Journal C'est à Dire 141 - Février 2009

P L A T E A U D E M A Î C H E

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2,5 millions d’euros dans le vent ? Le nouveau radar météorologique situé à Montancy (canton de Saint-Hippolyte) est un outil redoutable pour affiner les prévisions en Franche-Comté. Or, la création d’éoliennes en Suisse voisine pourrait perturber son bon fonctionnement. Sous la pression, ces dernières pourraient ne jamais sortir de terre. Technologie

S i les éoliennes ne font pas encore la pluie et le beau temps, celles-ci peuvent avoir de lourdes consé- quences pour les prévisions météo- rologiques. Depuis qu’ils sont dotés d’un radar météorologique der- nier cri, les météorologues francs- comtois arrivent à mieux pré- voir les aléas du temps. C’est notamment vrai depuis deux ans,

date de mise en fonction du radar hydrométéorologique situé àMon- tancy, non loin de Saint-Hippo- lyte. Perché à 930 mètres d’altitude, il regroupe les dernières tech- nologies. Or, les éoliennes ne vont pas de pair avec la tech- nicité du radar. Plutôt scienti- fique comme approche mais faci- le à comprendre. En effet, des

éoliennes trop proches du radar génèrent de forts échos fluc- tuants perturbant à la fois les mesures des précipitations et

20 km radar” précise une note de Météo France. En service depuis deux ans, le site météo- rologique de Montancy n’avait

les mesures de vent. Pour conserver une bonne couverture, “il est nécessaire de res- pecter les préconisa-

pas trop de souci à se faire. Les seules éoliennes présentes étaient celles du Lomont (15 au total),

“Financé à 5 % par Météo Suisse.”

à plus de 20 km à vol d’oiseau. La donne pourrait changer puisque nos voisins suisses veu- lent créer d’ici 2011 un parc éolien du côté des Breuleux (Jura suis- se)… À vol d’oiseau, une petite quinzaine de kilomètres sépa- rerait alors les deux sites ! Bref, il y a incompatibilité. Enfermé dans une sphère pro- tectrice blanche (seule couleur qui laisse passer les ondes), le radar, haut d’une dizaine de mètres, utilise une technique de double polarisation et de Dop- pler. Il a révolutionné les pré- visions en améliorant l’estimation des quantités de pluie et permet de différencier les types de pré- cipitation (neige, grêle) sur un rayon allant de Belfort à Besan- çon. En matière de prévision immédiate, l’outil est redoutable. Choisi pour sa position géogra- phique permettant de couvrir le bassin de la Loue, de Belfort, de Vesoul et prévenir d’éventuelles inondations, il a coûté la somme de 2,5 millions d’euros. Le projet a été financé à

tions lors de l’implantation de parc éolien dans un rayon de

Les éoliennes produisent des échos fluctuants. Ceux-ci peuvent nuire au bon fonctionnement des données utilisées par Météo France et Météo Suisse.

50 % par l’Union européenne, 25 % par l’État, 20 % par Météo France… et 5 % par Météo Suis- se. Là est la clé du problème. Sachant que les Helvètes ont payé pour utiliser les données, ils ne vont pas se tirer une balle dans le pied en accordant la création de onze éoliennes entre les communes des Breuleux et des Bois, situées en face de Damprichard… Selon les estimations du canton du Jura, les onze moulins à vent de grande puissance (2MWpar uni-

té), d’une hauteur de 100 mètres et plus, fourniraient les besoins en électricité de 8 500 ménages, soit bien plus que les 4 700 que comptent les Franches-Mon- tagnes. Sans doute ne verront-elles jamais le jour…À moins que les informaticiens de Météo France trouvent d’ici 2011 un program- me permettant de réduire l’influence de l’éolien sur le radar. D’ici là, il continuera à faire la pluie et le beau temps. E.Ch . Entreprendre Nouvelle initiative du Conseil régional de Franche-Comté en matière dʼéconomie avec le portail Internet www.entreprendre-en-franche- comte.fr : un seul clic pour accéder à toutes les informa- tions utiles aux entreprises. Plus de 200 organismes et 400 contacts répertoriés. Permis Lʼaide au financement du per- mis de conduire des jeunes est opérationnelle depuis janvier à Morteau. Cette aide sʼadresse à tous les mortuaciens âgés de 17 à 21 ans en apprentissa- ge de la conduite dans une auto-école de Morteau. Cette aide forfaitaire (360 euros, soit environ 1/3 du permis de conduire) se présente com- me une aide citoyenne dans la mesure où, en contrepartie de lʼaide attribuée, le jeune béné- ficiaire devra sʼinvestir sur une durée de 35 heures au profit de la commune. Les dossiers de demande dʼaide sont à reti- rer au C.C.A.S., 6, rue Barral à Morteau. Contact : Léa Guillaume au 03 81 68 56 86. Frontaliers “Comment adapter sa recherche dʼemploi après 50 ans ?” 7 ateliers sur ce thè- me auront lieu du 11 mars au 22 avril, tous les mercredis après-midi dans les locaux du Groupement Transfrontalier Européen, 29, Grande rue à Morteau. Renseignements au 03 81 68 55 19. En bref…

La France possède 24 radars hydrométéorologiques comme celui de Montancy. Sa réalisa- tion a coûté 2,5 millions d’euros. Son but : affiner les prévisions et prévenir les risques.

Personnes âgées : début de chantier À Maîche, l’E.H.P.A.D. ouvre une structure pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer de 18 places. Treize postes sont créés. Le retard est comblé mais loin d’être bouché tant la demande explose. Maîche

L’ accueil des personnes âgées en maison de retraite est un chan- tier de taille. Celui de l’accueil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer en est un autre. Plus vaste et plus problématique. Depuis mi-janvier, le secteur de Maîche a comblé une partie de son retard en matière d’accueil des personnes dépen- dantes grâce à l’appui de la Mutualité française. Situé rue Montalembert, l’établissement d’hébergement pour per- sonnes âgées dépendantes (E.H.P.A.D.) peut accueillir - depuis le 22 janvier - 18 personnes atteintes de la maladie Alz- heimer. C’est loin d’être du luxe pour ce secteur regroupant près de 3 000 per- sonnes dont l’âge atteint 70 ans. 1 000 ont plus de 75 ans. “Le maire n’est pas allé faire des piqûres chez les malades mais presque…” , ironise Joseph Parre-

nin, maire de Maîche, souvent interpellé par ses administrés sur le manque de services à la personne. “Nous devions trouver des solutions

Comptez un an d’attente…

Président de la mutualité du Doubs, maire, président du Conseil général, sous-préfet : tous se réjouissent de l’ouverture de la structure “Alzheimer” à l’E.H.P.A.D. de Maîche. Le problème de la dépendance est loin d’être réglé.

moitié par des subventions : 400 000 euros du Conseil général et 1,1 million d’euros de fonds mutualistes. Maîche et son plateau bénéficient aujour- d’hui de 72 places d’accueil en maison de retraite, dont 18 sont réservées aux malades d’Alzheimer. Problème : L’E.H.P.A.D. Franche Montagne affiche complet malgré une capacité hôtelière de 85 lits ! Trente dossiers sont en atten- te pour les 64 places composant l’accueil permanent. Comptez un an d’attente… ou un décès. Trois places temporaires

sont également proposées, mais com- plètes. Il reste toutefois des possibilités pour l’accueil de jour dont la capacité est de 5 places. Concernant les 18 chambres réservées aux malades d’Alzheimer, les réserva- tions ne sont pas tout à fait terminées. “La Mutualité française Doubs conti- nuera dans les prochaines années à créer de nouveaux établissements pour per- sonnes âgées dépendantes. Ses axes forts : des établissements accessibles à tous, la préservation de la dignité et de l’intimité

des résidents, un projet de vie collectif et individualisé” , concède Pierre Alixant, président du conseil d’administration de la Mutualité française Doubs, laquelle protège 350 000 personnes. Coût de l’accueil : 56 euros par jour à la charge du patient. Des aides person- nalisées sont possibles. Si le problème de la prise en charge est loin d’être réso- lu, disons qu’il est atténué. Le chan- tier ne fait que débuter. E.Ch .

pour accueillir les personnes âgées.” Les difficultés rencontrées au début des années 1990 pour la construction de ce type d’accueil font désormais partie du passé. La Mutualité française a donc mis la main au porte feuille en réalisant cette extension dont le montant s’élève à 3,150 millions d’euros dont une partie a bénéficié de subventions du Conseil général du Doubs, du fonds national social action mutualistes, financés pour moitié par un prêt locatif social et pour

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