Journal C'est à Dire 142 - Mai 2009

L E P O R T R A I T

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Socié, la crème des crèmes Après le départ en retraite de Daniel, Yves et bientôt Joël, il ne reste plus que Claude pour perpétuer la renommée de la famille “Socié”, qui vend des fromages et produits laitiers depuis 1953. Portrait de commerçants pas comme les autres. Vaucluse-Belleherbe

C omme son fromage, la famille Socié est plutôt bonne pâte. Et comme son fromage, elle a du retour en bouche. C’est peut-être ce qui fait sa renommée, du plateau de Maîche en passant par Belleherbe jusqu’à Mont- béliard. Depuis 1953, cette famille native deVau- cluse, à quelques kilomètres de Belle- herbe, affine et vend du fromage qu’el- le achète à de petits producteurs. Avec une originalité : sur cinq garçons, quatre ont repris l’activité lancée par Marcel, leur père. “Mon père a commencé par fai- re du beurre chez lui à Vaucluse. Des meules de comté étaient même instal- lées dans la cave et les tournées de fro- mage se réalisaient avec saTractionAvant” se remémore Joël, aujourd’hui âgé de 58 ans. Qu’il est loin ce temps ! Sans être nostalgique, Joël est conscient qu’une page se tourne aujourd’hui au sein de la fratrie.Après Daniel, son frère aîné, ce fut au tour d’Yves de cesser son activi- té pour une retraite méritée l’an dernier. En septembre prochain, Joël en fera de même. “J’ai commencé à travailler à l’âge de 15 ans…J’arrêterai mes tournéesmais mon épouse gardera le magasin situé à Saint-Hippolyte” nuance-t-il. Son petit frère Claude, cinquante ans, aura la charge de perpétuer le nom et la tradition en continuant les tournées et les présences sur les marchés. La res-

ponsabilité n’est-elle pas trop lourde à porter ? “Non, mes épaules sont assez larges” ironise Claude, dont la spécia- lité est le comté affiné au fort des Rousses. Comme de nombreux artisans, la trans- mission d’entreprise demeure un pro- blème récurrent même si le travail ne manque pas. “À l’époque,mon pèrem’avait un peu forcé à reprendre” concède Joël. Même chose pour les trois autres. Du coup, les quatre papas ont préféré lais- ser le choix à leurs enfants. S’ils ont tou- jours trouvé la recette pour proposer les meilleurs fromages, ils ont également trouvé la bonne recette pour travailler en famille. “On s’est toujours enten- dus” témoigne Claude, le plus jeune. Le père avait distribué les tournées. Les fils ont suivi. “C’est vrai que nous nous sommes parfois chauffés… mais le len- demain, tout était oublié” note ce der- nier. Les compagnes acquiescent : “Au travail, ils se sont toujours bien enten- dus” note Jeanne-Antide, femme d’Yves, laquelle tenait le magasin situé à Maîche. Comme son mari, elle est à la retraite. Françoise, la femme de Joël, est la seule des belles-sœurs à garder le contact avec les clients. Et elle ne quitterait pour rien au monde sa bou- tique où l’odeur d’un comté affiné 24 mois se mêle au mont d’or et autres produits. À goûter… E.Ch.

Claude, Joël, Françoise et Jeanne-Antide Socié au service des clients.

NOUVEAUTE – PRESENT AU SALON DES FINS LES 3 - 4 ET 5 AVRIL 2009

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