Journal C'est à Dire 143 - Avril 2009

P L A T E A U D E M A Î C H E

29

Le Russey Le bois selon Sandra Sandra Mougin redonne vie à de vieux bois et planches issus des fermes du Haut- Doubs. Fille de menuisier, elle a de l’or au bout des doigts. Et surtout une passion pour le sapin. Ses réalisations se retrouvent jusqu’en Australie.

“ C ela fait bizarre de savoir que cer- tains de mes objets sont aujour- d’hui en Australie ou au Cana- da.” Sandra Mougin n’est pas du genre à se mettre en avant. La jeune femme est plutôt réser- vée. Son travail qui est aussi sa passion est un secret. “Au Rus- sey, je ne sais même si les gens savent ce que je fais. Je suis com- me ça, je ne fais pas trop de publi- cité… Ma pub, c’est le bouche à oreille” dit-elle. Malgré cette réserve naturel- le, Sandra nous a ouvert son ate- lier installé au Russey, dans l’entrepôt qu’utilise son menui- sier de papa. C’est ici qu’elle fait naître des éléments tout à fait exceptionnels. Son truc : le bois. Et vieux de préférence. “Les locaux n’ont pas beaucoup de sensibilité par rapport à la fer- me du Haut-Doubs. Ils ont ten- dance à jeter. Moi je récupère le bois de bardage, les plateaux de grange…” Des bois altérés par les caprices du temps, elle en fait des chefs- d’œuvre. “J’ai commencé par fai- re des petits cadres” détaille la jeune femme qui ne se définit pas comme menuisier et enco- re moins comme une artiste. Depuis peu, elle est passée à l’étape supérieure en créant des cuisines. “Ce fut le déclic lorsque

Sa pub à Sandra Mougin, c’est le bouche à oreille.

j’ai réalisé une cuisine pour un chalet dans les Alpes. La clien- te - qui est devenue une amie - savait ce qu’elle voulait. J’ai mélangé le rustique avec le contemporain. Elle était ravie.” Son B.T.S. en architecture d’intérieur obtenu au lycée Ledoux de Besançon lui permet de réaliser “tout, de A à Z.” Créée il y a quatre ans, son entreprise intitulée “Bois des- sus” exporte ses réalisations dans des magasins situés en Haute-Savoie ou à Verbier en Suisse. “Je travaillais avec un magasin du Russey. Mais il a fermé.” Si Sandra sait toujours d’où provient son bois, elle aime savoir “où il atterrit” : “Des bois

venus du Russey ou du Nar- bief peuvent se retrouver aux quatre coins de la planète com- me en Australie” s’amuse cette passionnée, tombée dans les copeaux de bois depuis son plus jeune âge. “Je faisais les chan- tiers de menuiserie avec mon papa. Il me donnait un marteau, et je m’occupais.” Le papa qui travaille dans la pièce attenan- te à son atelier est toujours là pour lui donner un coup de main lorsque les pièces sont trop impo- santes. Après les cadres photos, Sandra s’est lancée dans la réalisation de cuisines, montées d’escalier, etc. Son imagination n’a pas de limites. Seul hic : “Le

vieux bois donne parfois du fil à retordre. On peut retrouver une vis. C’est beaucoup d’heures de boulot.” Quant au prix de ven- te de ses meubles, cuisines ou autres, Sandra n’aime pas don- ner de détails. “C’est tellement de boulot qu’il faut un budget” convient-elle. L’unique et l’authentique n’ont pas de prix… à l’instar des mains de Sandra, qui redonnent vie au vieux bois. E.Ch.

Renseignements : “Bois dessus” Tél. : 03 81 67 22 43 ou 06 86 26 24 34

Sandra a notamment réalisé une montée d’escaliers avec du vieux bois ainsi

Made with FlippingBook - Online magazine maker