Journal C'est à Dire 140 - Janvier 2009

D O S S I E R

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Dans le souvenir de la célèbre Coupe Klaus Val de Morteau Cette compétition de saut à ski organisée jusqu’au début des années soixante-dix a marqué toutes les mémoires dans le Val de Morteau où la pratique des sports d’hiver se structura plus difficilement sans jamais rattraper son prometteur décollage.

Les plus grands champions de la discipline se retrouvaient tous les ans sur le tremplin de Morteau pour disputer la Coupe Klaus. L’événement attirait entre 10 000 et 12 000 spectateurs.

Le saut mortuacien définitivement enterré

E n 1996, une poignée d’inconditionnels de la section saut du ski-club du Val de Mor- teau envisagent de renouer avec cette pra- tique délocalisée entre temps sur Chaux-Neuve. “On a monté un projet concernant la construc- tion d’un petit tremplin synthétique de 25 m qui viendrait compléter les installations de Chaux- Neuve” , rappelle Jacques Ryser, à l’origine de cette initiative. Les arguments avancés ne man- quaient pas d’intérêt. Avec près de 18 000 habi- tants, le Val de Morteau offrait un potentiel démographique laissant espérer un possible redémarrage du saut. 20 ans après la mise au rencart du grand tremplin, il subsistait enco- re un noyau de pratiquants prêts à s’investir dans l’encadrement de la discipline. “Pendant des années, on a continué à s’entraîner régu- lièrement à Chaux-Neuve. On se déplaçait avec une ou deux voitures” , confirme l’ancien sau- teur.

D’autre part, le district et les sponsors étaient plutôt favorables et prêts à mettre la main à la poche. “À l’époque, le montant de cet équipement s’élevait à 300 000 francs. Sa réalisation était néanmoins conditionnée à une subvention indis- pensable du Conseil général qui avoisinait 1/3 du financement. Les instances du ski pouvaient apporter environ 35 000 francs. Le reste était supporté par le district qui n’avait pas les moyens de prendre tout en totalité” indique Jean-Marie Binetruy. Malheureusement, le Département n’a pas sou- haité s’engager sur ce tremplin complémen- taire, considérant qu’il investissait déjà beau- coup d’argent dans le stade de saut de Chaux- Neuve. Jacques Ryser n’a pas tout à fait la même perception des choses. “En se débrouillant bien, on pouvait faire pour beaucoup moins cher. Si ce projet n’a pas abouti, c’est davantage le fait d’une volonté politique.”

L’ essentiel des pistes de fond et la totalité des remontées mécaniques, c’est-à-dire Chauffaud,MontMeusyetlaBona- de à Grand’Combe-Chateleu se concentrent aujourd’hui sur le ver- sant franco-suisse duVal de Mor- teau. Là où se trouvent les meilleures conditions d’enneigement. Côté paysages, ce domaineméritelargementledétour sans offrir,pourautant,ni lespentes d’unMont d’Or ni l’ambiance nor- dique duplateaudes Fourgs oude Chapelle-des-Bois. Même si la géographie et l’altitude n’expliquent pas tout, ces données ont quand même largement favorisé l’essor du ski dans le massif. Pour ces raisons et d’autres probablement, le Val de Morteau s’est familiarisé avec la glisse un peu plus tardive- ment qu’ailleurs. Le Ski-Club de Villers voit le jour en 1934 et la Société des Sports d’Hiver de Morteau (S.S.H.M.) en 1937, soit une bonne vingtaine d’années après celui du Risoux par exemple. Dans la foulée, les pre- miers tremplins, les premières pistes sont ouvertes à Côte Grillon et à la Combe Geay. Les skieurs locaux dévalent égale- ment les pentes des Arces. La S.S.H.M. débroussaille en 1942 une piste sur le Mont Vouillot qu’il faut, comme les autres, remonter à la force du mollet. Après la Libération, les pionniers du club mortuacien se mettent en quête d’un lieu pro- pice au saut à ski. Ils construi- sent alors le tremplin en bois au lieu-dit le Stand. Débute alors une formidable épo- pée qui prend toute sa dimen- sion à partir de 1951 avec l’organisation de la Coupe Klaus, du nom de la célèbre chocola- terie mortuacienne. Le directeur de la fabrique, Maurice Gander, également membre de la S.S.H.M., propose de doter ce concours de nombreux lots. Ce sponsoring attise vite les convoi- tises. Les plus grands champions de la discipline s’affrontent à Morteau devant les regards admiratifs de milliers de spec- tateurs. En 1955, la S.S.H.M. finance la construction d’un trem- plin en métal doté d’une piste de réception de 120 m. Le record est établi en 1960 par l’italien Aimoni avec un saut de 82,5 m.

Les problèmes d’enneigement, de mise aux normes, de béné- volat rendent ensuite de plus en plus complexes l’organisation de l’épreuve. La dernière édition de la coupe Klaus a lieu en 1973 et le tremplin est démonté quelques années plus tard. Les efforts investis dans cet équi- pement ont longtemps retardé l’installation de remontées méca- niques. Le premier remonte-pen- te sort de terre en 1959 au Grand Mont. La S.S.H.M. sollicite un prêt auprès du syndicat des fabri- cants horlogers. “Ce téléski migre- ra au Mont Vouillot puis sera transféré plus tard à la Bona- de où il fonctionnera jusque dans les années quatre-vingt” , explique Michel Ory, l’ancien président du Ski-club du Val de Morteau né de la fusion de la S.S.H.M. avec le Ski-Club de Villers en 1989. Toujours dans les années soixan- te, Morteau, Les Gras et Gran- d’Combe-Chateleu s’associent en vue d’étudier la faisabilité d’aménager un site alpin au Mont Châteleu. Ce projet ambi- tieux se heurte au protection- nisme des propriétaires fonciers. Ils s’opposent également avec succès aux tentatives de Pier- re Gaiffe d’implanter un véri- table complexe touristique au même endroit. La station du Châteleu-Chataignot ne verra jamais le jour. Les skieurs du Val de Morteau devront finalement patienter jusqu’en 1969-1970 pour goûter aux plaisirs des remontées méca-

niques installées au Chauffaud et au Mont Meusy. La commu- nauté de communes du Val de Morteau assure désormais la gestion de l’alpin et du nordique. Le ski-club a été rejoint en 1990 par la section fond de la M.J.C. Originalité, il loue depuis très longtemps une structure d’hébergement située dans la station alpine des Contamines. “On peut y aller un mois et 5 week-ends par an. Tous les skieurs mortuaciens se sont per- fectionnés en fréquentant cette propriété qui appartient à une association de protestants. Cela nous sert aussi à l‘organisation de stages pour les jeunes qui s’entraînent au Chauffaud et au Mont Meusy. Le club compte 300 à 350 membres si l’on inclut ceux profitant des séjours aux Conta- mines. Il y a environ 150 licen- ciés “sportifs” autant en fond qu’en alpin.” Le problème du manque de bras se fait de plus en plus aigu. La Val’Ski, course populaire de ski de fond qui se disputait sur les crêtes, a périclité faute de nei- ge. “On organise encore quelques concours régionaux en ski alpin au Mont Meusy. Mais les jeunes sont de moins en moins attirés par la compétition. Ils ont du mal à persévérer au-delà des cadets.” La mode du zapping des activités affecte toutes les dis- ciplines sportives. Changement d’époque, changement de com- portement auquel il faut bien s’habituer.

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La Val’ski était la dernière grande épreuve populaire de fond. Elle n’a pas résité au manque d’enneigement.

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