Journal C'est à Dire 140 - Janvier 2009

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É C O N O M I E

Denis Sire prend la tête de S.D.D.H. À 53 ans, il vient de prendre la direction de la Société De Diffusion Horlogère (S.D.D.H.). Un de ses objectifs : s’implanter sur de nouveaux marchés à l’export. Morteau

L a Société De Diffusion Horlogère (S.D.D.H.) change de directeur.Aux affaires depuis 40 ans, Bernard Lascaugiraud vient de vendre l’entreprise à un de ses plus fidèles collaborateurs qui

occupait jusque-là la fonction de cadre commercial. Il s’agit de Denis Sire, un quinquagénaire audacieux que les responsabi- lités n’effraient pas. “C’est un challenge pour moi” confie-t-il. À 53 ans, il prend en main

S.D.D.H. et ses 17 salariés. Son objectif est de pérenniser l’acti- vité de cette maison pour laquel- le il travaille depuis 34 ans, sans tout révolutionner. Denis Sire avoue plutôt s’inscrire dans “la continuité” de son prédécesseur. “Je reprends l’entreprise en l’état. À moi de la faire fonc- tionner. Je vais faire ce que je sais faire. Je ne veux pas tout bouleverser.” L’enseigne discrète de la rue de la Chaussée à Morteau réalise un chiffre d’affaires qui approche les 4 millions d’euros. Il est en progression constante ces trois dernières années. Pas question donc pour Denis Sire de chan- Sport-Way, les propres marques de S.D.D.H. sur de nouveaux marchés. “75 % de notre activi- té est faite en France et 25 % à l’export. Mon objectif est d’aug- menter le chiffre d’affaires à l’ex- port. Il existe encore des niches qui correspondent à de nouveaux pays” explique le responsable qui ne donnera pas davantage de détails sur les territoires qui ont été ciblés dans le cadre de ce développement. La commercialisation de ces marques n’est qu’un aspect du ger de stratégie dans un contexte concurrentiel. Il va cependant s’ap- puyer sur ces bases pour positionner, entre autres, les gammes Passion, Bernard Florentin et

développement économique de S.D.D.H. Car l’activité princi- pale de la Société De Diffusion Horlogère est le private label , c’est-à-dire qu’elle s’est spécia- lisée dans la création de montres griffées à l’effigie d’un client. Ce rôle de prestataire est essentiel. Cette entreprise ne vend pas les produits en direct à un réseau de distributeurs classiques com- me celui des bijoutiers exploi- té par la plupart des marques horlogères, mais à des grossistes qui se chargent de les diffuser auprès de buralistes par exemple ou des professionnels de la bijou- terie fantaisie. Pour “conquérir de nouveaux collection doivent être renouve- lés. Mon but est de développer des collections appropriées à chaque marché”, le tout à per- sonnel constant. En accédant à ses nouvelles fonc- tions, Denis Sire n’a pas l’in- tention de perdre le contact avec le terrain qu’il pouvait avoir lors- qu’il était commercial. L’incer- titude du début d’année 2009 et le spectre de la crise qui guet- tent l’horlogerie le poussent au contraire à rester proche des distributeurs pour conforter les marchés” , Denis Sire va travailler sur le look des collections et séduire ainsi une nouvelle clien- tèle. “Dans notre métier, il faut coller à la mode. Tous les ans, 30 % de la

“Dans notre métier, il faut coller à la mode.”

Les montres Sport-Way font partie des marques commercialisées en direct par S.D.D.H.

liens commerciaux qui les lient à S.D.D.H. Le rendez-vous du salon de Bâle auquel il parti- cipera sera un temps important pour sentir la tendance du mar- ché. Denis Sire s’investit sans rete- nue dans ce projet pour lequel il a reçu le soutien du Conseil général. La collectivité lui a adressé un prêt de développe- ment économique de 50 000 euros. Ancien président du Val

de Morteau Football Club, il a quitté cette fonction (tout en étant encore au comité) pour se consacrer à S.D.D.H. Il dirige l’équipe qui l’entoure avec le même enthousiasme qui l’ani- mait pour conduire le foot. Qu’il s’agisse de sport ou d’entrepri- se, l’aventure est humaine et c’est ce qui le motive à aller de l’avant. T.C.

À 53 ans, Denis Sire avoue avoir toujours eu envie de travailler pour son propre compte.