Journal C'est à Dire 141 - Février 2009

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V A L D E M O R T E A U

Il a découvert une pépite Les Fins C’est un peu comme un diamant brut. Il l’a découvert, l’a taillé et le voit désormais briller. Vincent Léchine n’a rien d’un joaillier. Son élément : c’est l’eau. Et chlorée de préférence. Premier entraîneur du nageur Amaury Leveaux, médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Pékin et record- man du monde du 50 m et 100 m nage libre, le directeur de la piscine des Fins-Morteau regarde aujourd’hui avec attention les résultats de son protégé. Entretien.

MORTEAU Référence : 102144

C’ est à dire : Vous sou- venez-vous de votre première rencontre avec Amaury Leveaux ? Vincent Léchine : Je m’en sou- viens très bien. Je m’occupais de la surveillance du bassin de Del- le (Territoire-de-Belfort) au début des années quatre-vingt-dix. Comme les autres jeunes, Amau- ry venait pour jouer, pour plon- ger. Lorsqu’il nageait, on sentait qu’il avait déjà quelque chose. Il y avait le geste, la glisse. Ça a été dur de le convaincre de venir nager. Je crois qu’à l’époque, il faisait déjà un peu de boxe et de basket. Je l’ai un peu harcelé et surtout réussi à convaincre sa maman. Dans sa famille, per- sonne ne nageait. Ensuite, sa sœur et son petit frère Aurélien ont suivi.

Càd : Est-il favorisé par sa grande taille (2,04 m) ? V.L. : C’est sûr. Mais nous avons limité la pratique de la brasse pour préserver ses articulations. Il était fragile. Càd : Cela fait quoi d’avoir découvert un champion ? V.L. : Plaisir. Je ne lui ai mis que le pied à l’étrier. Càd : Il est aujourd’hui sur- nommé le grand blond. Était- ce le cas à Delle ? V.L. : Non. (il hésite). On le sur- nommait le petit con, mais il ne faut pas l’écrire (rires). On a eu quelques prises de bec. Je vou- lais qu’il fasse du demi-fond pour progresser et pas tout de suite du sprint. C’était le seul moyen pour qu’il puisse enre- gistrer des progrès.

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Directeur de la piscine des Fins, Vincent Léchine fut le premier entraîneur du nageur Amaury Leveaux, l’homme le plus rapide au monde sur 50 et 100 m.

prendre la grosse tête.

moitié d’un saumon…Et ce n’était que l’entrée. C’était un pari avec un de ses potes. Il l’a réussi. Càd : Le garçon était-il impré- visible ? V.L. : C’est vrai, il est né dans un quartier, il s’est débrouillé seul. Il a été élevé par sa maman et son père, je ne l’ai jamais vu. À l’époque, il avait déjà le tempé- rament d’un gagnant. Càd : Attendiez-vous une tel- le progression de sa part et jusqu’où peut-il aller ? V.L. : On savait qu’il avait un potentiel mais de là à dire qu’il

allait être le plus rapide du mon- de… Il sera encore très présent aux J.O. de Londres en 2012. À mon avis, il a parié avec son petit frère qu’il ferait le relais 4 x 100 avec lui. Càd : Avez-vous des conseils à lui donner concernant sa technique de nage ? V.L. : Je n’ai pas cette prétention. Càd : Morteau bénéficie d’une belle enceinte pour s’entraîner. Or, aucun club ne l’utilise. Pour- quoi ? V.L. : Il n’y a pas de club de nata- tion àMorteau. Il y a eu des essais

mais ils ne se sont pas concré- tisés. Les nageurs de La Chaux- de-Fonds viennent régulièrement. Pour qu’il y ait un club, il faut des personnes derrière… Càd : Amaury a nagé récem- ment au meeting de Besan- çon. Peut-on imaginer un jour le voir nager à Morteau ? V.L. : Ça devait se faire… Mais avec les entraînements et les sol- licitations, il n’a pas pu venir. Il m’arrive d’avoir de ses nouvelles mais il a gardé davantage de contacts avec mon petit frère.

Càd : Selon ses coéquipiers, c’est un gros mangeur, notam- ment de hamburgers. Avez- vous des anecdotes à ce sujet ? V.L. : Oui (il sourit). Je ne sais pas aujourd’hui s’il mange beau- coup de hamburgers mais en tout cas je me souviens d’un repas pré- cédent une compétition interré- gionale. Il y avait un buffet à volonté mais j’avais fait croire aux nageurs qu’ils avaient droit à tout, mais uniquement ce qu’ils pouvaient mettre dans une seu- le assiette.Amaury a su qu’il pou- vait se resservir. Il a mangé la

“On a eu des prises de bec.”

Càd : Ensuite, il a fallu le mettre au travail… V.L. : En six mois, il a rattrapé le niveau des

Càd : L’image d’Amaury Leveaux embrassant sur la bouche le présenta-

teur Nelson Monfort lors des championnats d’Europe a fait le tour des télés. Est-ce bien l’Amaury que vous connais- sez ? V.L. : Totalement. Il n’a pas chan- gé, il est toujours aussi “fou fou” et reste fidèle à lui-même sans

garçons de son âge d’abord en crawl puis en dos. Ensuite, il a fait du papillon. C’est d’ailleurs là qu’il a battu son premier record régional. Je n’étais donc pas sur- pris lorsqu’il a battu le record du monde sur 50 m papillon.

Propos recueillis par E.Ch.

Histoire

La foudre enflamme le clocher de l’église de Morteau Les pompiers de Morteau ne parviendront pas à maî- triser l’incendie qui a dévasté le clocher le 5 mai 1945. Il sera reconstruit en 1948.

Dans le HAUT DOUBS, pour construire une maison,

L e5mai 1945,vers 16heures, le clocher de l’église deMor- teau s’embrase, frappé par la foudre.Rapidement,les badauds se massent autour de l’édifice en flammes et les pompiers tentent de s’organiser pour éteindre l’incendie. Nous sommes à la fin de la guerre et les hommes dis- posent d’un matériel insuffisant pour maîtriser le sinistre. Seu-

le l’intervention de leurs homo- logues du Locle leur permet de contrôler le feu. Désavoués, tous les pompiers de la compagnie mortuacienne vont démission- ner à la suite de cette affaire. Il reste de cet épisode une seu- le photographie connue dont l’auteur est Monique Remonnay. On y voit le clocher transfor- mé en un véritable brasier. Le

nous irons tous HAUTBOIS !

L a société Haut Doubs Créer Batir vient de créer une gam- me de maisons à ossature bois, économiques et écolo- giques. On peut habiter une mai- son respectueuse de l'environnement, et construite en un temps record, pour un budget compris entre 145 000 et 155 000 euros*. Qui dit mieux ? En plus, ces maisons peuvent béné- ficier de la fameuse norme NF Hau- te Qualité Environnementale. Installée depuis 3 générations à Morteau, la société Haut Doubs Créer Bâtir n'en est pas à sa pre- mière innovation : elle a partici- pé à la création de la gamme de

maisons PRIM'TEMPS (gamme de maisons sur catalogue à par- tir de 100 000 euros, une idée qui s'avère idéale dans ces périodes de crise), et notre constructeur du haut Doubs a également été l'un des premiers à obtenir la norme NF HQE (Haute Qualité Environ- nementale). Avec les maisons HAUTBOIS, Haut Doubs Créer Batir a compris qu'il fallait faire des économies d'énergie, de préser- ver la planète et surtout de construi- re sa maison sans hypothéquer son avenir et ses finances. Une idée qui séduira nombre d'habitants de la région, surtout parmi les jeunes ménages.

1948 et les travaux définitifs peuvent commencer” lit-on dans le livre “Morteau, son église”. L’ouvrage précise que deux dalles en ciment sont coulées l’une au-dessus de la voûte, l’autre au sommet de la tour. Le chantier se ter- mine “le 5 octobre 1950.” Il aura coûté à l’époque “9 mil- lions dont 4 furent payés par les paroissiens et le reste par la commune.” Le chœur de l’église de Morteau a été édi- fié en 1481. La construction du clocher fut achevée en 1518. Après s’être effondrée, la nef centrale a été reconstruite en 1652. Le 5 mai est une date brûlan- te pour Morteau. Puisqu’en 1865, ce jour-là, un violent incendie réduit en cendre les deux tiers de la ville. du 72 ème congrès départe- mental des sapeurs-pom- piers du Doubs). La photo du feu a été réali- sée par Monique Remonnay (reproduction du document

dôme est détruit, les horloges aus- si. Les dégâts se limitent à cette partie de l’église qui ne sera pas reconstruite immédiatement. Le bâtiment sera couvert par un toit provisoi- re. “Une deman- de de monnaie- matière portant sur 40 tonnes de ciment et 23 tonnes de fer n’est satisfaite qu’au printemps La reconstruction débute en 1948. La photo est signée Marcel Curty.

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