Journal C'est à Dire 141 - Février 2009

D O S S I E R

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M oins catastrophique que prévu. Voilà en résu- mé le bilan du 19 ème salon international de la haute horlogerie (S.I.H.H.) de Genève. Pour la première année, le S.I.H.H. avait le fait pari de devancer la foire de Bâle au calendrier. Il a connu une baisse de fréquentation de l’ordre de 20 %. Les Américains, Japonais, Chinois et Russes se sont moins déplacés et la crise économique a fini par toucher l’horlogerie suisse. Interrogée par des médias helvétiques, Fabienne Lupo, directrice du S.I.H.H., admettait que le bilan du salon était “moins pire que prévu.” On est tout de même loin de l’euphorie de la précéden- te édition (14 000 visiteurs). La situation de retrouver le salon de Genève avant Bâle devrait se renouveler en 2010. L’an prochain, Baselworld se tient aussi début mars, en même temps que le Mondial de l’Automobile à Genè- ve. Et en avril, la cité du bout du lac accueillera la Cou- pe du monde d’équitation à Geneva-Palexpo. Les dates Les aiguilles sur Bâle Horlogerie Après une baisse de fréquentation au salon de l’horlogerie à Genève, place à la foire de Bâle à partir du 26 mars. Nouvelle manifestation mais mêmes objectifs : faire signer des contrats.

Le pôle luxe face à son destin France Les entreprises de la bande frontalière réunies sous la bannière “Luxe and Tech” commencent à s’organiser pour anticiper des baisses de commandes. Certaines cherchent à se positionner sur d’autres secteurs d’activité.

L’ association “Luxe and Tech” est un réseau de 32 entreprises toutes ins- tallées dans un rayon de 30 km, entre le Val de Morteau et le Plateau de Maîche. Horlogerie, maroquinerie, bijou- terie, joaillerie, instruments d’écriture, toutes ces entreprises travaillent pour l’industrie haut de gamme. À elles toutes, ces sociétés françaises emploient 1 450 salariés et réalisent un chiffre d’affaires cumulé de 200 millions d’euros. Hier encore, leur principale préoccupa- tion était de trouver de la main-d’œuvre, régulièrement aspirée par les entreprises de Suisse voisine pour lesquelles d’ailleurs, la plupart travaillent. En quelques mois, la donne s’est radicalement inversée. Aujourd’hui, les entreprises du pôle luxe, confrontées au ralentissement géné- ral, veulent assurer leurs arrières. Toutes ne sont d’ailleurs pas impactées de la même manière par la récession. Celles qui sont orientées sur le marché des accessoires de maroquinerie haut de gam- me s’en sortent mieux que les entreprises positionnées sur les instruments d’écriture. “Celles qui sont sur des niches s’en sortent mieux que d’autres” dit-on dans l’entourage de cette association d’industriels. Tout dépend aussi du niveau de gamme : “Plus il est élevé, plus les entreprises travaillent en amont, avec des bureaux d’études, et moins elles sont soumises à des problèmes.” Une douzaine d’entrepreneurs du pôle luxe se sont rencontrés récemment pour débattre de la conjoncture actuelle et échanger des informations. “Au lieu de rester seul dans son coin, l’idée est de se regrouper autour de certaines thématiques

du prochain S.I.H.H. seront précisées début mars par le Comité des expo- sants. Leur décision accompagnera les premiers résultats sur les com- mandes passées à Genève, qui pèsent lourd dans les chiffres d’affaires

Le secteur emploie 49 000 personnes.

annuels des marques. Aujourd’hui, la foire mondiale de Bâle qui se déroule du 26 mars au 2 avril va constituer un nouveau baromètre pour savoir si l’activité va repar- tir car il n’y a pas que l’horlogerie concernée mais une kyrielle de métiers gravitant autour. Le secteur emploie 49 000 personnes en Suisse dont envi- ron 7 000 frontaliers francs-comtois. Les sous-traitants représenteraient environ 3 000 emplois. Près de 2 000 exposants venus de quarante pays présenteront leurs nouveautés en horlogerie et bijoux. Encore une fois, c’est le très haut de gamme qui devrait s’en sortir le mieux. Les montres à forte valeur ajou- tée sont en effet devenues un placement refuge, sans risque. Bâle n’a plus le même impact qu’il y a trente ou quarante ans en raison de l’étalement des commandes tout au long de l’année. Néanmoins, ils sont nombreux à espérer que ce salon remette les pendules à l’heure.

pour proposer une offre groupée sur cer- tains marchés.” L’idée en réflexion actuellement est aus- si de se positionner sur un nouveau mar- ché : le médical. Le pôle Luxe and Tech participe à une commission médicale du pôle franc-comtois des microtechniques. Un groupe d’une douzaine d’entreprises se dit prêt à explorer ce marché qui sur le plan mondial se porte toujours bien. Certaines entreprises du pôle Luxe and Tech se positionneraient peut-être vers le médical.

Le salon S.I.H.H. de Genève a été “moins catastrophique que prévu.”

E.Ch.

J.-F.H.

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