Journal C'est à Dire 143 - Avril 2009

38

É C O N O M I E

Avoudrey S.I.S., une énergie de fer dans un gant de cuir Spécialisée au départ dans la fabrication de bracelets de montre en cuir, cette entreprise a développé en dix ans un savoir-faire en maro- quinerie qui fait d’elle un sous-traitant majeur des grandes maisons du luxe. Alors que la crise sévit dans l’horlogerie, elle investit dans de nou- veaux locaux et dans la main-d’œuvre pour répondre à ses besoins.

L’ histoire commence ici, dans l’atelier des pro- totypistes. Les trois artisans, tous compa- gnons, façonnent le cuir, le tri- turent parfois, coupent, assem- blent, modèlent et mettent au point des bracelets de montre et des produits demaroquinerie des-

tinés pour la plupart être présen- tés à de prestigieuses maisons de couture. L’un d’eux, Frédéric Gémond, vient de terminer un sac à main en galuchat (poisson raie) né de l’association d’une quaran- taine de pièces de cuir. Ce produit sera probablement dévoilé lors d’un défilé de mode et sera peut-

être édité en fonction du succès qu’il rencontrera. Bienvenue dans l’entreprise S.I.S. à Avoudrey ! Cette société qui emploie 250 salariés sur ce site travaille depuis dix ans dans l’ombre de grandes enseignes du luxe qui font appel à ses savoir-faire spé- cifiques. Dans ce monde-là, par respect, la consigne veut que les sous-traitants gardent confiden- tielle l’identité de leurs donneurs d’ordres. Une règle à laquelle on ne déroge pas si l’on veut gar- der sa place. Ceux qui durent dans ce milieu sont aussi ceux qui répondent aux exigences qualitatives et techniques de leurs clients auxquels ils offrent le meilleur. “Nous devons faire preuve d’une flexibilité incroyable. Il faut être prêt à faire de l’exceptionnel” note Jean-Pier- re Tolo, membre de la direction. La culture du luxe s’impose à tous les postes dans les ateliers où l’on façonne le cuir et ce, quel que soit le produit fabriqué. “L’à peu près” est irrecevable. “C’est

Christian Parrenin et Jean-Pierre Tolo structurent S.I.S. pour tourner le groupe vers l’avenir et lui assurer une pérennité.

dôme -, elle fabrique et commer- cialise des bracelets de montre à destination des entreprises horlogères. “Actuellement, en parallèle du cuir, nous sommes en train de développer tout une gamme de bracelets en caout- chouc” annonce Jean-Yves Chau- vy directeur commercial. La maroquinerie est le second visage de l’entreprise d’Avoudrey qui possède deux unités déloca- lisées dont une à Madagascar (250 personnes) et l’autre en Chine (250 personnes). Elle a également un bureau commer- cial à Hong-Kong. S.I.S. a toutes les compétences pour se frotter au luxe et à tout le marché de l’habillage en cuir, “téléphonie mobile, briquets, stylos, poignées de parapluies” comme elle a com- mencé à le faire. Aujourd’hui, son chiffre d’affaires de 18 millions d’euros provient à 40 % de la maroquinerie, 40 % du bracelet et 20 % du bijou. “Nous avons par ailleurs un pro- jet de diversification dans la pier- re précieuse au Sri Lanka” indique le président de S.I.S. Christian Parrenin. Compte tenu de sa croissance, cette entreprise est devenue un des plus importants acteurs de l’économie locale. Qui l’aurait parié alors qu’il y a dix ans elle était en dépôt de bilan, forcée de licencier 180 salariés sur un effectif de 240 ? Elle existait alors sous le nom de Brasport.

La détermination d’une poignée de salariés lui a permis de s’extirper de cette mauvaise pas- se. Désormais, cette page d’histoire est tournée et S.I.S. regarde vers l’avenir. Elle se structure pour mieux organiser ses services et ses savoir-faire. Son développement passe actuellement par une extension importante du site d’Avoudrey. En plus des locaux existants, elle a entrepris en bor- dure de la voie ferrée la construc- tion d’une plateforme logistique de 2 300 m 2 qui sera opération- nelle à l’été. C’est par là que transiteront bientôt les matières premières avant d’être rediri- gées vers des ateliers différents en fonction de leur utilisation et du client concerné. Le pari de cette nouvelle orga- nisation implique donc la créa- tion sur la commune de nou- veaux ateliers de maroquinerie “dédiés” dans le sens où ils ne travailleront que pour une seu- le marque de luxe. Ces unités seront installées dans deux nou- veaux bâtiments dont un est déjà occupé et l’autre est en cours de rénovation. “Avec cette stra- tégie-là, nous voulons que nos clients prestigieux soient chez eux chez nous” termine Jean- Pierre Tolo. Pour absorber cet- te croissance, S.I.S. prévoit d’embaucher 150 personnes dans les cinq prochaines années. T.C.

un travail très minutieux. Il y a une subtilité dans les gestes qui n’est pas facile à acquérir. Il faut ressentir la matière. Pour exer- cer ce métier, la personne doit accepter de vivre la difficulté. Il faut faire preuve de patience, d’humilité, de motivation et accepter de se remettre en ques- tion” explique Charlotte Mor- tier, responsable de l’atelier de diversification de bracelet et de confection. C’est à force de rigueur et d’innovation que S.I.S. se met à l’abri de la crise. Cette entrepri- se n’est pas mono-produit. Au contraire, elle assoit son déve- loppement économique sur plu- sieurs activités. Elle a d’abord ses propres marques qui sont au nombre de quatre. La première est Cobra Bijoux. Sous les trois autres - Cobra bracelets, Atanoff et Ven-

Dans les prochaines années, 150 emplois doivent être créés chez S.I.S.

Adieu le “2354 ZR 25”, bonjour le “AA 256 AB” Automobile Le système d’immatriculation créé en 1950 a vécu. Place au nouveau “système d’immatriculation des véhicules”. 280 millions de combinaisons sont possibles. Le système est fait pour durer 70 ans.

J eanVercellotti a une Jeep de 1942, elle est immatriculée “1942”, un cabrio- let Ford de 1934,avec le numéro“1934” sur la plaque. Il vient de se séparer d’une Peugeot 406 et de son numéro “406” et d’une 1007 immatriculée “1007”. Hélas pour lui, la nouvelle 308 qu’il a achetée dans sa concession Peugeot ne pourra plus être imma- triculée “308”. Il devra, comme tout le mon- de, s’habituer à un nouveau numéro, fait de 4 lettres et de trois chiffres. Le nouveau “sys- tème d’immatriculation des véhicules” (S.I.V.) a été lancé le 15 avril dernier. Plus de longues files d’attente dans les pré- fectures. Voilà un des bénéfices à attendre de cette réforme dont la dernière mouture datait de 1950. Les nouvelles cartes grises sont désormais envoyées sous pli sécuri- sé au domicile de l’automobiliste.

Deux lettres suivies de trois chiffres puis de deux lettres. Sur le côté droit, l’automobiliste peut choisir d’y apposer le numéro du département de son choix (pas forcément celui de son lieu d’habitation) et le logo de la région correspondante. Mais

région avec un nouveau propriétaire. En cas de revente du véhicule, seuls le logo de la région et le numéro du département peu- vent changer dans la petite vignette à droi- te de la plaque. L’entrée en vigueur des nouvelles plaques

Les coupures de courant pour impayés en forte augmentation Électricité Les coupures d’électricité aux particuliers suite à des impayés ont fait un bond de 40 % par rapport à l’année dernière.

il n’est plus possible désormais de choisir son numéro d’immatriculation fétiche (genre 5000 XX 25) si on a telle ou tel- le connaissance dans les services préfectoraux. Finis les numéros ronds en forme de passe-droit…

pour les véhicules d’occasion est programmée quant à elle le 15 juin prochain. Du côté des ventes de véhicules neufs dans le Doubs, le préfet du Doubs confirme un léger mieux : “Après les - 30 % en janvier et les

Le 15 juin pour les véhicules d’occasion.

L’attribution du numéro d’immatriculation est désormais gérée au niveau national depuis l’agence nationale des titres sécu- risés basée à Charleville-Mézières. La plaque d’un véhicule est valable pour toute la durée de vie du véhicule, même s’il change de

- 20 % de février, mars a été un peu meilleur avec - 8 %. L’érosion des ventes se stabilise, c’est essentiellement dû à la prime à la cas- se” confie le préfet Jacques Barthélémy qui lançait ce nouveau S.I.V. J.-F.H.

L a crise, toujours la crise… DansleDoubs,E.D.F.révè- le un chiffre éloquent : au premier trimestre 2009, com- paré au premier trimestre de l’année précédente,les suppres- sions de fourniture d’électricité suite àdes factures impayées ont

tions extrêmes, l’opérateur d’électricité a mis en place deux dispositifs de prévention, dont un à destination des per- sonnes confrontées aux plus grandes difficultés. “Pour eux, les délais de relance sont allon- gés. Quand il n’y a aucune réac-

fait un bond de 40 %. 351 clients E.D.F. se sontvuscouperle cou- rant début 2008, ils ont été 487 dans cet- te situation en ce

tion de leur part, on les recontacte pour trouver avec eux des modalités de règle- ment plus adaptées à leurs difficultés, ou

“Pour eux, les délais de relance sont allongés.”

début d’année. “Il faut relativi- ser par rapport à nos 228 000 abonnés dans le Doubs. Mais il est vrai que le volume des factures impayées n’a jamais été aussi important” reconnaît le responsable des facturations et du recouvrement pour E.D.F. Grand Est. Pour tenter de limiter ces solu-

on active notre conseil d’orientation vers les services sociaux.” La coupe de courant serait donc la solution ultime qui cache les innombrables dossiers d’abonnés qui se résol- vent à payer leur facture mais qui ont de plus en plus de dif- ficultés à le faire. J.-F.H.

La première immatriculation officielle dans le Doubs a été faite à Besançon le 16 avril pour la 308 CC de M. et M Vercellotti, habitants de Quingey.

Made with FlippingBook - Online magazine maker