Journal C'est à Dire 140 - Janvier 2009

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Le déficit de la Combe Saint-Pierre peut être réduit La petite station familiale de Charquemont affiche un déficit de 200 000 euros. Mais la société qui la gère affirme que cette situation n’est pas irrémédiable. Maîche

est également assurée par la socié- té Trinairgy. La petite station familiale de Charquemont a enre- gistré un déficit de 200 000 euros la saison dernière. Mickaël Bon- sens assume cette réalité comp- table qui n’était une surprise pour personne. Lorsque la commu- nauté de communes du Plateau Maîchois a décidé de déléguer la gestion de cet espace de loisir où l’on peut skier, patiner et se res- taurer, Trinairgy qui est la seu- le entreprise à avoir répondu à l’appel d’offres, a toujours fait preuve de prudence sur la ren- tabilité de ce type d’équipement. “L’hypothèse basse a été envisa- gée. Nous sommes tombés sur la situation la plus mauvaise. Mais nous avions prévu le pire” reconnaît Mickaël Bonsens. Contrairement à la piscine cou- verte de Maîche, la Combe Saint- Pierre est soumise aux aléas cli- matiques. Le fonctionnement et la fréquentation des installa- tions dépendent des conditions météorologiques. Les caprices du ciel plombent les comptes de la Combe Saint-Pierre comme de toutes les stations de moyenne montagne où d’une année sur l’autre l’enneigement n’est jamais assuré. Mickaël Bonsens mesure cette part de risque. Il cherche néan-

M ickaël Bonsens, res- ponsable de la socié- té Trinairgy qui gère la piscine de Maîche a démontré en sept ans d’exercice, que cet équipement pouvait être bénéficiaire. En 2008, le centre aquatique affiche un résultat de + 15 000 euros alors que le défi-

cit était de 45 000 euros la pre- mière année de fonctionnement. Pourtant, le prix d’entrée n’a pas augmenté. “Il était de 3 euros en 2001, il restera à 3 euros en 2009” souligne Mickaël Bonsens. Par contre, le nombre d’entrées publiques a fortement progres- sé sur la période puisqu’il est pas-

sé de 43 000 à 53 000. Une ges- tion rigoureuse associée à un bouche à oreille qui fonctionne sont les ingrédients de la réus- site. “Dans le cas de la piscine, le contribuable n’est pas mis à contri- bution” se félicite le responsable. Cela n’est pas le cas de la Com- be Saint-Pierre dont la gestion

Trinairgy propose de supprimer un des trois téléskis tout en conservant trois pistes.

pistes mais de ne garder que deux remontées mécaniques. Cela nous permettrait de réduire les coûts d’entretien sans nuire à la qua- lité de service.” En tant que pres- tataire, Mickaël Bonsens esti- me être dans son rôle en étant force de proposition auprès des élus de la communauté de com-

recette.” Ce site a donc des atouts pour limiter la casse financière. “Je crois qu’on peut tendre à l’équilibre. On peut s’en appro- cher si les conditions climatiques sont favorables et que la gestion est rigoureuse. Je pense que cet- te saison, nous ne serons pas loin de cet équilibre budgétaire.” Le professionnel du sport est opti- misme. La neige était au ren- dez-vous depuis le mois de décembre, et l’équipe de Tri- nairgy a fait preuve de la réac- tivité nécessaire pour que la Combe Saint-Pierre soit exploi- tée au meilleur de son poten- tiel. T.C.

moins des solutions pour tenter d’améliorer la ren- tabilité de la Combe Saint-Pierre. Le res- ponsable de Trinairgy souhaite notamment

munes qui l’ont mis- sionné pour gérer l’équipement. Une communication ciblée devrait aussi contri- buer au dynamisme

“Réduire les coûts d’entretien.”

Mickaël Bonsens, responsable de la société Trinairgy, gère la piscine de Maîche et la Combe Saint-Pierre. (phto archive Càd).

optimiser les équipements. “Actuellement, il y a trois pistes à la Combe Saint-Pierre et trois remontées mécaniques. Notre idée serait de conserver les trois

de la Combe Saint-Pierre qui a l’affection du public. En effet, si toutes les conditions sont réunies, “un week-end de nei- ge, on peut faire 10 000 euros de

Hiver Les fines lames du montage de chasse-neige

D éneiger, c’est tout un art qui ne se limite pas seulement à l’organisation efficace des tournées ou au bon dosage dumélange sau- mure-sel. Encore faut-il disposer au préalable de l’outil adéquat.En l’occurrence,le chasse-neige équi- pé de façon à pouvoir affronter toutes les situa- tions. Dans le département du Doubs, le montage des engins, c’est l’affaire d’une poignée de spécialistes qui œuvrent discrètement dans les ateliers du Parc de l’Équipement de Pontarlier. “On gère une centaine de chasse-neige. 85 tournent en perma- nence et les autres, souvent les plus anciens mais pas les moins fiables, servent en cas de problèmes imprévus” , note Jean-Yves Bouveret, le respon- sable du Parc matériel de l’Équipement à Pon- tarlier. À quelques exceptions près comme les fameux “Alpicrabe” affectés aux secteurs les plus enneigés du Haut-Doubs, la durée de vie d’un chasse-neige ne va guère au-delà de 15 ans. Non pas qu’il soit au bout du rouleau mais son rem- placement peut s’avérer moins coûteux que son entretien à plus long terme. Aussi est-il néces- saire de renouveler régulièrement cette flotte orange. Les camions sont commandés un an à l’avance. Ils arrivent dans leur plus simple appareil, c’est- à-dire châssis nus. L’équipe qui va le transfor- mer en chasse-neige regroupe 5 ou 6 personnes aux compétences complémentaires en carrosse- rie, électricité, hydraulique, chaudronnerie… “Le camion est d’abord rallongé pour qu’on puisse y déposer la saleuse à l’arrière.” La saleuse en ques- tion est livrée prête à poser. Il faut ensuite ins- taller la signalisation, l’aileron latéral, la plaque sur laquelle viendra se fixer la lame proprement dite, les circuits électriques et hydrauliques ain- si que les tableaux de commandes à l’intérieur de la cabine. Avant de prendre la route, le camion aura droit à une bonne couche de peinture anti-corrosion. La technique de montage a pas mal évolué avec les progrès technologiques et les réglementations. Adaptation nécessaire même si l’humidité, le sel, le froid ne font pas toujours bon ménage avec Tous les camions de déneigement qui cir- culent sur les routes du Doubs sont pré- parés au Parc matériel de l’Équipement à Pontarlier. Gros plan sur ce savoir-faire à l’avenir incertain.

l’électronique comme le concède Charles Guer- ret, le responsable de la chaudronnerie. À force de monter des chasse-neige, de les entretenir et de les réparer, l’équipe a acquis une expérience irremplaçable. Ce savoir-faire lui permet ainsi d’intégrer des innovations techniques comme des systèmes de protection du châssis qui prolon- geront la durée de vie du véhicule. “L’équipement complet d’un camion nécessite environ 400 heures de main-d’œuvre en atelier, soit environ 1 mois de travail” , reprend Jean-Yves Bouveret. Signe précurseur ou pas des menaces qui pèsent sur l’avenir de l’atelier, les camions rattachés au réseau routier non concédé de l’État comme les routes nationales sont acquis déjà montés par la Direction Interdépartementale des Routes (D.I.R.). “On se charge juste de l’entretien.” Avec la dépar- tementalisation en cours, le Conseil général reprendra tout ou partie du parc de l’Équipement. Il s’engagera au moins à hauteur du service ren- du actuellement soit 70 % des moyens matériels et humains qui sont actuellement mobilisés à destination de la collectivité territoriale. Cette perspective laisse planer plusieurs incertitudes. Qu’adviendra-t-il du personnel affecté aux autres missions du parc ? D’autre part, ce transfert se traduira peut-être par la volonté de privilégier l’achat de chasse-neige tout équipés ? Dans cet- te hypothèse, l’expérience prouve qu’il est sou- vent plus rentable de réparer et d’entretenir du matériel qu’on a installé soi-même. Sans par- ler du côté motivant de la chose. Et un agent motivé s’avère toujours plus efficace… F.C. Jean-Yves Bouveret, le responsable du parc, en compagnie de Robert Leclerc, le réception- naire technique et Michel Chillaron- Perez, le chef des ateliers.

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