Le risque devient réel quand la consommation de poissons conta- minés est très fréquente.

fontaine, le Doubs amont jus- qu’aux Fins” énumère le rap- port et “confirmation de la qua- lité sanitaire de l’eau potable.” Mais les mauvaises nouvelles sont plus nombreuses : des mesures d’interdiction de la consommation de poissons devaient intervenir d’ici la fin du mois d’août sur certains tron-

montre à quel point ce “poison” qui servait jus- qu’à son interdiction en 1987 comme isolant électrique sur les trans- formateurs et comme lubrifiant dans

çons des cours d’eau suivants : “le Doubs pour les espèces de fond, fortement bioac- c u m u l a t r i c e s : anguille, barbeau, brè- me, carpe, silure et

Des centaines de milliers de vieux transforma- teurs.

l’industrie, a fait des dégâts. Ces résultats récents font néan- moins état de quelques bonnes nouvelles : “levée des doutes sur les sections de cours d’eau sui- vants : la Bourbeuse à Froide-

tanche.” Le secteur concerné du Doubs est vaste puisqu’il s’étend du barrage de Mathay à la confluence avec la Saône. Tout le Grand Besançon est donc tou- ché. Des rivières secondaires

J.-F.H.

Le Doubs entre Mathay et sa confluence avec la Saône, touché par le pyralène.

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