Journal C'est à Dire 143 - Avril 2009

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Villers-le-Lac L’Amicale des frontaliers à contre-courant de la crise Rien ne semble entamer la vitalité de l’Amicale et de la mutuelle qui lui est rattachée. Les craintes subsistent sur le front de l’emploi. Face à l’augmentation des prestations, la mutuelle décide d’augmenter les cotisations santé de 1,5 point.

P lus d’une centaine de frontaliers, toujours les mêmes, étaient présents mercredi 15 avril à la sal- le des fêtes deVillers-le-Lac pour assister à l’assemblée locale de l’Amicale des frontaliers. Cette dernière est encore en croissan- ce. “L’Amicale comptait 1 000 adhérents supplémentaires au 31 décembre 2008”, indique Alain Marguet, le président, qui explique ce développement par “la bonne santé de l’économie suisse et la politique de commu-

nication de l’Amicale déployée depuis 2003. Cette stratégie nous a permis de restructurer de nom- breux bureaux et d’ouvrir une nouvelle antenne à Jougne.” Au-delà de ce satisfecit, le pré- sident n’a pas manqué d’évoquer les grands dossiers qui préoccu- pent les frontaliers. Il a confir- mé la prolongation jusqu’en 2014 du libre choix de la couverture maladie privée. Il s’est en revanche montré beaucoup plus inquiet sur la fin de la rétroces- sion des cotisations chômage.

“Conséquence de cette mauvai- se négociation, les Suisses vont récupérer entre 80 et 100 mil- lions d’euros sans rien faire. On se demande comment les A.S.S.E.D.I.C. vont pouvoir nous prendre en charge. Les fronta- liers au chômage continueront néanmoins à être indemnisés de la même façon.” Les principaux changements qui figurent dans la nouvelle conven- tion A.S.S.E.D.I.C. signée le 1 er avril 2009 se situent au niveau de l’ouverture des droits et de la durée d’indemnisation, laquelle sera égale à celle du temps travaillé. La première ouverture des droits pourra se faire à partir de 4 mois au lieu de 6 actuellement et donne ain- si droit à 4 mois d’indemnisation. La convention prend toujours en compte les paliers d’âge, avant ou après 50 ans, qui détermi- nent la période de référence et la durée d’indemnisation. Après avoir rappelé les règles applicables en matière de décla- ration fiscale, le président de l’Amicale a fait le point sur les perspectives économiques. “L’économie suisse est entrée en récession depuis le 4 trimestre 2008 même si elle a connu une croissance globale de 1,6 %. Les secteurs industriels et financiers ont fortement reculé entre octobre et décembre. Après une visite au salon de l’horlogerie de Bâle, il

semble que la confiance règne dans le haut de gamme contrai- rement au moyen de gamme qui devrait être confronté à des dif- ficultés notables en 2009. Le grou- pe d’experts de la Confédération table sur un recul de la perfor- mance économique de 2,2 % en 2009. Toujours selon les prévi- sions de ces spécialistes, l’économie suisse devrait retrou- ver une croissance positive en 2010 même si la situation du marché de l’emploi va encore continuer à se détériorer d’ici là.” L’Amicale des frontaliers mili- te toujours dans l’amélioration des conditions de transport des frontaliers, notamment sur le plan ferroviaire. “On souhaite- rait que les trains au départ de Valdahon aient suffisamment de voitures pour que tout le mon- de soit assis. Des arrêts sup- plémentaires ont aussi été dis- cutés entre Morteau, Le Locle et La Chaux-de-Fonds tout en ayant conscience du coût que représen- te la mise en place d’une rame supplémentaire.” F.C.

Zoom La Mutuelle surfe aussi avec la croissance Avec 13,5 millions dʼeuros en 2008, le chiffre dʼaffaires de la mutuelle progresse de 13,2 %, soit un résultat légèrement supé- rieur aux objectifs. Les frais médicaux des adhérents évoluent toujours à la hausse. Face à cette tendance, il sʼavère nécessai- re dʼaugmenter les cotisations santé de 1,5 point. “On déplore seulement 196 résiliations sur 11 699 adhérents, soit un taux de 0,65 %. La moyenne d’âge avoisine 35 ans” , indique Christelle Billod, la directrice de la Frontalière. La Mutuelle emploie 27 salariés répartis sur 13 bureaux dont celui dʼHegenheim ouvert récemment près de Bâle. Repères Taux de chômage canton de Neuchâtel en mars : 4,8 %, soit 4 100 demandeurs dʼemplois. 780 frontaliers domiciliés dans le Doubs sont touchés par le chô- mage depuis le début de lʼannée. Il sʼagit essentiellement dʼemplois temporaires ou de personnes sous “contrat 90 jours”.

Une centaine de personnes participait à la première réunion locale de l’Amicale des Frontaliers.

Deux parcs naturels régionaux qui n’en feront qu’un ? Environnement Les communes de Saint-Imier et de La Chaux- de-Fonds s’interrogent déjà sur la viabilité des parcs du Chasseral et du Doubs qui pourraient n’en former qu’un seul d’ici 10 ans.

L a question figurait à l’ordre du jour des rencontres organisées le 7 avril entre les conseils com- munaux des deux localités. Cet- te projection peut surprendre d’autant qu’aucun des deux parcs n’est encore reconnu comme tel. Dumoins officielle- ment car le parc du Chasseral existe déjà dans les faits.D’une superficie de 380 km 2 , il regroupe 29 communes sur les can- tons de Berne et Neuchâtel. “Il a été approuvé par vote populaire en décembre 2008. Cette validation consti- tue une pièce fondamentale du puzzle qui va permettre d’établir la charte” , indique Fabien Vogelsperger, le direc-

démarche” , souligne Martin Liberek, le secrétaire général de l’association parc naturel régional du Doubs. Que va-t-il se passer le jour où le parc du Doubs arrivera au même niveau que celui du Chasseral ? Stéphane Boillat, le maire de Saint-Imier, redou- te que la Confédération n’accepte pas deux parcs qui se touchent. “ En pareil cas, peut-on envisager si ce n’est une réunion, du moins un rapprochement de ces entités ? C’est la réponse qu’on y voyait” , explique l’élu. Fortement inspiré du modèle français, le concept de parc régional naturel est en pleine expansion en Suisse. Une

teur de l’association Parc régional du Chasseral créée en 2001. La procédure est moins avan- cée pour le projet de parc naturel régional du Doubs qui présentera la particula-

dizaine de projets sont pro- grammés. Chacun devra sol- liciter des financements publics et privés dont le mon- tant sera forcément tributai- re du nombre de candidats. “La ville de La Chaux-de-

Deux parcs qui se touchent.

rité de s’étendre sur France et Suisse. 28 communes des cantons du Jura, Berne et Neuchâtel sont concernés. Et côté français, l’ensemble du Pays Hor- loger en y associant 5 communes limi- trophes sur les secteurs d’Entreroches et du Val de Consolation. “On a déjà l’aval des conseils exécutifs des 28 com- munes. Il reste et ce sera la prochaine étape à préparer la consultation des conseils législatifs. L’objectif étant bien entendu de les faire adhérer à la

Fonds est au milieu des deux parcs même si elle s’implique plus dans celui du Doubs. On sait qu’il sera difficile de trouver des sources de financements privées pour les deux structures. D’où l’idée des élus chaux-de-fonniers de tendre vers une fusion, un regroupe- ment d’ici une dizaine d’années” , confir- me Nicolas Vuilleumier, responsable des actions de développement durable au sein du service urbanisme et envi- ronnement.

Le parc naturel du Chasseral existe dans les faits, mais pas encore officiellement (photo Jura bernois Tourisme).

La capitale horlogère est sur la même longueur d’onde que Saint-Imier. Une finalité partagée aussi par Martin Liberek. “La Confédération verrait d’un bon œil qu’on s’associe à long ter- me. Même si dans un premier temps, on peut envisager de développer des

le dossier dans la perspective de trans- mettre les commandes au Pays Hor- loger. “On sent chez les Français qu’il y a vraiment la volonté politique d’un parc transfrontalier avec l’envie d’élaborer une charte commune” , conclut Martin Liberek.

collaborations sur des thématiques communes comme celle de la gestion des pâturages boisés.” Le projet de parc transfrontalier s’appuie sur l’association du parc naturel régional du Doubs et le Conseil régional de Franche-Comté qui pilote pour l’instant

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