Journal C'est à Dire 144 - Mai 2009

4

V A L D E M O R T E A U

L’U.M.P. est sous tension dans le Haut-Doubs Politique Dans la cinquième circonscription, les plus influents de l’U.M.P. n’auraient pas apprécié que des militants puissent soutenir quelqu’un d’autre qu’Annie Gene- vard lors des dernières sénatoriales. La plaie est toujours ouverte.

Les militants qui n’ont pas soutenu Annie Genevard dans la course aux sénatoriales en auraient payé

L a cinquième circons- cription porte encore les séquelles des dernières élections sénatoriales. a plaie ne s’est pas refermée entre les partisans d’Annie Genevard et ceux de Nathalie Bertin, toutes deux candidates à l’investiture. L’U.M.P. a pré- féré le maire de Morteau à la suppléante du député Jean- Marie Binétruy pour la cour- se au Sénat. Annie Genevard a échoué. Dont acte. L’affaire aurait pu en rester là. Mais les amertumes et les que- relles intestines se sont réveillées lors de l’élection du Comité Départemental de l’U.M.P. Les membres qui y siè- gent sont élus dans chacune des cinq circonscriptions du Doubs. “Le comité est composé de 172 personnes. Les deux tiers sont des représentants des adhérents des circonscriptions” explique Michel Vienet, trésorier départemental de l’U.M.P. Les autres sont des parlementaires, Elle avait aussi la réputation d’être une des plus stables com- parées à ses sœurs. Mais les apparences sont trompeuses. La tranquillité et la bonne entente ne sont plus qu’une faça- de depuis les sénatoriales. L’élec- tion organisée en interne pour désigner les représentants de la 5 ème circonscription témoigne des rivalités qui subsistent. Des candidats qui figuraient parmi les cadres les plus actifs ont été désavoués. “Des leaders impor- tants sur le Haut-Doubs com- me Alain Bailly et Denis Leroux ont été écartés” constate Michel Vienet. Le premier n’a pas été renou- velé dans sa fonction de conseiller national occupée désormais par Sylvain Marmier, candidat aux Européennes. Flo- conseillers géné- raux, conseillers régionaux, des maires, tous membres de droit. “La cinquiè- me circonscription est la plus importante” ajoute-t-il.

de la section locale de l’U.M.P. le 28 mars dernier à Pontarlier. Pour Jean-Marie Binétruy, dépu- té de la 5 ème et président du comi- té départemental U.M.P., “le sujet est délicat.” Il avoue avoir été lui-même surpris par les résultats des élections internes. “Nous sommes dans un mode de scrutin démocratique. La par- ticipation a été forte.” Les mili- tants ont donc choisi leurs repré- sentants au comité départe- mental en leur âme et conscien- ce, sans influence extérieure. Dans les rangs de l’U.M.P., tout le monde n’en est pas convain- cu…

rian Gaiffe qui emmenait les jeunes de l’U.M.P. dans le Haut- Doubs, incarnant une relève dynamique, a été à son tour mis sur la touche “alors qu’il pou- vait devenir délégué de canton” déplore un militant. C’est un “vieux de la vieille”, Léon Duquet de La Chenalotte, qui s’est vu confier cette respon- sabilité. Ils sont plusieurs à avoir été débarqués. Leur plus grand tort, semble-t-il, est d’avoir soutenu Nathalie Bertin plutôt qu’An- nie Genevard pour les sénato- riales. “Il y a un malaise dans cette circonscription où prédo- mine la pensée unique. À la tête de l’U.M.P., on prône la liberté d’expression, mais à la base cha- cun défend son plan de carriè- re” déplore un militant du Val de Morteau. Cette prise de position en faveur de la candidate pontissalien- ne aurait été mal perçue par les représentants locaux de l’U.M.P. faire s’est jouée à quelques voix près. “On a manifestement fait campagne contre eux” avoue-t- on à demi-mot dans les couloirs de l’U.M.P. “Il y a toujours des querelles et des règlements de compte. Les élus confondent par- fois leur intérêt personnel avec ce qui est la priorité : l’intérêt de l’U.M.P.” insiste Michel Vie- net, qui estime que les “bisbilles de la 5 ème circonscription appar- tiennent désormais à de l’his- toire ancienne.” La maison bleue aurait donc retrouvé son calme. “Ce qui est sûr, c’est que si l’U.M.P. national travaillait com- me la 5 ème circonscription, on ne gagnerait aucune élection. C’est pas mieux dans la deuxième ni même à Besançon” sourit un militant. L’affaire n’est donc pas encore digérée. C’est d’ailleurs dans un climat de tension que s’est déroulée l’assemblée générale les plus influents. Denis Leroux et les autres auraient donc été sanction- nés, même si l’af-

le prix (photo archive Càd).

T.C.

Élections européennes

Sylvain Marmier : “Je n’ai pas l’intention de devenir ministre” À 40 ans, fort d’une solide expérience des grands dos- siers agricoles, Sylvain Marmier défendra les chances de l’U.M.P. aux Européennes du 7 juin. Le seul régio- nal de l’étape pour le parti présidentiel.

“Il y a toujours des querelles.”

C’ est à dire : Quels sont vos atouts Syl- vain Marmier ? Sylvain Marmier : J’ai la com- pétence sur le dossier agrico- le. Je parle couramment l’an- glais. Autre avantage, je pro- pose une candidature socio- professionnelle. On vit dans une

tés capables d’apporter un regard très concret. Càd : Ce mandat de député serait un aboutissement pour vous ? S.M. : Je considère plutôt qu’il s’agit d’une étape importante. Je n’ai absolument pas l’inten-

Europe très techno- cratique et adminis- trative dans laquelle les citoyens ne se reconnaissent pas for-

tion de devenir ministre. Je crois beaucoup à l’Europe. On doit s’y impliquer à fond car les générations à venir

“Je crois beaucoup à l’Europe.”

cément. Il est nécessaire de par- tir sur de nouvelles bases avec une reconstruction plus prag- matique, d’où l’intérêt de pou- voir s’appuyer sur des dépu-

dépendront beaucoup du ren- forcement de la cohésion euro- péenne. J’ai envie de défendre l’Europe de façon pragmatique et moins démagogique.

7ème sur la liste U.M.P. Grande Est, Sylvain Marmier n’a quasiment aucune chance d’être élu.

dérés par Bruxelles comme de la concurrence déloyale. Càd : Un député européen effi- cace pour sa région, c’est quoi ? S.M. : Si l’on veut être bon, il faut malheureusement être très pré- sent à Bruxelles. On peut pen- ser localement mais il faut avoir les stylos dans les instances de décisions.Un député assiste rare- ment aux inaugurations. C’est dommage. La réforme des col- lectivités territoriales devrait peut-être intégrer cette dimen- sion, en imaginant comment on pourrait représenter l’Europe sur le terrain.

Càd : Vous fréquentez tou- jours Bruxelles ? S.M. : Oui. Depuis 2008, je suis membre du bureau Euromon- tana au titre de la F.N.S.E.A. Cette structure défend l’agri- culture de montagne. Nous tra- vaillons actuellement sur le livre vert, sur l’épineux dossier de l’harmonisation des signes de qualité. Càd : Du comté et de la sau- cisse de Morteau ? S.M. : Indirectement dans le sou- ci d’obtenir une vraie recon- naissance des systèmes coopé- ratifs, mutualistes, des groupe- ments de producteurs. On se bat pour qu’ils ne soient pas consi-

Propos recueillis par F.C.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online