Journal C'est à Dire 142 - Mai 2009

V A L D E M O R T E A U

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Société Passeport : vous n’avez plus le choix Pour obtenir un passeport biométrique, il faut s’adresser à l’une des cinq mairies de l’arrondissement de Pontarlier ou à une des huit de l’arrondissement de Besan- çon. Et à aucune autre. Le dispositif fait déjà polémique.

Zoom Les mairies du Doubs équipées Arrondissement de Besançon : Baume-les-Dames, Besançon, École-Valentin, Marchaux, Ornans, Quingey, Saint-Vit, Saône. Arrondissement de Pontarlier : Levier, Morteau, Mouthe, Pon- tarlier, Vercel. Arrondissement de Montbéliard : Audincourt, Étupes, Grand-Char- mont, Hérimoncourt, LʼIsle-sur- le-Doubs, Maîche, Montbéliard, Pont-de-Roide, Sancey-le-Grand, Valentigney. handicapées ?” , s’interroge ce dernier. Et d’ajouter : “J’ai eu le cas d’une personne musulmane qui ne voulait pas être photo- graphiée par un homme. Aura- t-elle le choix du photographe ?” Selon Éric Gulot, les personnes photographiées ne pourront pas choisir leur image alors qu’ils en avaient la possibilité aupa- ravant. Certaines enseignes pourraient ainsi perdre 20 voi- re 30 % de leur chiffre d’affaires. “Plus qu’une perte qui peut dépasser les 20 000 euros, ce sera une baisse de fréquentation sen- sible. L’État dit que l’on va pou- voir se récupérer avec les photos de la carte vitale…On l’espère” , souffle Jean-Michel Fleury sans vraiment trop y croire. Pour le citoyen, il en coûtera 1 euro en mairie contre 8 dans un établissement spécialisé. Ras- surons ceux qui ont un problè- me avec leur image : ils pour- ront toujours choisir un pho- tographe afin d’être flashé sous leur plus bel angle…

T out doit être prêt pour le 28 juin.Au plus tard.Fini alors les demandes de passeport dans son lieu de résidence. Dans l’arrondissement de Pontarlier, tout va être centralisé autour de cinq communes. Pontarlier, Levier, Morteau, Mouthe et Vercel vont

équipé. Comme beaucoup d’autres com- munes, Vercel s’inquiète. Après avoir trouvé un local, la mai- rie devra sans doute embaucher une personne afin de répondre à cette nouvelle charge… Pro- blème : les indemnités versées sont jugées “insuffisantes d’autant que nous regroupons la population de deux cantons (environ 2 500 personnes)” , note Colombe Fleury, secrétaire géné- rale. Pour le maire Albert Gros- perrin, “c’est tout de même un service de proximité rendu à la population même si nous ris- quons d’y perdre des plumes financièrement”. La mairie de Mouthe propose- ra également ce service sans la prise de photo. À Pontarlier, l’aménagement d’un local a été réalisé. Du travail et sans dou- te des soucis en plus pour les communes et leurs administrés. Mais à écouter l’État, “la sécu- rité de ce nouveau passeport n’a pas de prix.”

scanner les empreintes digitales, de prendre des photographies d’identité et de transmettre tout ceci à la préfecture du Doubs, à Besançon. Cette nouvelle mesure satisfait les mairies déchargées de cette fonction, avec à la clé, la possi- bilité pour les employés muni-

donc en hériter et seront, à terme, équipées d’une station d’acquisition de passeports biométriques. À quelques semaines de l’échéance, l’heure est à la concertation et à la

cipaux de s’employer à d’autres tâches. Pour celles qui ont été rete- nues par l’État, c’est l’effet inverse même si un apport financier est apporté avec une

L’État aide les communes à hauteur de 2 500 euros pour installer un équipement.

“Les indemnités sont insuffisantes.”

Polémique Photographes en colère Pour un euro, les mairies pourront tirer le portrait. Du travail et un chiffre d’affaires en moins pour les pho- tographes. Problème : on ne choisira plus sa photo.

prise de contacts entre ces mai- ries et l’agence nationale des titres sécurisés (A.N.T.S.) en charge du dossier. Car l’arrivée du passeport biométrique sus- cite encore pas mal d’interrogations. Et provoque des grincements de dents du côté des photographes (lire ci-des- sous) et même du côté des mai- ries, qui n’ont pas vraiment eu le choix d’accueillir ces stations. Elles ont été choisies par rap- port à leur influence géogra- phique. À terme, les employés communaux seront capables de

dotation annuelle de fonction- nement de 5 000 euros. “Ce mon- tant évoluera chaque année, à compter de 2010, en fonction du taux d’évolution de la dotation globale de fonctionnement” pré- cise un rapport de la loi des finances. Pour chaque station installée entre le 1 er janvier et le 28 juin 2009, la dotation ver- sée est fixée à 2 500 euros. Concernant l’aménagement du site, l’A.N.T.S. a provisionné sur son budget une dotation cal- culée sur la base d’une dépense moyenne de 4 000 euros par site

“O nnous pique notre travail.” Responsable de l’enseigne “Gulot photographie” à Pontar- lier, Éric Gulot est inquiet. Si les photographies d’identité ne constituent pas une somme importante dans son chiffre d’affaires, le professionnel n’en demeure pas moins désabusé. “À quand des pizzas dans les mairies ?” ironise ce dernier qui estime que certains magasins pourront perdre jusqu’à 30 % de leur chiffre d’affaires. Même son de cloche au studio Fiximage àMorteau qui ne com- prend pas cette décision gou- vernementale : “On a investi il

y a deux ans dans des images pour être aux normes (environ 4 000 euros) et aujourd’hui on nous l’enlève !” regrette Jean- Michel Fleury. En quatre ans, 6 500 des 13 000 photographes auraient déjà mis la clé sous la porte en raison de l’arrivée du numérique. Bien qu’installé devant l’hôtel de ville de Pontarlier, M. Gulot ne “tirera” plus le portrait puisque la commune a cette res- ponsabilité. Ou plutôt cette char- ge. “Les mairies arriveront-elles à photographier les cas difficiles, comme les personnes à peau sombre, les bébés ou les personnes

E.Ch.

Morteau La vérité sur le “coin des mensonges” Au carrefour entre les rues de la Chaussée et la Glapiney se trouvait un lavoir autour duquel ces dames chuchotaient…

Le lavoir du “coin des mensonges” photographié aux environs de l’année 1890. En arrière-plan, on voit le presbytère devenu depuis la M.J.C.

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C’ est en flânant au hasard, sur un marché de Pro- vence, que leMortuacien Maurice Roux a mis la main sur une photo au format carte pos- tale datée de 1919 du “coin des mensonges.” La prise de vue est rare. Paraît-il que ce lieu situé au carrefour entre les rues de la Chaussée et de la Glapiney doit son nomà la présence d’un lavoir, aujourd’hui disparu,autour duquel venaient papoter ces dames tout

fonctionnel qu’esthétique, et cou- vert par un abri dont le toit part en ruine. Le bâtiment situé en arrière-plan est le presbytère qui le restera jusqu’en 1905, date de la séparation de l’Église et de l’État. Cette photo a été pri- se quelques années après l’incendie de 1871 qui ravagea tout une partie de ce quartier, dont l’Hôtel du Cheval Blanc qui se trouvait entre les actuels locaux des pompiers rue de la Glapiney, et la rue de la Chaus- sée. Cette maison fut détruite lors de l’incendie de 1871 avant d’être “reconstruite l’année suivante à l’identique” selon l’historien local Henri Leiser. En 1919, elle accueillait un bistrot et un coiffeur. Son tuyé a été démonté en 1946. La maison qui se situe à l’arrière-plan abritait une menuiserie. Ce bâtiment a été démoli et remplacé par un parking.

en nettoyant leur linge. Des places de parking ont désor- mais remplacé ce point d’eau aménagé dont l’architecture avait d’ailleurs été modifiée. En effet, il existe un autre cliché de l’endroit daté aux environs de l’année 1890 qui a été reproduit par M. Curtit, photographe. Sur cette image du XIX ème siècle, la place du lavoir est la même, mais sa forme est différente. Il est plus cossu, sans doute plus

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