Journal C'est à Dire 146 - Septembre 2009
É C O N O M I E
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“Plus de règlement par chèque sous peine de vidange du réservoir” Commerce Pour se protéger des chèques sans provision, une station-service mortuacienne a décidé de ne plus accepter ce moyen de paiement. C’est légal.
Fournitures scolaires : zéro pointé Les listes de fournitures scolaires sont parfois détaillées à la marque près par certains enseignants. Une méthode illégale. Enseignement
T ous les parents d’élèves ont eu droit à ce fameux rituel. Feuille de fournitures sco- laires dans une main, stylo dans l’autre, ils ont écumé les rayons des librairies et supermarchés histoire de faire le plein du car- table de leur bambin avant la rentrée scolaire. Un rituel qui a parfois des allures de course contre-la-montre, surtout lorsque les listes sont détaillées à la marque du stylo… jusqu’à la taille de la règle. Si les listes adressées par les professeurs en fin d’année sont souvent “neutres” , elles revê- tent parfois des indications très précises. Au point que l’on se demande parfois si l’instituteur n’est pas le V.R.P. d’une marque. Ainsi, dans une école maternelle du Doubs, un enseignant invi- te les parents à acheter des sty- los Reynolds, un autre ensei- gnant des crayons de couleur Caran-d’Ache (les plus chers)… Souvent, les parents exécutent. Le Ministère de l’Éducation nationale rappelle à ses pro- fesseurs “qu’il est impératif de limiter autant que possible le nombre de fournitures deman- dées pour réduire le poids du cartable… et pour le pouvoir d’achat.” Le message transmis depuis la rentrée 2008 n’est pas toujours appliqué à la lettre. Une circulaire (n° 2001-053 du 28 mars 2001) rappelle pour- tant aux enseignants qu’ils ne peuvent en aucun cas “exiger l’achat d’un matériel d’une marque donnée. Seuls le type de
Municipalité, quel poids pour la rentrée ? Lʼéducation est un des premiers budgets pour une commune. Le point à Villers-le-Lac, plu- tôt bon élève. Exemple en chiffres où 466 élèves - pri- maires et maternelles - ont fait leur rentrée dans les écoles de la commune. École primaire : 336 euros pour chaque classe à lʼannée. Coût pour un élève : 11,44 euros. École maternelle : 429 euros pour chaque classe. Forfait livre : 13,50 euros par élève. Forfait transport : 218 euros par classe et 281 euros pour les “hameaux”. Une aide de 1 600 euros est donnée à Noël, sans comp- ter les coûts pour la natation (environ 9 500 euros). Ne sont pas pris en compte les frais dʼordinateurs, A.D.S.L., chauf- fage et fonctionnement. Total : Villers-le-Lac débourse 31 134 euros (12 795 pour les fournitures) pour ses élèves par année. En moyenne, un élève coûte 67 euros à la col- lectivité.
L e client qui s’arrête pour faire le plein est préve- nu par une affichette pla- quée sur les pompes à essence et sur laquelle on peut lire : “Plus de règlement par chèque sous peine de vidange du réservoir.” Ce message clair vaut
Des recours existent pour ces commerçants abusés. Ils ont tou- jours la possibilité d’engager une procédure. “Malheureuse- ment, ce genre de démarche coû- te plus cher que le montant du chèque” remarque le garage Dubois. Alors, les professionnels
relever le numéro des plaques des automobilistes qui parti- raient en omettant de payer. À chacun sa méthode ! Selon la commission de répres- sion des fraudes, les commer- çants sont dans leur droit. “Le chèque n’est pas un moyen de paiement obligatoire, ni la car- te la bleue d’ailleurs. Ils peuvent donc décider de le refuser. Ils peuvent aussi demander la res- titution de la marchandise, si techniquement c’est possible.” Vidanger un réservoir dans un garage n’est sans doute pas la chose la plus compliquée. Tenez- vous le pour dit !
pour tout le monde ou presque. “Lorsque l’on connaît la clientèle, il n’y a pas de problème, nous tolérons” tempè- re le garage Dubois qui gère la station Total
prennent les devants et préviennent leurs clients en stipulant que les règlements par chèque ne sont pas les bienvenus. À la sta- tion autoroutière
“Demander la restitution
de la mar- chandise.”
à la sortie de Morteau. Com- me cette enseigne, elles sont de plus en plus nombreuses à prendre des mesures préven- tives afin de se protéger des mauvais payeurs. Les commer- çants échaudés en ont assez d’encaisser des chèques en bois. Le préjudice s’élève parfois à quelques centaines d’euros par semaine. “Quand les banquiers constatent des incidents de paie- ment, pourquoi ne retirent-ils pas les chéquiers ?” déplore la direction . Il arrive même que par inci- visme, les clients ne prennent même pas la peine de s’acquitter de leur dette. Ils prennent la poudre d’escampette juste après avoir raccroché la pompe. “Il y a parfois de la grivèlerie, ce sont des gens qui se servent et qui partent sans payer” déplore-t- on dans une autre station mor- tuacienne.
d’Écot aux portes de Montbé- liard, le pompiste est équipé d’une paire de jumelles pour
fournitures souhaitées et leurs caractéristiques peuvent être pré- cisés.” Dans les écoles primaires, la lis- te des fournitures scolaires indi- viduelles est souvent soumise au conseil d’école. Dans les col- lèges et les lycées, sur saisine du chef d’établissement, le conseil d’administration détermine les principes qui doivent prévaloir dans l’élaboration de la liste des fournitures scolaires. Dans une école maternelle, on donne la marque des stylos à acheter.
E.Ch.
L’automobiliste est prévenu avant même de faire son plein.
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