Journal C'est à Dire 146 - Septembre 2009

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P L A T E A U D E M A Î C H E

“Les Monaco de Maîche” Héritier de la comtesse Cornet d’Elzius, le prince Nicolas Guedroïtz est le nouveau propriétaire du château Montalembert de Maîche. Rencontre avec le châtelain qui fait découvrir sa demeure au public. Le Prince Nicolas Guedroïtz

D u château Montalem- bert, les Maîchois ne connaissent que les murailles en pierre. Le parc de neuf hectares aménagé façon XVIII ème siècle, les dépen- dances, le bassin, les allées fleu- ries… tout cela leur est caché même si ce lieu rempli d’histoire mérite d’être connu. Un lieu d’histoire Nicolas Guedroïtz, prince dʼorigine russe par son père, membre de la cour de Bel- gique, a hérité du château de sa maman, la princesse Mimi. Les Guedroïtz sont devenus châtelains par la comtesse Cornet dʼElzius (la sœur de Mimi), tante de Nicolas, elle- même fille du comte Grünne. Les De Grünne, chambellans de la reine Astrid, ont suc- cédé par donation aux Guyot de Maîche, châtelains jusquʼà lʼépoque moderne. Rappelons que le château Montalembert a accueilli le général De Gaulle et Wins- ton Churchill le 13 novembre 1944 pour préparer la fin de la guerre.

Depuis que le prince Nicolas Guedroïtz a repris la superbe demeure après avoir hérité de sa tante, la comtesse Cornet d’Elzius (lire par ailleurs), les portes se sont ouvertes. Début juillet, le prince qui navigue entre Londres, la Belgique et Maîche, a organisé un concert gospel, malheureusement annu- lé en raison d’un violent orage (il est reporté aux 5 et 6 sep- tembre). S’il fait découvrir son nouveau “chez lui” aux Maîchois, ce n’est pas “pour gagner de l’argent” annonce Nicolas Guedroïtz qui dit “avoir les moyens pour entre- déduire une partie de ses impôts. Nicolas Guedroïtz est-il un huma- niste ? Non. Simplement un fin calculateur qui espère passer un pacte avec la mairie de Maîche : “Je propose d’ouvrir mon châ- teau au public sauf vingt-cinq jours par an, durée où je viens passer mes vacances avec ma famille. Je propose d’ouvrir la porte située du côté du futur pôle de la Rasse pour que les pro- meneurs puissent rejoindre le centre-ville via le parc du châ- teau. En contrepartie, je deman- tenir la bâtisse de ses ancêtres. ” Cette volonté d’ouverture lui “rappor- terait zéro euro” à la dif- férence près qu’elle per- met à l’aristocrate de

derai à la mairie d’entretenir le parc.” L’idée est lancée. À la municipalité de répondre. Pour l’anecdote, le taillage et élagage du parc a coûté la modique som- me de 11 000 euros. Le prince n’a que faire. Il a un rang. Et compte bien le tenir : “Je ne suis pas l’armée du Salut. Si je vois que l’ouverture ne fonctionne pas, que je ne me sens plus chez moi, alors je refermai tout.” Âgé de 46 ans, marié et père d’un garçon et deux filles, l’aîné des Guedroïtz vit avec son temps. “L’ancêtre, c’est moi” dit-il à la manière de Napoléon Bonapar- te. En léguant son château à son avec les différents corps de métiers. Après le parc et l’intérieur du château, ce sera à la toiture de recouvrer une nouvelle jeunesse. Coût de l’opération : 120 000 euros. Une nouvelle qui ne l’effraie pas pour autant. Ensuite, il remettra en état une dépendance non loin de l’immense cuisine afin de pou- voir y séjourner en hiver. Car Nicolas fut le premier de la géné- ration à venir résider en hiver à Maîche. L’homme a la volonté de s’intégrer. D’ailleurs, c’est en neveu, la comtesse d’Elzius va retrouver un lieu en changement. Lorsqu’il est dans sa pro- priété, le propriétaire enchaîne les réunions

L’homme a la volonté de s’intégrer.

Le prince Nicolas Guedroïtz veut jouer l’ouverture avec le château Montalembert.

côtoyant les Maîchois qu’il a appris que l’on surnommait sa famille “Les Monaco de Maîche” . Un clin d’œil pour ce prince qui a marié une femme du même rang : “Pour ma femme, je suis

un hobereau, un gentilhomme campagnard” ironise-t-il. Tou- jours est-il que ses souvenirs d’enfance sont ici. Balades à che- val, repas servis par les domes- tiques dans la grande salle ont

marqué sa jeunesse. Toute une histoire et presqu’un anachro- nisme puisque l’écran plasma côtoie aujourd’hui les portraits de ses illustres aînés. E.Ch.

Chasse : bientôt l’ouverture C’est l’ouverture pour environ 8 500 chasseurs du Doubs. Le prélève- ment des sangliers devrait encore augmenter au même titre que le renforcement de la sécurité ou de la lutte contre le braconnage. Nature

La fédération va porter plainte C oupée du monde. Difficile depuis lʼété de joindre la fédé- ration des chasseurs du Doubs. Si le téléphone fonction- ne à nouveau, la fédération a beaucoup de mal à communi- quer via Internet depuis que lʼentreprise qui gère son réseau a “disparu” de la circulation. “Le dommage est énorme. Nous avions habitué nos chasseurs à prendre leur permis par Inter- net. En raison de cette panne non solutionnée par l’entreprise, nous avons perdu beaucoup d’argent car certains ont pris leur permis dans d’autres départements. Nous allons demander répa- ration et envisageons de porter plainte” explique le directeur des chasseurs du Doubs qui se serait volontiers passé de cette péri- pétie à quelques semaines de lʼouverture. “Les gens ont cru que nous n’existions plus. C’est intolérable.”

du Doubs connaît une érosion de ses effectifs : “Il y a bien sûr la crise mais aussi le fait que les jeunes ont du mal à s’intéresser. On perd un chasseur sur deux” calcule le directeur. Face à cet- te chute des effectifs, la fédé- ration lance au plan national une campagne de publicité visible sur les écrans télé à partir du 5 septembre. La chasse veut changer d’image, “devenir plus sportive, comme la chasse à l’arc qui prend de l’importance, plus conviviale” commente le patron des chasseurs. De son côté, l’ingénieur cyné-

S ur le calendrier des chas- seurs duDoubs,le 13 sep- tembre est coché d’un trait rouge.À 8 heures, environ 8 500 d’entre eux vont lâcher Médor dans les bois et s’adonner à leur passion jusqu’au 31 jan- vier : la traque du gibier. Après une saison 2008-2009 marquée par un prélèvement en hausse du nombre de sangliers,

une stagnation de celui des che- vreuils ou des chamois, l’année à venir “s’annonce bonne car nous avons un plan de prélè- vement cynégétique qui fonction- ne bien dans notre département. C’est dû en partie au travail que nous réalisons avec les chasseurs, les agriculteurs et l’Office natio- nal de la faune sauvage. À la fin de l’année, on devrait prélever

1 000 sangliers de plus que l’an dernier” explique Raphaël Savi- gnat, le directeur de la fédéra- tion départementale des chas- seurs du Doubs. Pour chasser, le disciple de Saint- Hubert devra débourser 137 euros pour s’acquitter du timbre départemental, sans compter le prix de l’action. Com- me les autres départements, celui

dateur qui “sévit” du côté de Consolation ou du Haut-Doubs, près de Pontarlier : “On voudrait une étude digne de ce nom afin que l’on puisse établir l’impact de l’animal sur le gibier. Rappe-

population de chevreuils qui a diminué sur le plateau de Maîche et le Haut-Doubs devrait stabiliser. Les chamois, eux, sont en légère diminution. Concer- nant le cerf, il n’est ni installé sur le plateau, ni dans le Val de Morteau. Les bécasses et bécas- sines demeurent une espèce pri- sée qui se plaît bien dans les zones de marais (Bélieu, Arc- sous-Cicon, Le Mémont, Bonné- tage…) lors de sa migration. Les chasseurs se mobilisent d’ailleurs pour que le marais de la Tanche à Morteau ne soit pas coupé par la future route des microtech- niques. Si ce n’est qu’un projet (réalisable dans les 15 prochaines années), il suscite des interro- gations. Côté braconnage, l’Office natio- nal de la chasse et de la faune sauvage (O.N.C.F.S.) a dressé l’an passé 120 procès-verbaux, du non-port du dispositif de sécu- rité au déplacement de gibier (surtout de sanglier) sans bra- celet. “Quant au grand bracon- nage, il y en a, on n’est pas dupes.” Ce trafic, c’est encore une fois l’O.N.C.F.S. qui le répri- mande. E.Ch.

gétique Benoît Thuaire va mettre en place le nouveau schéma départemental cynégétique. Pour l’heure, les chasseurs veulent res- ter discrets mais une obli- gation au réapprentissa- ge des normes de sécurité

lons que le budget pour l’étude du lynx est de 25 000 euros, celui pour l’ours de 4 millions d’euros” regrette Raphaël Savignat. Si la fédération veut favoriser l’abattage de sangliers, c’est aussi

120 procès- verbaux l’an dernier.

pourrait être imposée à tous. Si aucun accident mortel n’est sur- venu depuis cinq ans (le décès d’un chasseur à Aissey étant le dernier), les chasseurs demeu- rent prudents. Prudents, ils le sont aussi lors- qu’il faut évoquer le lynx, pré-

pour minimiser les dégâts occa- sionnés par cette espèce dans les cultures. C’est en effet elle qui dédommage les agriculteurs. Et la somme ne cesse d’augmenter en même temps que les recettes diminuent… d’où la quadrature du cercle. La

Gibier à prélever Cerf : ......................................................20 Chamois : ................................................246 Chevreuil : ..............................................6 414

Sangliers (1ère attribution) : ...................835 adultes ................................................................2 195 jeunes. Deux autres attributions seront délivrées au cours de la saison.

Raphaël Savignat (à droite) et Benoît Thuaire préparent le nouveau plan cynégétique pour les années futures. Le gibier devrait être au rendez-vous.

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