Journal C'est à Dire 142 - Mai 2009

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É C O N O M I E

Le transport en baisse de régime Réduction du temps de travail, moins de primes de couchage ou de repas : les chauffeurs-livreurs du Doubs ressentent les effets de la crise. La fédération nationale des conducteurs routiers dénonce des dérives, notamment l’absence de tachygraphe pour les engins de moins de 3,5 tonnes. Crise

La crise en chiffres

“75 % des entreprises réduisent leurs effectifs” L a fédération nationale des transports routiers (F.N.T.R.) a lancé une enquête pour connaître la stratégie des entreprises en matière dʼemploi et de politique sala- riale face à la crise. Résultat : la plupart des entreprises de transport (1 048 interrogées) envisagent de maintenir lʼemploi (67,3 %). Cependant, 65,5 % de ces mêmes entre- prises ont décidé de procéder à des aménagements : réduc- tion du temps de travail (42,9 %), modulation des horaires (43,7 %), chômage technique (9,1 %) et renégociation des contrats de travail (4,3 %). “Ce sont plus de 40 000 emplois (en France) qui seront vraisemblablement perdus en 2009 en raison de la baisse d’activité” calcule Jean-Christophe Pic, co- président de la F.N.T.R. Et Patrick Vermot-Desroches, co-président de la F.N.T.R. dʼavouer que “75 % des entreprises de transport réduisent la voilure (effec- tif et heures de travail).” Dʼici avril, les entreprises franc-com- toises passeront à lʼétape supérieure en licenciant si la reprise dʼactivité venait à se faire attendre.

“E n période difficile, les employeurs ont ten- dance à tirer sur le temps de travail” lance Robert Chauvin. Comme d’autres syn- dicats, celui des chauffeurs rou- tiers est plus que jamais vigi- lant à l’évolution des conditions de travail dans son secteur. Représentant de la Fédération nationale des chauffeurs rou- tiers (F.N.C.R.) dans le Doubs, Robert Chauvin explique que les heures de travail des chauf- feurs avoisinent plutôt les 186 heures que les 220 à l’heure actuelle. Concrètement, les chauf- feurs travaillent moins. Du coup, ils gagnent moins. Plutôt logique. S’il comprend les patrons et les difficultés auxquelles ils sont confrontés, le syndicaliste com- prend également ces chauffeurs qui s’inquiètent de leur devenir. Le transport est en perte de vites- se dans le Haut-Doubs et aucun signe ne dit si l’activité va redé- marrer d’ici la fin de l’année. Les

ment. Bien évidemment, cet état de fait pose de sérieuses questions de sécurité si bien que le syndicat souhaite que ce genre de trans- port rejoigne la convention col- lective. Aujourd’hui, avec les primes en moins (un repas est payé 12,08 euros, une nuit unique 7,23 euros, une nuit 38,62 euros), les salariés doivent s’asseoir sur des “bénéfices.” Tous espèrent que cet état de fait ne soit qu’une simple panne.Trois entreprises du Haut-Doubs ont été contactées afin de connaître leur point de vue. Ces dernières ne souhaitent pas commenter la baisse du trafic. E.Ch.

“Je comprends que l’on ne va pas faire tourner un camion avec rien à l’intérieur” , nuance celui qui défend les salariés tout en avouant qu’il comprend les chefs d’entreprise. Selon lui, il faudrait une régle-

conducteurs seraient de plus en plus nombreux à venir frapper à la por- te du syndicat. “Certains n’arrivent plus à payer leur maison” confie

mentation des engins de moins de 3,5 tonnes, ces derniers pouvant circuler sans tachy- graphe (N.D.L.R. : enre- gistreur de vitesse et

Leurs heures de travail ne sont pas contrôlées.

Représentant syndical à la fédération nationale des chauffeurs routiers (F.N.C.R.), Robert Chauvin explique que la crise ne doit pas remettre en cause

l’ancien chauffeur routier. Sans tomber dans le pessimisme, il est vrai que le secteur transport et logistique traverse une période difficile. “Regardez sur l’autoroute, vous ne verrez pas beaucoup de camions immatriculés en Fran- ce” dit Robert Chauvin. Pas tort.

de temps de conduite). En clair, leurs heures de travail ne sont pas contrôlées. “Un chauffeur de camionnette peut travailler tou- te la journée et repartir le soir fai- re un express en montant à Paris…” Le tout sans être for- cément rémunéré avantageuse-

les conditions de travail des chauffeurs.

Du 18 Avril au 2 Mai 2009

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