Journal C'est à Dire 142 - Mai 2009
P L A T E A U D E M A Î C H E
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Avec les moyens du bord Goumois et environs La société de pêche la “Franco-Suisse” lance un projet de réhabilitation des ruisseaux. Demeure le problème des lâchers d’eau effectués sans concertation en aval du barrage de la Goule. Aujourd’hui, le biotope est en danger, les fraudeurs rarement condamnés.
L e cri d’alarmen’est pas enco- re un cri d’alerte.Pour com- bien de temps encore ?Selon de nombreux pêcheurs et amou- reux de la nature, le Doubs qui coule entreFrance et Suisse aurait perdude sasuperbe.Tant auniveau de la qualité de l’eau qu’au niveau de sa faune piscicole. Le problème n’est pas nouveau. Disons qu’il est devenu récur- rent au point qu’ils sont nom- breux à élever la voix. C’est le rives, du barrage de la Goule jus- qu’en aval du Moulin du Plain. “Il y a des espèces qui ont dis- paru à l’instar du plécoptère” (N.D.L.R. : insectes allongés, plats, à corps mou) confie Patri- ce Delavaux. Peu visible, cette disparition menace à terme les truites et du coup le tourisme local, qui vit de la pêche. “C’est toute la chaîne alimentaire qui est chamboulée” note le respon- sable. Si les truites arrivent tant bien que mal à se reproduire, force est de constater que le résul- tat de la fraie est devenu de plus en plus aléatoire dans cette par- tie du Doubs encaissée entre deux vallées. Première cause : le barrage. Ainsi, le débit d’eau peut varier très rapidement et passer de 2 m 3 seconde à 40 m 3 seconde. “Les poissons sont obli- gés de s’abriter lorsque l’eau mon- te. Lorsqu’elle redescend, ils sont piégés sur les rives. À ce moment- cas de l’association de pêche “La Franco-Suis- se” et de Patrice Dela- vaux, garde-pêche sur le secteur qui couvre plusieurs kilomètres de
les têtes de bassin comme le bief de Vautenaivre qui sera remo- delé afin que les truites puissent à nouveau l’emprunter et s’y reproduire. Un dossier Interreg IV France-Suisse a été déposé il y a trois ans… Les fonds n’ont pas encore été débloqués. En attendant, les pêcheurs veillent. Et dénoncent : “Lorsque que je vois que la station d’épuration de La Chaux-de- Fonds, pourtant récente, ne fonc- tionne pas lorsqu’il y a un gros coup de pluie, je trouve que c’est inacceptable. On retrouve des lin- gettes à Biaufond !” , conclut Patri- ce Delavaux, conscient qu’une prise de conscience de la part du public et politique est néces- saire. L’eau est en danger. E.Ch.
là, on oublie les contrôles de pêche, on prend son seau et on ramas- se les truitelles piégées” note le garde-pêche. Lorsque E.D.F. gérait le barrage, “La Franco- Suisse” avait réussi à faire recon- naître ses erreurs à l’entreprise. E.D.F. avait alors versé 30 000 euros pour dédommager les dégâts piscicoles. Problème, le barrage a été rache- té par une société dont les capi- taux sont basés en Suisse, voi- faire du “fric.” Elle turbine quand la demande d’électricité est la plus forte. On ne peut rien pré- voir.” Ces lâchers ont des conséquences terribles : appauvrissement du sol, disparition des espèces. Pire, l’eau venant du barrage est plus froide en température. Consé- quence : la variation trop forte tue les œufs et les petites espèces endémiques. “La montée de l’eau est même dangereuse pour les pêcheurs…” note André Tribou- let, un des fondateurs de l’association ! Née en 1945, la Franco-suisse a décidé de saisir le problème à bras-le-corps. “Nous attendons déjà le résultat de l’étude qui confirmera les conséquences néfastes des lâchers.” Cette der- nière a coûté près de 48 000 euros, dont 5 000 rien que pour l’association de pêche. Elle espère rapidement réha- biliter les ruisseaux situés dans re en Angleterre. “Aujourd’hui, on ne sait plus vraiment à qui s’adresser” déplore le garde-pêche. “Cette société n’est là que pour
“EDF a déboursé 30 000 euros.”
Patrice Delavaux, garde-pêche à “La Franco-Suisse” : “Des espèces ont disparu du Doubs.”
Déchets : la prévention est-elle suffisante ? Le Russey et environs
E ntre les politiques de communicationmenées par les collectivités pour inciter les habitants à bien trier et la réalité du terrain, le fossé est énorme. Certes, celui- ci s’est néanmoins réduit depuis quelques années,notamment pour le canton du Russey ou le can- ton de Maîche. S’il existe toujours des décharges sauvages dans la vallée du Doubs, à quelques pas de la fron- tière suisse, leur nombre a for- tement diminué. “On en retrou- ve toujours” déplore Sonia Zuni- no, ambassadrice du tri à la com-
Jusqu’au 15 avril, le canton du Russey sensibilise ses habitants à la gestion des déchets. Sans cesse, les collectivités rabâchent les mêmes messages. Problème : les sanctions aboutissent rarement.
Renseignements : 03 81 43 81 26 ou cocomdurussey@wanadoo.fr
Du 1er au 15 avril : exposition sur les déchets (dans le cadre des “Recyclades”) à la bibliothèque du Russey. Visite aux heures d’ouverture : mardi 17 heures, 19 heures, mercredi 14 h 30, 17 heures, samedi 10 heures- 12 heures et 14 h 30-17 heures
rarement. Malgré toutes les bonnes inten- tions, il semble difficile d’éduquer les habitants puisque les erreurs de tri sont de plus en plus nom- breuses alors que le tri existe depuis 2002 à la Communau- té de communes du Pays du Rus-
ter l’investissement d’engins. Les actes d’incivilité demeurent. Avec le renouvellement de popu- lation qu’a connu l’espace fron- talier ces dernières années, les appels au tri ne sont pas qu’une bouteille lancée à la mer. Ainsi, la communauté de communes du Russey qui regroupe 17 com- munes rappelle qu’au tri ne se mettent que les bouteilles et fla- cons plastiques de produits ali- mentaires et d’hygiène, des car- tonnettes, du papier et des emballages alimentaires métal- liques. Les autres déchets vont à la déchetterie ou lors de la col- lecte annuelle des encombrants. Un doute, une question : consul- ter l’ambassadrice du tri. Prin- temps oblige, de nombreuses associations vont, dans vos vil- lages, organiser des nettoyages. Un geste simple mais efficace.
munauté de communes du Russey et de Maîche. “Il m’arrive parfois de retrouver des indices dans les sacs poubelles laissés en vrac dans les aires de
sey où la redevance au nombre de personnes est appliquée. Maîche étudie le projet de pas- ser en redevance inci- tative. Concernant l’utilisation
Les poursuites aboutissent rarement.
de la déchetterie des Fins, son coût revient à moins de 7 euros à chaque habitant. L’espace d’un temps, la communauté a étudié la création d’une déchetterie avant de se raviser pour une rai- son de coût d’exploitation. En créer une aurait coûté près de 30 euros par an par habitant pour l’exploitation sans comp-
tri alors qu’un service de collecte existe. Avec des adresses, des comptes bancaires (…), on peut remonter à celui qui a déchar- gé ses poubelles” , note cette der- nière. Ensuite, l’ambassadrice du tri transmet au maire de la commune. À la charge du pre- mier magistrat d’engager des poursuites. Celles-ci aboutissent
Sonia Zunino, ambassadrice du tri au Russey.
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