Journal C'est à Dire 140 - Janvier 2009

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M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

“Le bœuf fermier du Haut-Doubs, j’adore” Gilley Deux fermes à la Montagne de Gilley et à Flangebouche approvisionnent en viande bovine le point de vente collectif situé à Châtillon-le-Duc, vers Besançon. Diversification en bœuf couronnée de succès.

En bref…

Recensement Le 15 janvier commence l’enquête annuelle de recen- sement auprès d’une partie de la population vivant en France. En Franche-Com- té, ce seront les habitants de plus de 350 communes de moins de 10 000 habitants qui seront enquêtés en 2009, et 8 % des habitants des 11 communes de 10 000 habi- tants ou plus. Loto L’Union musicale des Fins organise un loto des produits régionaux le samedi 10 jan- vier à 20 h 30 à la salle poly- valente des Fins. Un jambon en première quine, chou- croute, fondue, sirop, cho- colat pour les autres quines. Une tombola en cours de soi- rée permettra de gagner des paniers garnis. Une anima- tion garderie sera assurée pour les enfants. Labiche Grandes soirées Eugène Labiche à la salle Saint- Michel de Maîche le 24 jan- vier à 20h30 et le 25 janvier à 16h30, avec deux pièces au programme,comédies vau- devilles en un acte : Un fils bien gardé, suivi de Mon Isménie. Par la compagnie du Chandelier.

ne dose de curiosité. Président de la Fédération Régio- nale des Groupes d’Étude et de Développement Agricole, Emma- nuel Marguet adhère pleinement à cette démarche basée sur l’échange d’expériences. “Au cours d’un voyage d’étude, on a ren- contré un des agriculteurs du G.I.E. Saveurs de la ferme qui commercialise des produits fer- miers à la ferme de Cayenne, à Châtillon-le-Duc. Cette person- ne nous a indiqué qu’il leur man- quait un producteur de viande se par mois mais par semaine. On change carrément de dimen- sion. L’entrée au G.I.E. implique également de se plier à la règle des “permanences égalitaires entre associés.” Les éleveurs endossent alors la casquette de vendeur une ou deux ½ jour- nées par semaine. Ces changements d’échelle et d’habitude n’empêchent pas les trois rescapés de V.D.S. de sai- sir l’aubaine qui se présente à eux. Quatre ans plus tard, le moral est toujours au beau fixe. Le G.A.E.C. de la Grange Fau- re et le G.A.E.C. Vivot des Laves (Gilles, Sylvie et Christophe Vivot, agriculteurs à Flange- bouche) livrent ainsi 55 à 60 bêtes chaque année à la ferme de Cayenne. “Des bœufs, des génisses et depuis peu les veaux de lait élevés le plus naturelle- ment possible à l’herbe et au four- bovine.” La perche ten- due mérite néanmoins réflexion car elle sup- pose de pouvoir four- nir non plus une génis-

rage” , précise Emmanuel. Le souci de qualité devait se pro- longer jusqu’à la découpe. Opé- ration qui nécessite aux yeux des éleveurs l’intervention d’un professionnel, en l’occurrence le boucher bisontin Patrice Car- quille. “Il fait des merveilles et nous a beaucoup aidés à pro- gresser.” Pour Emmanuel, il n’y a pas de hasard dans cette réus- site. Beaucoup la justifient dans le fait d’avoir un point de ven- te sur Besançon. “Ce n’est pas si évident que ça. Il y a déjà deux grâce à la qualité du rayon, de la viande et de la prestation offer- te aux clients.” Les trois associés du G.A.E.C. de la Grange Faure n’arrivent pas toujours à suivre la caden- ce. “On a parfois du mal à four- nir assez de bêtes. C’est presque l’activité lait qui freine le déve- loppement de l’atelier viande.” Un comble au pays du comté. Emmanuel espère bien aller plus loin. D’accord pour se dévelop- per mais en restant dans le même schéma d’élevage qu’on pourrait qualifier d’écologique. “Comme il n’est pas question de faire du hors-sol par exemple, la solution passe alors par l’intégration de nouveaux asso- ciés” , conclut l’éleveur de la Mon- tagne de Gilley, ravi d’avoir trou- vé sa place au sein d’un grou- pe optimiste et accueillant. F.C. magasins de vente de produits fermiers sur la place bisontine. À mon avis, c’est nous qui provoquons la vente

E ntre subir et se plaindre ou s’adapter et rebondir, Emmanuel Marguet, son frère Sébastien et Julien Jouille,le troisième associé duG.A.E.C.de la Grange Faure basé à laMontagne de Gilley ont préféré opter pour la seconde solution. Question de tempérament,devolontéetd’audace aussi. “On s’est lancé dans la

diversification en 2002” , rappelle Emmanuel Marguet. Avec cinq autres agriculteurs du cru, ils montent Viande Directe Service (V.D.S.). Cette société produit et commercialise de la viande bovine en caissettes au domicile des clients. L’affaire tourne plus ou moins bien. “On passait environ une bête par mois.

Le souci principal, c’était d’être compétitif au niveau prix” , recon- naît l’agriculteur. Cette renta- bilité toute relative finit par décourager trois des six associés qui se retirent de V.D.S. au bout de 3 ans. On pouvait craindre le pire. Que nenni. La chance sou- rit parfois aux audacieux dou- blés, le cas présent, d’une bon-

Ils livrent 55 à 60 bêtes chaque année.

La crise du veau semble épargner Julien Jouille et Emmanuel Marguet, deux des trois associés du G.A.E.C. de la Grange Faure où l’on privilégie la valorisation en vente directe depuis 2002.

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