Journal C'est à Dire 143 - Avril 2009

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D O S S I E R

Bientôt le prix sera le même pour tout le monde Le Russey Le Syndicat des eaux du Plateau du Russey qui regroupe 15 communes revoit le principe de factura- tion du prix du mètre cube de façon à ce qu’il soit le même pour tout le monde.

Investissement La station de pompage sera opérationnelle en septembre Le Syndicat du Haut Plateau du Russey modernise l’usine située route de Villers-le-Lac (R.D. 461) qui per- met d’alimenter en eau potable 4 900 foyers. L a nouvelle station de pompage du Moulin Bournez sera opérationnelle en septembre. Le Syndicat des eaux duHaut Plateau du Russey investit plus d’1 million d’euros dans la modernisation de cet équipement qui est doté d’un sys- tème de traitement de l’eau performant. Le projet est subven- tionné à 62 %. Cette usine est le centre névralgique du réseau qui alimente les 15 communes membres du Syndicat (310 km de canalisations et 12 200 habitants). L’eau distribuée sur ce territoire provient de trois puits. Elle est pompée dans la nappe phréatique de Morteau (à proximité du camping du Cul de la Lune), au puits Saint Cinquin au pied du Moulin Bournez et à Sobey. Le débit respectif de ces trois puits est de 140 m 3 /heure, 150 m 3 /heure et 120 m 3 / heure. “Chaque année, on pompe 1,1 million de m 3 ” précise André Guillaume,

P our l’instant, le prix du mètre cube d’eau n’est pas le même pour tous les habitants des 15 communes qui appartiennent pourtant toute au Syndicat des eaux duHaut Plateau du Rus-

explique André Guillaume. Chaque année, le syndicat investit 700 000 euros dans le réseau. Entretien, rénovation, extension, le prix du mètre cube d’eau est fixé en fonction de ces tra- vaux. Mais pas seulement, car le Syndi- cat à un contrat d’affermage avec Gaz et Eaux qui est missionné “pour fournir une qualité d’eau.” Pour cela, cette société per- çoit entre 40 et 55 % du prix du mètre cube. Le tarif, c’est enfin une taxe ver- sée à l’Agence de l’eau qui correspond à 16 % du prix du mètre cube ! Toutefois, le Syndicat des eaux du Haut Plateau du Russey vient de remettre à plat le principe de facturation du prix du mètre cube pour que les 4 900 abonnés soient tous logés à la même enseigne. Le prix du mètre cube, qui n’a pas encore été déterminé, sera le même pour tout le mon- de. Le Syndicat adopte finalement le prin- cipe de la mutualisation. Quand des inves- tissements seront nécessaires pour amé- liorer le réseau dans une commune, l’effort financier sera supporté par l’ensemble des abonnés du Syndicat. À terme, seule la taxe assainissement dont la maîtrise relè- ve de la compétence de chaque collecti- vité fera varier le prix de l’eau d’un vil- lage à l’autre. Repères Les communes du Syndicat : Le Bélieu, Le Barboux, Le Bizot, Bonné- tage, La Chenalotte, Les Fins, Les Fon- tenelles, Fournet-Blancheroche, Gran- dʼCombe-des-Bois, Le Mémont, Mont-de- laval, Le Narbief, Le Russey, Saint-Julien- lès-Russey et Villers-le-Lac.

nissement propre à chaque commune. Alors pourquoi ces écarts ? Nous sommes pro- priétaires des 310 kilomètres de canali- sation que compte le réseau de distribution d’eau dans le syndicat. À chaque fois que l’on fait des travaux d’amélioration du réseau dans une commune, cel- le-ci supporte une partie de la char- ge financière.” Si demain l’ensemble du hameau du Pissoux devait être relié au syndicat, les habitants de Villers-le-Lac ver- raient donc le prix du mètre cube d’eau encore augmenter sur leur facture. En revanche, le cas du Mémont est par- ticulier. “Au départ, ce village était auto- nome mais il avait contracté un prêt rela- tif à la distribution de l’eau. Quand cette commune a rejoint le Syndicat, nous avons absorbé le prêt mais les habitants conti- nuent de supporter son remboursement”

sey. D’après les chiffres 2007, c’est au Narbief qu’il est le moins cher puisqu’il est facturé aux abonnés 2,30 euros. De leur côté, les admi- nistrés de Bonnétage le paient 2,67 euros, ceux des Fins et de Vil- lers-le-Lac 2,88 euros. C’est au

“La commune supporte la charge financière.”

Mémont que la facture est la plus salée avec 3,30 euros le mètre cube ! Attention, c’est sans le prix de l’assainissement. Ces disparités ne sont pas nouvelles. André Guillaume, le président du Syndicat les explique. “Je rappelle tout d’abord que les prix énoncés correspondent à une consom- mation de 120 m 3 pour un ménage de deux personnes. Ils n’englobent pas la taxe assai-

président du Syndicat du Haut Plateau du Russey. Sur ce volume, 680 000 m 3 sont consom- més. “60 % de la production sert à de la consommation domestique. Le reste sert par exemple à l’entretien des dix réservoirs du réseau ou encore aux pompiers” ajoute le mai- re de Bonnétage. Il reconnaît cependant qu’une

“Des fuites d’un débit de

30 à 40 m 3 par jour.”

grande partie des 40 % restant s’écoule dans la nature. Malgré le fait que les canalisations aient été entièrement réno- vées depuis 1936, date de création du Syndicat, elles ne sont pas toujours étanches. “On trouve quotidiennenemt des fuites d’un débit de 30 à 40 m 3 par jour.” Les canalisations sont vul- nérables, soumises aux mouvements de terrain lorsqu’elles pas- sent sous un axe routier par exemple. Les fuites sont difficiles à localiser. “Nous travaillons sur ce sujet. Toutes les conduites ont été relevées sur le cadastre” observe André Guillaume. À Mont-de-Laval par exemple, 13 fuites impor- tantes ont été repérées sur 600 m de canalisation. À Bonnéta- ge, 9 fuites ont été localisées sur un tuyau qui n’a pas résisté au passage de la route.

André Guillaume est président depuis 20 ans du Syndicat.

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