Journal C'est à Dire 140 - Janvier 2009

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Désillusions Ligne à grande vitesse, un mauvais wagon ?

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Pensant profiter du chantier de la ligne à grande vitesse (L.G.V.), des entreprises de travaux publics basées dans l’Aire urbaine Belfort-Montbéliard ont lourdement inves- ti dans du matériel. Aujourd’hui, elles vendent à perte.

Est-ce l’heure des affaires pour qui veut acheter une balayeu- se ou une pelleteuse ? “Peut-être” , convient Patrick Robert, “mais encore faut-il en avoir l’utilité.” Force est de constater que les mises en chantier ont diminué tant et si bien que le Nord Franche-Comté, déjà plombé par la crise du secteur automobile, fait grise mine. “Un retrait de 6 % de l’activité en 2009 est à prévoir” , annonce la fédération du B.T.P. qui attend des annonces gouvernementales en matière de T.V.A., de délais de paiement et de prêts à taux 0. Après le gâteau : place à une période de vache maigre même si beaucoup espèrent que la créa- tion du site médian - hôpital qui regroupera les unités de Belfort et Montbéliard à Trévenans (90) - et le développement du site Techn’hom à Belfort lisseront “l’effet crise.” Entrés dans leur phase termi- nale en ce qui concerne le génie civil, les chantiers L.G.V. et A 36 réduisent fortement la voilure. Le cas de ces sociétés vendant du matériel à perte reste néan- moins marginal puisque seule- ment 2 % des entreprises locales sont intervenues, les 98 % des travaux restant étant réalisés

par des sociétés annexes. Ces travaux ont tout de même du bon : 500 emplois locaux ont été créés… contre 1 000 annon- cés au départ. Un partenariat avec l’A.N.P.E. et la Maison de l’emploi et de la formation (M.I.F.E.) a été mis sur pied pour dénicher des can- didats. Bien qu’en diminution, des offres sont à pourvoir sur le site internet de l’A.N.P.E. (www.anpe.fr ou www.lgvrhinrhone.com). Seul problème : la main-d’œuvre qua- lifiée se fait désirer obligeant Réseau Ferré de France (R.F.F.) - maître d’ouvrage - à faire appel à des travailleurs venus des pays de l’Est, Pologne notamment. À Montbéliard, les grands chan- tiers ont fait des heureux. C’est le cas de la société J.B. Forma- tion, basée à Voujeaucourt. Spé- cialisée dans la formation aux engins de manutention et de tra- vaux publics, elle a formé “300 à 400 personnes sur la L.G.V.” raconte Jean-Jacques Boichot son représentant. La location y trouve son comp- te : “Les locations d’appareils de chauffage de béton (30 rien que pour la L.G.V. sur le tronçon C) et d’éclairage ont augmenté de moitié. C’est une activité refuge”

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L es yeux plus gros le ventre. Pour beaucoupd’entreprises de travaux publics,le chan- tier de la ligne à grande vitesse (L.G.V.) devait être un immense gâteau.Aumoins aussi gigantesque que ce tracé ferroviaire traversant la Franche-Comté, de Chevroz (Doubs) à Petit-Croix (Territoi- re-de-Belfort).Il suffisait de le cro- quer. Aujourd’hui,entre les chiffres annoncés et la réalité du terrain, le fossé est énorme si bien que l’optimisme qui régnait encore l’année dernière a viré au pessi- misme. Lentement mais sûrement, les petites entreprises se sont aper- çues que le gâteau L.G.V. était dépourvu de cerise tout com- me l’élargissement à deux fois trois voies de l’autoroute A 36 entre Belfort et Montbéliard. Pire, ces deux chantiers laissent un goût amer chez celles ayant lourdement investi dans dumaté- riel. C’est le cas dans l’Aire urbai- ne. Manque d’anticipation ou précipitation de leur part ? Un peu des deux. “Il y a un an enco-

re, il était plus profitable d’acheter une machine que la louer” résu- me Régis Valentin, directeur de la firme Kiloutou à Taillecourt, dans l’agglomération montbé- liardaise. La crise aidant, les données du problème ont changé.Après avoir acheté trois camions-bennes sur une durée de trois ans, une entre- prise de T.P. basée à Montbéliard - qui veut garder l’anonymat - se retrouve face à un dilemme : bais- se d’activité et location qui s’envole. Résultat : elle vend deux de ses camions qui restent ponc- tuellement à quai. Une autre, à Ronchamp, vend deux balayeuses destinées jadis à net- toyer les routes d’accès à la L.G.V., le génie civil étant terminé. “En un jour, je peux trouver du matériel alors qu’il y a un an ou deux, il me fallait des mois pour trouver une pelleteuse” , calcule Patrick Robert, vice-président de la fédération du B.T.P. du Ter- ritoire-de-Belfort et directeur de centre la société Colas, laquel- le intervient sur la L.G.V.

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concède Régis Valentin, de la société Kiloutou. Malheureusement, de productif, le chantier “est devenu contre- productif” estime Patrick Robert, vice-président du B.T.P. “La L.G.V. est grande consomma-

trice de produits extraits de car- rières. Résultat : les prix mon- tent localement pour nos entre- prises.” Certains ont su prendre le bon wagon de la ligne à grande vites- se. D’autres non…

Gilley “L’avenir s’annonce plus difficile, mais nous allons faire face” Directeur de l’entreprise Vermot T.P., Éric Vermot fait le point sur la conjonc- ture qui n’épargne aucune entreprise de travaux publics.

C’ est à dire : Quelle analy- se faites-vous de la situa- tion économique ? Éric Vermot : Jusqu’au premier semestre 2008, nous avons exécuté le carnet de commandes de 2007 qui était bon. À partir de l’été, on a obser- vé un léger recul des appels d’offres. Le renouvellement des commandes publiques ne s’est donc pas produit après les élections municipales, une

période durant laquelle il y a toujours un fléchissement de l’activité dans les travaux publics. Ce qui est caracté- ristique de la crise actuelle, c’est que nous n’avons aucune visibilité dans le temps. L’ensemble de la profession sou- haite que les collectivités reprennent à nouveau le rythme des investisse- ments en 2009. Grâce à elles, les T.P. réalisent 75 % de leur chiffre d’affaires en moyenne. Ce sont les collectivités

qui vont être le détonateur de la repri- se. Càd : Vous attendez donc beaucoup des budgets 2009 des collectivités ? E.V. : C’est vrai, mais il faut aussi que le Conseil général joue un rôle de levier auprès des collectivités locales en les accompagnant dans leurs investisse- ments. Une subvention du Conseil général peut faire aboutir un projet. C’est un coup de pouce nécessaire. Le Département doit trouver le juste équilibre entre une politique d’investissement et la politique socia- le qui se renforce pendant cette pério- de de doute. Càd : Il n’y a eu aucun signe avant- coureur de cette crise ? E.V. : Nous avons vécu des années exceptionnelles en terme d’activité depuis le début des années 2000. Toutes les entreprises ont investi et se sont développées. La conjoncture s’est retour- née brutalement du jour au lendemain. Nous avions des indicateurs de flé- chissement pour la fin de l’année 2008 mais nous espérions un atterrissage en douceur et pas un recul aussi bru- tal. Je crois cependant qu’il ne faut pas tout noircir, il y a enco- re de l’activité. Je pense que ça va repartir. Beaucoup de col- lectivités sont prêtes à inves- tir mais elles sont aujourd’hui dans l’attente d’une meilleure visibilité à court terme. Càd : Quelle est la stratégie adop- tée par l’entreprise Vermot T.P. pour faire face à cette situation ? E.V. : Notre objectif est de reconsti- tuer le plan de charge pour que l’entreprise puisse travailler norma- lement. Il faut faire preuve d’optimisme sans nier la réalité. L’avenir s’annonce plus difficile, mais nous allons faire face. Nous avons toujours passé les crises et nous passerons encore cel- le-ci. Je pense cependant que la conjonc-

Éric Vermot : “Chez nous, le mot d’ordre est de garder le personnel.”

pratiquer des prix à la baisse pour décrocher des marchés. La com- mune de Fournets-Luisans en a fait l’expérience récemment puisque vous avez enlevé le chantier à un coût de 35 % inférieur à celui de l’estimation. Les entreprises de T.P. ont-elles obligation de prendre des chantiers coûte que coûte ? E.V. : Toutes les entreprises ont besoin de travailler. Forcément, si le mar- ché se réduit, la concurrence s’intensifie. Ceci étant, il faut faire attention à l’estimation d’un projet faite par un maître d’œuvre qui peut être différente de celle de l’entreprise. La société de T.P. peut apporter des solutions tech- niques et innovantes qui permettent d’aboutir à un coût de réalisation infé- rieur à l’estimation initiale, ce qui est le cas à Fournets-Luisans. Càd : La situation actuelle pousse des entreprises de T.P. à aller cher- cher des chantiers loin de leur base. C’est votre cas ? E.V. : Non. Notre intérêt est de tra- vailler dans un rayon de 20 à 30 km autour de notre base. C’est beaucoup simple pour gérer et encadrer le chan- tier. Càd : Que dites-vous à vos salariés sur la conjoncture ? E.V. : Chaque fois que l’on réunit le comité d’entreprise, on dresse un état des lieux du résultat et on évoque l’avenir. L’idée n’est pas de faire du catastrophisme sans cacher la véri- té. Une fois encore, il faut faire preu- ve de réalisme. Nous allons relever le défi. Propos recueillis par T.C.

ture actuelle n’épargnera aucune socié- té. Chacune d’elles a ses propres marges de manœuvre pour continuer à avan- cer comme nous avons les nôtres. Ce qu’on espère, c’est que cette crise sera la plus limitée possible dans le temps et que l’économie suisse tiendra bon pour que le Haut-Doubs maintienne son niveau de richesse. Càd : Comparée à la même époque en 2007, l’activité de votre entre- prise a reculé dans quelles pro- portions ? E.V. : L’activité a baissé de 10 à 15 %. Càd : Dans certaines entreprises de T.P., on parle de chômage tech- nique. La question a-t-elle été évo- quée chez Vermot T.P. ? E.V. : Le mot d’ordre est de garder le personnel. Le chômage technique n’est laborateurs et leur famille. En cela, nous avons une responsabilité socia- le. Nous collaborons aussi avec une quinzaine d’intérimaires dont on arrê- te le contrat en fonction des intem- péries, ce qui est le cas actuellement. Il est prévu que nous les reprenions au printemps, preuve qu’il y a enco- re des perspectives. Toutefois, nous avons des charges fixes et il nous faut des chantiers pour faire fonctionner la structure. Càd : La rareté des appels d’offres accentue la concurrence entre les sociétés de T.P. qui ont tendance à pas du tout à l’ordre du jour. Nous sommes une entreprise paternaliste qui emploie 140 perma- nents. On connaît nos col-

Avec l’élection de Miss Téléthon.

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