Journal C'est à Dire 139 - Decembre 2008

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A G E N D A

À hauteur d’Hommes, auteurs d’Humanité En deux ans, Anaïs Clerc a donné corps à son projet humanitaire au Népal. Par l’intermédiaire de son association, elle scolarise des enfants des rues, orphelins, dont certains sortent même de prison. Les Fins

Association “À hauteur d’Hommes, auteurs d’Humanité” Anaïs Clerc, présidente de l’association 4, rue Saint-Jean 25500 Les Fins 03 81 67 46 06 / 06 81 94 62 92 anaisclerc@yahoo.fr

A naïs Clerc est toujours aussi déterminée. Pas question pour elle de relâcher les efforts qu’elle a fournis jusqu’ici pour tis- ser un réseau d’aide humani-

taire entre la France et le Népal via l’association qu’elle préside “À hauteur d’Hommes, auteurs d’Humanité.” Son but est de favoriser le par- rainage d’enfants népalais dont

l’horizon quotidien se résume à celui d’une rue poussiéreuse où ils survivent entre drogue et poubelles. Le projet de cette Fin- noise de 24 ans, qui a mis ses études de socio-anthropologie

entre parenthèses pour se consa- crer à cette mission, est de sor- tir ces enfants de la rue en les scolarisant. “Nous travaillons avec la Pioneer Academy School, une école qui se situe à Chaba- hil dans la vallée de Kathman- du explique Anaïs Clerc. On par- raine les enfants orphelins et ceux qui sont issus des rues. Il y en a deux que nous avons sortis de prison.” Aujourd’hui, grâce à cette association, 33 enfants sont scolarisés dans cet établisse- ment “dont 10 sont internes.” Elle est de 10 euros pour prendre en charge la scolarité d’un enfant (achat de fournitures et de l’uniforme) et de 50 euros s’il s’agit d’un enfant interne dont il faut financer en plus la nour- riture et le couchage. “Un euro versé à l’association, c’est un euro versé au Népal.” Anaïs Clerc multiplie les ani- mations pour trouver des par- rains qui sont au nombre de 30 actuellement. “Il nous manque Les parrains sont des donateurs privés du Haut-Doubs qui versent mensuellement une somme à l’association.

L’école a été repeinte il y a tout juste un an.

actuellement 13 parrains puisque 10 nouveaux élèves vont rejoindre l’école.” Elle a mis sur pied une correspondance pédagogique entre les enfants de l’école de Fins et les élèves du Népal. Elle s’est rapprochée de l’A.P.P.A.T. de Montlebon dont l’intervention a permis de créer deux nouvelles classes dans l’école, ce qui por- te l’effectif à 160 élèves. Une association de Nîmes cette fois- ci a reversé une partie de ses bénéfices à “À hauteur d’Hommes, auteurs d’Humanité” “ce qui nous a donné la pos- sibilité de louer un nou- veau bâtiment pour que l’école puisse s’étendre.” Anaïs Clerc va plus loin enco- re dans sa démarche. Lors de son dernier voyage au Népal qui a duré quatre mois, elle a tis- sé un partenariat avec deux coopératives animées par des mères célibataires souvent mises à l’index dans ce pays. “Une de ces coopératives fabrique notam- ment des savons. Nous lui avons acheté toute la production pour

l’école. Cette opération a permis ainsi de soutenir à la fois la coopérative et l’établissement sco- laire. L’autre réalise des produits artisanaux, que l’on vend en France. Les bénéfices nous per- mettent momentanément de pal- lier le manque de parrains.” Des partenariats existent aus- si avec une clinique locale qui assure désormais le suivi médi- cal des enfants. “Dans ce cadre- là, je cherche à me rapprocher de Pharmaciens Sans Frontières pour pouvoir envoyer des médi- caments au Népal.” En deux ans, Anaïs Clerc a don- né corps à son projet humani- taire. Son parcours et les expé- riences émouvantes qu’elle par- tage dans un pays frappé de pau- vreté “mais qui reste plein de vie” , relèguent au rang de futi- lités les problèmes que la plu- part d’entre nous rencontre au quotidien. Cette jeune fille tend une main à ceux qui veulent la suivre dans cette aventure associative et humaine. T.C.

“On parraine les enfants orphelins.”

Anaïs Clerc entourée des élèves parrainés de l’école.