Journal C'est à Dire 143 - Avril 2009

S O C I É T É

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Prison : un taux de surpopulation de 150 % à Besançon La surpopulation carcérale touche de plein fouet la prison de Besançon. Les conditions de détention s’améliorent néanmoins progressivement même si les règles européennes en la matière ne pourront pas être atteintes. La Butte

occupants. Le taux de surpopu- lation dépasse ici les 150 %. C’était pire encore il y a quelques mois : en décembre, le nombre de détenus était proche de 400. La réglementation voudrait que la maison d’arrêt n’héberge que des détenus dont le reliquat de peine est inférieur à un an, mais c’est loin d’être le cas. Au- delà d’un an, les prisonniers devraient être affectés dans des centres de détention. Mais la “liste d’attente” dans ces centres de détention, également engor- gés, s’allonge et par ricochet, cel- le des maisons d’arrêt comme Besançon aussi. lumière ou l’état général, qui s’améliore peu à peu, mais res- te plus que sommaire. Pas de frigo non plus. “Notre frigo, l’hiver, c’est les rebords de fenêtre” lâche ce détenu qui compare la situation bisontine avec cel- le de Dijon où les cellules sont équipées de petits réfrigérateurs. De toute façon ici, la puissan- ce du réseau électrique serait insuffisante pour supporter ce genre d’appareils. Le bâtiment d’origine qui abrite trois des quatre divisions de la prison date de 1885. Pas de douche non plus dans les cellules, contrairement encore une fois aux recommandations européennes. Juste un lavabo, eau chaude, eau froide. “Notre curseur pour tirer les conditions de détention vers le haut, ce sont toujours ces règles européennes, À l’intérieur des cel- lules à la Butte, inuti- le de décrire la pro- miscuité, le manque de

mais on fait évidemment dans la mesure des moyens qui nous sont alloués” ajoute Karine Lagier, une directrice réputée pour sa fibre plutôt progres- siste. Dans cette optique, un “quartier des entrants” a été organisé dans l’aile la plus moderne de la maison d’arrêt, construite en 1990, et trois sur- veillants, toujours les mêmes, pour gérer ce public des arri- vants. “La question de la pré- paration de la sortie est aussi une de mes priorités, avec la mise en place de bilans de compé- tences, le projet d’un point d’accès préparer leur sortie.” Le Doubs est un des derniers départements à ne pas disposer d’un tel outil dans ses prisons. “Je souhaiterais aussi créer un quartier dédié aux sortants.” Depuis janvier 2009, les condam- nés (71 % de l’effectif) sont sépa- rés des prévenus. “Mon idée est d’aller plus loin encore dans la aux droits, un lieu qui permettrait aux déte- nus de rencontrer ponctuellement des professionnels pour

différenciation de la prise en char- ge.” Pour les parloirs par exemple, pas de différence entre les deux, c’est une demi-heure, que l’on soit détenu pour plusieurs années ou prévenu pour quelques semaines. Les projets d’amélioration des conditions de vie des détenus ne manquent pas à Besançon. Mais il faudra plus que la seule volon- té d’une directrice pour faire avan- cer les choses. L’administration pénitentiaire est une lourde machine. La prison est décidé- ment un monde à part. Le public accueilli à la maison d’arrêt de Besançon a bien évo- lué lui aussi : beaucoup de courtes peines, de jeunes délinquants, sans formation, des toxicomanes, des affaires de mœurs, de stups… “Certains, je les vois pour la cin- quième ou sixième fois” com- mente un gardien. Comme le dit en souriant un autre surveillant de la prison, un brin nostalgique peut-être, “il n’y a plus de vrais bandits à la Butte.” J.-F.H.

C omme le constate dans un petit sourire Karine Lagier, la directrice de la prison de Besançon, “il n’y a pas de rats qui courent dans

les couloirs.” La maison d’arrêt de Besançon n’est pas insalubre, elle mérite néanmoins de sérieux travaux de rénovation. Ici, pas de place individuelle pour tous

les détenus : ils sont en ce moment 373 (chiffre au 11 mars) pour 285 cellules. Alors la plu- part des cellules de 10 ou 11 m 2 contiennent deux lits, donc deux

Les condamnés sont séparés des prévenus.

Repères La maison d’arrêt de Besançon en chiffres - Date de construction : 1885 - Division la plus récente : 1990 - Nombre de détenus au 11 mars : 373, dont 28 en placement sous surveillance électronique - Nombre de cellules : 285 - Nombre de personnels de surveillance : 91

La maison d’arrêt de Besançon est vétuste mais plutôt bien tenue.

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