Journal C'est à Dire 141 - Février 2009

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É C O N O M I E

Auto-entrepreneur, une idée qui fait mouche Le nouveau statut d’auto-entrepreneur libère les initiatives. Dans le Doubs, des dizaines de personnes s’y intéressent, séduites par l’idée de créer leur entreprise d’une façon simple et sans contraintes. Innovation

P révu par la loi de modernisa- tion de l’économie, le statut d’au- to-entrepreneur suscite l’inté- rêt de celles et ceux qui ont envie de travailler pour leur propre compte. Ce nouveau dispositif qui est entré en vigueur début janvier semble faire mouche sur le marché du travail. En un mois, dans le Doubs, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, et la Chambre de Commerce et de l’Industrie ont déjà enregistré une quarantaine d’auto-entre- preneurs dans des secteurs divers (méca- nicien automobile, tapissier, créateur de bijoux, service à la personne, installa- teur de stores…). Les profils sont très variés. Jusque-là réservé aux métiers de l’artisanat et du commerce, ce statut s’applique désormais aux professions libérales ! Le grand principe de ce dispositif ima- demandeur d’emploi ou retraité. L’es- sentiel est de développer “une activité à titre principal ou complémentaire pour augmenter ses revenus” a indiqué le secrétaire d’État. En filigrane de cette mesure, l’État cherche aussi à lutter contre le travail au noir. Pour encourager cet esprit d’initiati- ve, toutes les démarches administra- tives inhérentes à la création d’une entre- prise ont été simplifiées. En quelques minutes seulement, on devient auto- entrepreneur et ce, sans débourser un centime d’euro ! Rapide, facile et gra- tuit : voilà la recette. Ceux qui le sou- haitent peuvent se déclarer sur Inter- net, ce qui leur évite d’avoir à se dépla- cer à la C.C.I. ou à la C.M.A. pour s’en- registrer. Le système est extrêmement souple pour giné par Hervé Novelli, secré- taire d’État chargé des P.M.E., est de “libérer les initiatives” chez toutes les personnes qui ont un projet d’entreprise, peu importe que l’on soit étudiant, déjà salarié, fonctionnaire,

les “personnes qui ne veulent pas néces- sairement créer une société commer- ciale pour exercer leur nouvelle activi- té et souhaitent pouvoir débuter ou arrê- ter facilement leur activité indépendante” estime Hervé Novelli. La procédure est simplifiée mais le sta- tut d’auto-entrepreneur est bien enca- dré. Par exemple, “le chiffre d’affaires pour 12 mois ne doit pas dépasser les 32 000 euros pour les activités de pres- tations de services et 80 000 euros pour les activités de production, fabrication, commerce” rappelle la Chambre de Métiers. Les chiffres d’affaires plafon- nés sont la confirmation que devenir auto-entrepreneur ce n’est pas l’eldo- rado, mais qu’i s’agit plutôt d’un statut pour compléter légalement ses revenus lorsque l’on est déjà salarié ou retraité. En revanche, le paiement des cotisa- tance pour les activités de services. Il est de 12 % pour les activités de pro- duction. “L’affiliation au R.S.I. (régi- me social des indépendants) garantit aux cotisants une couverture maladie sauf si aucun chiffre d’affaires n’est décla- ré pendant un an” poursuit la Chambre de Métiers du Doubs. Parmi les mesures intéressantes, l’auto-entrepreneur est également exonéré de taxe profession- nelle pendant trois ans ! “Ce statut est un bon moyen de tester un marché et pourquoi pas de changer ensui- te de statut pour créer une société clas- sique, plus pérenne” note le service juri- dique de la Chambre de Commerce et de l’Industrie. Ce statut peut donc être une étape avant l’entreprise tradition- nelle. La simplification des formalités dote le tions sociales est assoupli com- paré à une entreprise classique. L’entrepreneur a le choix de s’en acquitter tous les mois ou tous les trimestres. Leur montant est de 21,3 % du chiffre d’affaires et ce, quelle que soit son impor-

statut d’auto-entrepreneur d’un certain nombre d’atouts. Néanmoins, la per- sonne qui s’y aventure ne doit pas oublier que cela ne la dispense pas de respec- ter les règles qui régissent la profession qu’elle prétend représenter. N’est pas électricien ou maçon qui veut ! Ce sont des métiers qui imposent des compé- tences et des assurances. “Une quali- fication est requise par la loi (un diplô- me ou trois années d’expérience)” pour une vingtaine de professions, dont les métiers de bouche et de la construction. Avant de s’engager, il est donc préfé- rable de s’informer. La C.C.I. et la C.M.A. organisent régulièrement des réunions d’information pour accompagner les auto-entrepreneurs dans leur projet avec un maximum de garanties. T.C. Tous les métiers peuvent être abordés avec ce nouveau statut.

“Un bon moyen pour

tester un marché.”

Renseignements sur www.auto- entrepreneur.fr

“C’est le statut idéal pour tester le marché” Témoignage

Salarié en Suisse, Mathieu Le Duc exer- ce également depuis le 5 janvier ses talents de mécanicien auto au sous- sol de son domicile de Mouthe. Le statut d’auto-entrepreneur lui permet de tâter le terrain avant d’aller plus loin dans son projet d’installation.

lutive et bien structurée.

6 heures à 15 heures, ce qui me libère une bonne partie de l’après-midi pour m’occuper des voitures. Càd : Vous êtes équipé en conséquence ? M.L.D. : J’ai d’abord transfor- mé mon garage en atelier puis j’ai investi de façon à pouvoir réaliser des travaux d’entretien et de réparation automobile. Les clients bénéficient des mêmes garanties proposées par un gara- giste. Les choses sont claires. C’est le statut idéal pour tester le marché. Càd : En vue d’une installa- tion future ? M.L.D. : Tout à fait. Aujourd’hui, le but n’est pas forcément de gagner plus mais de vérifier s’il est vraiment possible de vivre de cette activité à Mouthe.

Càd : Comment avez-vous découvert ce statut d’auto- entrepreneur ? M.L.D. : Par le biais d’une annonce lue dans la presse. Càd : En quoi correspond- t-il à vos attentes ? M.L.D. : La procédure de décla- ration est rapide et très sim- plifiée. Comme on n’est taxé seu- lement sur les bénéfices à hau- teur de 21 %, ça offre une gran- de souplesse dans la gestion du travail sous réserve bien sûr de ne pas dépasser un certain chiffre d’affaires, plafonné à 32 000 euros dans mon cas. Au- delà, on passe en micro-entre- prise. Càd : Comment vous orga- nisez-vous avec votre emploi en Suisse ? M.L.D. : Je travaille à Orbe de

C’est à dire : Qu’est-ce qui motive cette double activité ? Mathieu Le Duc : Tout sim- plement l’envie d’exercer mon premier métier à savoir la méca- nique auto. On est venu à Mouthe en mai 2000. J’ai trou- vé assez rapidement un emploi dans une petite entreprise de mécanique de précision à Orbe. Comme on se plaît à Mouthe, on souhaite y rester longtemps. D’où l’idée de concilier ces deux projets dans une démarche évo-

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Propos recueillis par F.C.

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Mathieu Le Duc a trouvé dans le statut d’auto-entrepreneur la formule adéquate à son projet d’évolution professionnelle.

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