Journal C'est à Dire 136 - Octobre 2008

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

37

Quand les frontaliers préfèrent le train à la voiture Entre le prix élevé des carburants, les bouchons et les files d’attente à la frontière, les frontaliers privilégient les transports en commun. Le train entre Morteau et Le Locle fait de plus en plus d’adeptes. Morteau

Français, ont pris toute la mesu- re des problèmes de transport. C’est la raison pour laquelle des sociétés ont décidé de mettre en place leurs propres navettes. C’est le cas par exemple de Car- tier à La Chaux-de-Fonds ou de Jæger-LeCoultre au Sentier. La manufacture d’horlogerie hel- vétique a mis en place deux lignes de bus quotidienne. La première part de Morez et rejoint

Le Sentier via Les Rousses, le Noirmont, et Bois d’Amont. La seconde part de Pontarlier et rejoint l’entreprise en passant par Jougne etVallorbe. “Les deux bus de 54 personnes sont com- plets tous les jours” indique le service communication de Jæger- LeCoultre qui précise “qu’au début de l’année 2009, une troi- sième ligne sera ouverte.” T.C.

S ur 15 000 frontaliers qui passent la frontière entre Villers-le-Lac et Les Rousses, ceux qui empruntent les transports en commun pour se rendre sur leur lieu de travail sont encore mar- ginaux maisdeplusenplus nom- breux àpréférerletrainoulebus à la voiture. À la gare de Morteau par exemple, l’engouement pour les navettes ferroviaires progresse. “Nous avons un taux de rem- plissage de 90 % pour le train de 6 h 24. Cela représente envi- ron 140 personnes” observe-t-on au guichet. Les trains de 5 h 19 et de 7 h 26 ne sont fréquen- tés que par une cinquantaine de frontaliers. Le premier est trop tôt et le second trop tardif. “Le bouche-à-oreille et l’adaptation des horaires font que ces travailleurs s’intéressent au train” poursuit la S.N.C.F. Mais ce ne sont pas les seules raisons. Isabelle utilise le T.E.R. chaque jour pour se rendre à La Chaux- de-Fonds depuis plus d’un an. “C’est plus économique et c’est aussi moins de fatigue” confie- t-elle. Elle s’est tournée vers les transports en commun par la force des choses quand sa voi- ture l’a lâchée.Aujourd’hui,abon- née à la navette ferroviaire de 6 h 24 qui arrive à 6 h 50 à La Chaux-de-Fonds, elle ne regret- te pas sa voiture. Elle évite les embouteillages, les accidents et les galères de l’hiver. C’est pour

ces mêmes raisons que dans les wagons du T.E.R. entre Le Locle et La Chaux-de-Fonds, on croi- se même des travailleurs suisses qui en ont marre des bouchons. “À la première neige,il faut comp- ter 2 h 15 pour aller à La Chaux- de-Fonds depuis Morteau. Le train, c’est plus cool .” De la gare helvétique, Isabelle pourrait prendre un bus gratuit (c’est compris dans son abonnement de train) pour se rendre sur son lieu de travail, mais elle pré- fère marcher pendant 15 minutes. Tranquille. L’organisation est la même le soir à la sortie de l’usine. Pour ces frontaliers,le voyage est aus- si l’occasion de dialoguer, de lire, en tout cas de faire autre chose que de stresser au volant. La

de transports en commun puisque chaque jour, les Trans- ports Régionaux Neuchâtelois affrètent des bus pour véhicu- ler les passagers de Pontarlier à Fleurier et aux Verrières. Les entreprises helvétiques, dont beaucoup de collaborateurs sont

Il faudrait que la S.N.C.F. pré- voit une navette à 18 h 10 sur- tout en fin d’année, une pério- de où nous avons beaucoup plus de travail.” Le rythme de l’entreprise est incompatible avec les horaires de train. La réussite de l’expérience mor- tuacienne relance le débat sur la mise en place d’une navette ferroviaire entre Pontarlier et Neuchâtel. Un projet qui pour- rait se concrétiser en 2010. “En tout cas, il y a le potentiel. Si l’on tient compte du prix des car- burants, du temps d’attente à la frontière et du bouchon de La Cluse-et-Mijoux le soir, il y a quelque chose à faire” indique Dominique Melet, responsable syndical à la S.N.C.F. Le problème qui se pose dans le

conjoncture est aussi favorable aux trans- ports en commun. L’augmentation des prix de l’essence est une motivation sup- plémentaire pour pré- férer le T.E.R. à la voi-

Haut-Doubs pontissa- lien est lié à la diver- sité des destinations des frontaliers. Si dans la région de Morteau ces travailleurs se ren- dent majoritairement sur Le Locle et La

“C’est plus économique et c’est aussi

moins de fatigue.”

ture. “Jusqu’à La Chaux-de- Fonds, mon abonnement me coû- te 65 euros par mois. Il est de 29 euros pour ceux qui s’arrêtent au Locle.” Pour elle qui fait le trajet quotidiennement, l’opération est plus économique. À écouter cette habituée parta- ger son expérience, on se dit que le système est idéal.Mais il méri- te sans doute d’être amélioré et gagner en souplesse. “Le soir, il y a 2 lignes à 16 h 10 et 17 h 10.

Chaux-de-Fonds, deux villes proches desservies par le train, ceux de Pontarlier prennent la direction de Neuchâtel, Lau- sanne ou de la Vallée de Joux. “Ils sont géographiquement dis- persés. En exagérant, il faudrait donc prévoir dès 5 heures du matin des navettes pour ces diverses destinations” ajoute Dominique Melet. L’organisation est plus complexe. Néanmoins, il existe des moyens

Le train de 6 h 24 transporte 140 personnes.

Sébastien. Je me suis inscrit sur le site www.Sswiss-emploi.fr. Cʼest la première fois que je passais par un cabinet de recrutement, jʼai été contacté très rapidement après le dépôt de mon CV sur le site. En 1 mois, tout était réglé. Jʼai été très agréa- blement surpris, le directeur de lʼagence de recrutement était très sérieux, a respecté tous les engagements pris. Dans lʼentreprise, jʼai été très bien accueilli. Patrick. Je travaillais en France depuis plus de 30 ans dans le traitement de surface. Mon entreprise a fermé, jʼai été au chômage et à plus de 50 ans, il est très difficile de trouver un emploi en France. Je me suis donc tourné vers la Suisse. Jʼai dépo- sé des C.V. sur différents sites et le seul qui mʼa rappelé est lʼagence de recru- tement partenaire de www.swiss-emploi.fr. Le lendemain du dépôt de mon CV, jʼavais un entrretien avec le directeur de lʼagence qui connaissait très bien tous les métiers de lʼindustrie, dont le traitement de surface. Il mʼa proposé deux entre- prises qui recherchaient mon profil, une a donné son accord rapidement. Je travaille donc en Suisse, ce pays nʼhésite pas à faire confiance à des per- sonnes de plus de 50 ans, contrairement à la France. Jʼai été très satisfait des services proposés par www.swiss-emploi.fr.

SALAIRE TRÈS MOTIVANT Témoignages

Made with FlippingBook - Online catalogs