Journal C'est à Dire 142 - Mai 2009

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S O C I É T É

Facebook, l’ami qui vous veut du bien ? Le Haut-Doubs n’échappe pas à la frénésie “Face- book”. Le réseau social est devenu un mode de com- munication et de pression. À Maîche, un réseau s’est créé pour “le retour du carnaval”. Et vous, com- bien d’amis sur Facebook ? Internet

Facebook : mode d’emploi

Mortuaciens, Maîchois (…) regroupés sur Facebook : Pour que le film SAW 6 se tourne à Morteau (2 310), fan de la saucis- se de Morteau (79), Rugby-club de Morteau (88), lycéens à Mor- teau (407), Soutenons la candidature de Morteau aux J.O. d’hiver 2018 (792), J’aime les femmes et les saucisses de Mor- teau et j’assume (4), Si toi aussi tu prononces “Béééélieu” avec 4 é alors ce groupe est pour toi (172), Le tuyé du papy Gaby (47), Le plus beau village du monde : Belleherbe (21), les Char- quemontais (55 membres), Damprichard fan (12), Johanne Kervella (Miss Franche-Comté) 2 907 amis, Guillaume Alde- bert (chanteur) : 5 666 fans. Des limites Des informations personnelles sont délivrées. Elles peuvent concerner vos goûts, vos centres d’intérêt, et tout ce qui per- met à des annonceurs de cibler le client potentiel que vous êtes. C’est une énorme source de donnée pour les publicitaires avec la conséquence d’être “bombardé” d’offres publicitaires relativement personnalisées puisque vous avez défini tout ce qui vous intéressait. Il faut également admettre que vous ne savez pas trop où sont stockées toutes les informations et photos que vous mettez de vous, et quelle utilisation pour- rait un jour en être faite. Pour les internautes, ce risque est limité puisqu’ils ont le choix d’accepter ou non de laisser leur profil visible soit par leurs amis ou par l’ensemble des internautes. À surveiller tout de même. Pour celui qui recherche un emploi, de plus en plus de recruteurs utilisent ce systè- me afin de connaître votre vie. Un conseil : ne mettez plus vos images du samedi soir. Facebook, l’histoire Site de réseau social, “Facebook” (trombinoscope en anglais), permet de créer autour de soi une véritable communauté pour échanger avec ses amis, en retrouver, faire des connaissances, partager des photos ou des vidéos. C’est un étudiant améri- cain qui a lancé cette idée. Il est aujourd’hui milliardaire, à 24 ans. “Alors, t’es sur Facebook ?” Pour y accéder, rien de plus simple, il suffit de se connecter sur facebook.com : l’inscription est gratuite. Une fois inscrit, l’internaute remplit sa page per- sonnelle sur laquelle il met les infos qu’il souhaite (photos, activités, date de naissance, hobbies …), se lie avec des amis, utilise et partage des applications, s’inscrit dans des groupes (ceux qui aiment les fraises Tagada, le triathlon, ceux qui se lèvent tôt…), envoie et reçoit des messages. Comme il s’agit de virtualité, certains l’utilisent sérieusement. D’autres y déli- vrent des informations sans rapport avec la réalité.

M ême les conscrits de Morteau sont ins- crits sur Facebook avec 150 fans… ais pas son maire Annie Gene- vard. Ignorance ou volonté de sa part, toujours est-il que le réseau Facebook a pris une importance folle, au point que certains dénoncent - déjà - cer- taines de ses dérives. Et notam- ment son fichage électronique. Il y a pile un mois, Facebook soufflait ses cinq bougies. Du virtuel, le réseau est devenu réel puisque des milliers d’internautes peuvent commu- niquer, échanger et désormais se rencontrer. La preuve, le same-

ron 6 000 membres ! Le réseau sert également à connaître la date des soirées branchées, à supporter le club de handball de Maîche (11 membres), à retrouver ses anciens potes du collège comme celui du Mont Miroir à Maîche (90 membres) ou faire passer des messages idéologiques ou politiques. Toujours à Maîche, un réseau regroupant 314 membres s’est formé pour “le retour du carnaval” . Les per- sonnes se regroupent et publient leurs souvenirs. Florilège : “le carnaval de Maîche, c’était le bal masqué du vendredi soir et le début de trois jours de fête. Tu

di 4 avril, un immen- se rassemblement pour les “facebookeurs” de la région est organisé à Airexpo Andelnans, entre Belfort et Mont- béliard. Toute la

attendais que le bon- homme soit brûlé sur la place de Champion ou devant la mairie.” Un autre réseau se mobi- lise pour que le cinéma de la ville ne disparais-

“Pour le retour du carnaval de Maîche.”

Le Haut-Doubs n’échappe pas à la frénésie Facebook sur Internet.

avec 51 ami(e)s ou encore… Johanne Kervella, Miss Franche- Comté. Un groupe “Pour que la Franche-Comté ait le plus grand groupe sur Facebook” atteint les 10 000 membres. Preuve que les Francs-Comtois sont attachés à leur région. Un nouveau grou- pe “contre le rattachement à la Bourgogne” vient de naître (3 320 membres). Les politiques ont bien compris que pour tisser des liens… il fal- lait être sur la toile. Pour autant,

ceux du Haut-Doubs semblent discrets. Le maire deMaîche Jose- ph Parrenin n’y est pas réperto- rié. Idem pour le député Biné- truy. D’ici mars 2010 et la dési- gnation du futur président de Région, sûr que nouveaux hommes et femmes - publiques - s’inscriront pour asseoir leur présence sur le devant de la scè- ne. C’est au moment des élec- tions que l’on verra vraiment qui a le plus d’ami(e)s ! E.Ch .

Franche-Comté s’y retrouvera. La preuve avec le groupe : “Tu sais que tu es Franc-comtois quand… l’hiver dure de novembre à mai, quand tu dégustes un délicieux roëstis- jambons-salade, quand tu rigoles des blagues de la Madeleine Proust, quand pour toi, Besan- çon est la plus belle ville du mon- de, quand tu dis : T’as meilleur temps” . Ce groupe regroupe envi-

se pas. Les politiques ont mesuré la por- tée de ce formidable outil. Mais avant de s’étaler personnelle- ment sur la toile, ils laissent leur groupe s’afficher. C’est le cas de l’U.M.P., inscrite sur Facebook et dérivée à toutes les sauces (union des jeunes, du Doubs…). Claude Jeannerot, président du Conseil général du Doubs est, lui, dans la famille facebookeur

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