Journal C'est à Dire 144 - Mai 2009

D O S S I E R

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Val de Morteau Des richesses encore sous-exploitées L’office de tourisme Val de Morteau-Saut du Doubs travaille d’arrache-pied pour lan- cer une nouvelle dynamique. Les premières actions engagées sont encourageantes.

U n“petit livre blanc du tou- risme dans leVal deMor- teau” et c’est toute la poli- tique de l’office de tourismeVal de Morteau-Saut duDoubs qui trou- ve unnouvelélan.Rédigépar Jean- ClaudeVuez,propriétaire d’ungîte classé “3 épis” à Villers-le-Lac et secrétaire du nouvel office de tou- rismeVal deMorteau-Saut-Doubs, ce document a servi de base aux travaux de réflexion menés par la nouvelle équipe de l’office, bien décidée à donner un coup de fouet au tourisme local. Premier mérite de cette étude - chose qui n’avait jamais vrai- ment été faite depuis trente ans -, elle fait un recensement pré- cis de la capacité d’accueil des hébergements locaux. Premiè- re surprise : il y a 1 108 places d’hébergement, pour une popu- lation locale de 17 842 habitants (les 8 communes de la commu- nauté de communes du Val de Morteau). Dérisoire pour un sec- teur qui se dit touristique. “Même dans l’hypothèse où tout serait complet, on serait à peine à 6 % de la population locale. Dans une vraie région touristique, en peine saison, il y a autant de tou- ristes que d’habitants, voire deux fois plus. Il y a vraiment des choses à améliorer au niveau de l’hébergement” estime l’auteur de ce livre blanc. Sur les 85 structures d’hébergement classées tou- risme (hôtels, gîtes et meublés), 13 seulement sont classées dans la catégorie “3 étoiles”. Là enco- re, insuffisant si l’on veut drai- ner une nouvelle clientèle, deve- nue plus exigeante en matière de confort. “Seulement, il faut commencer par travailler sur les “ailes” de saison. Car inves- tir dans une structure pour qu’elle ne tourne que huit ou 10 semaines dans l’année, ce ne sera pas rentable” poursuit M. Vuez qui s’est amusé à calculer les

frais induits par l’aménagement d’un gîte rural. Il énumère : “Au prix moyen de 350 euros la semaine, il faut louer : une semai- ne pour payer l’impôt foncier, une semaine pour payer la taxe d’habitation, une semaine pour la cotisation aux gîtes de Fran- ce, office de tourisme…, une semaine pour payer l’électricité de l’année, deux semaines pour payer le chauffage, une semai- ne pour payer l’assurance, l’eau, une semaine pour le fleurisse- ment, les réparations…” Bref, en soi, ce n’est pas rentable si l’on ne mise que sur les deux mois d’été. més pendant les “vacances hor- logères” du 15 juillet au 15 août, des hôtels incapables de ser- vir des croissants le matin (c’est vérifié…), “la Suisse, beaucoup trop absente de la documenta- tion éditée en France” , l’absence de marché durant les semaines d’été, etc., etc. Parmi les 94 pres- tataires à la tête d’un héber- gement, 21 seulement sont équi- pés d’Internet avec un e-mail ! L’office de tourisme lui-même ne dispose pas d’un site Inter- net clair et bien conçu. Des musées (comme celui de la montre à Villers) qui sont fer- més lors de certains week-ends stratégiques, faute de person- nel pour s’en occuper. L’impossibilité d’acheter ne serait-ce qu’une montre dans un site touristique à l’échelle du Pays Horloger. Le comble. Com- ment admettre aussi, par exemple, que le concours de che- vaux comtois ait lieu, en plein mois d’août à Morteau, dans un quasi-anonymat, en tout cas sans aucune promotion auprès du public touristique. Les Le livre blanc du tou- risme pointe également du doigt plusieurs inco- hérences de notre région : des magasins fer-

carences sont encore nom- breuses. C’est incontestable, le potentiel touristique local est vraiment sous-exploité. Cette étude prospective a servi de base aux premières pistes de travail lancées par l’office. “On tentera dès cet été d’instaurer un marché qui remplacerait, une ou deux fois dans l’été, les mar- dis d’accueil. L’idée est d’y vendre des produits du terroir mais aus- si des produits de l’artisanat local” glisse Jean-Claude Vuez. Autre piste de travail : la créa- tion de sentiers thématiques toral français. Ou encore l’extension sur pilotis du cam- ping de Morteau. Le lancement de nouvelles manifestations, à l’image du premier Horlo’troc qui a eu lieu à l’automne der- nier, participe aussi de la dyna- misation des “ailes” de saison. Le nouvel événement qui rem- placera la Fête de la saucisse donnera peut-être aussi un nou- vel élan à l’attractivité de notre région. Faire venir les touristes est une chose, les garder et les sédui- re est un autre challenge. À l’office de tourisme Val de Mor- teau-Saut du Doubs, on s’attelle à cette lourde tâche. J.-F.H. à l’échelle du Val, com- me “le sentier de la bri- cotte”, sur les anciens chemins de la petite contrebande, à l’image des “sentiers des doua- niers” qui longent le lit-

Des hôtels incapables de servir des croissants.

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Animation Nouvel élan pour la “Morteau”

M iser sur le nom “Mor- teau” plutôt que sur le mot “saucisse”, c’est un des axes du nouveau concept qui remplacera dès cette année la fête de la saucisse. Le concept nouveau s’appelle : “le flam- bée de laMorteau”. C’est une référence au“flambée”,ce feu que les paysans préparaient sous le tuyé, dans la grande pièce centrale de la ferme, et où ils y accrochaient les salai- sons. Ambiance authentique donc à prévoir cette année. Les touristes se demandaient où était la fête quand ils déam- bulaient dans les rues de

Morteau. Alors, fini le grand chapiteau, tout se passera à nouveau au cœur de la vil- le. “Toutes les animations auront lieu sur la place de l’Hôtel de ville et la place de la Halle. En plus, le samedi et le dimanche, la Grande rue et la rue de la Gare seront rendues aux piétons. Tous les partenaires se mobilisent pour redonner un véritable élan à cette fête” se félicite Pierre Vaufrey, le coordi- nateur de cet événement pro- grammé les 22 et 23 août prochains. À vos agendas. Il ne reste plus qu’à souhaiter un temps clément.

L’inventaire des hébergements Type dʼhébergement Nombre Capacité (en places) Meublés et gîtes ruraux 71 317 Hôtels 7 176 Gîtes dʼétapes et de séjours 8 291 Chambres dʼhôtes 4 26 Villages de vacances 2 224 Camping 1 42 Total 94 1 108

Le succès du premier Horlo’troc, le 9 novembre dernier, tend à prouver qu’il est aussi nécessaire d’animer le secteur en dehors des périodes touristiques classiques.

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