Journal C'est à Dire 136 - Octobre 2008

17

D O S S I E R

LE PRIX DES MAISONS

Tendances

La hausse des prix est stoppée Avec un tarif médian de 170 000 euros, le coût d’une maison est légèrement inférieur dans le Doubs que dans le Territoire-de-Belfort (proche de l’Alsace). Le Doubs est à la 36 ème place des départements les plus chers de France. Il perd deux places par rapport à l’an dernier. En dix ans, le prix des maisons a flambé de 175,3 %. Le volume des ventes est en baisse régulière depuis juin 2007.

Les maisons dans le Doubs

Besançon Prix des maisons de juin 2007 à mai 2008 : + 3,5 % Avec un prix médian de 248 400 euros,Besançon reste la zone du département où le prix des maisons est le plus élevé,sui- vi de la zone urbaine de Pontar- lier et de Morteau. Entre 2000 et 2008, les prix se sont envolés de 85,9 %. En 2007, ils avaient encorepris7%,lahausseestlimi- tée à 3 % entre 2007 et 2008. L’évolution des prix sur trois ans est de 30 %. “On ne trouve rien en dessous de 200 000 euros à Besançon. La maison de ville est devenue un bien si rare que même le prix des petites maisons a augmenté dans la période” confie Sylvie Schmitt, notaire. Mais la capacité des ménages s’émousseaveclahaussedestaux. Un couple qui gagne entre trois fois et cinq fois le S.M.I.C. est pas- sé d’une capacité de financement de 220 000 euros à 174 000 euros. La maison la plus chère vendue entre juin 2007 et mai 2008 à Besançon a été négociée au prix de 942 500 euros.

Périphérie de Besançon Prix des maisons de juin 2007 à mai 2008 : + 3 % On y constate une stagnation des prix depuis le premier semestre 2008, et “des baisses depuis quelques semaines.” Néan- moins, un quart des ventes dépasse encore les 240 000 euros. En revanche,dans les communes situées à plus de 15 km de Besançon, le volume des tran- sactions est en forte baisse. “La hausse du prix des carburants incite à ne plus vouloir s’éloigner trop de la ville. La tendance s’est totalement inversée.” Ornans-Valdahon Prix des maisons de juin 2007 à mai 2008 : + 4,3 %. Ce secteur est porteur, notamment celui de Valdahon. En 3 ans, les prix ont grimpé de 40,6 %. Mais de 4,3 % seulement entre juin 2007 et mai 2008. Le prix médian d’une maison à Valdahon est de 183 200 euros, supérieur au prix médian du Doubs.Valdahon est à mi-chemin entre Besançon et la Suisse. Cette situation a entraîné une hausse des prix.

Morteau Prix des maisons de juin 2007 à mai 2008 : - 0,3 % Le prix médian d’une maison dans le secteur de Morteau res- te élevé, à 211 500 euros. Mais la hausse des prix s’est sérieu- sement ralentie ces 12 derniers mois. Le volume des ventes est en baisse de 17 %. Les prix ne sont pas encore à la baisse pour autant. Zone urbaine de Pontarlier Prix des maisons de juin 2007 à mai 2008 : + 4,2 % Le prix médian d’une maison y est de 214 500 euros. Le volu- me des ventes reste constant. Le marché local tend à se sta- biliser. Mont d’Or-Deux Lacs Prix des maisons de juin 2007 à mai 2008 : - 0,3 % Ce secteur, un des plus chers du Doubs, connaît un léger recul des prix. Ils avaient flambé de 41,4 % ces trois dernières années. La tendance est de voir des petits

pavillons à usage secondaire vendus à des jeunes couples pour une habitation principale. Mais dans ce secteur désormais, “les acquéreurs discutent des prix et mettent plus de temps à se déci- der” confient les notaires. La baisse du cours du franc suis- se et la hausse des carburants ne sont pas étrangères à ce phé- nomène. Rappelons que de nom- breux frontaliers résident dans ce secteur. Maîche Prix des maisons de juin 2007 à mai 2008 : + 5,6 % Le prix des maisons était tou- jours en légère hausse car les besoins sont encore nombreux mais paradoxalement, Maîche et ses environs voient le volu- me des transactions en net recul, - 20 % de juin 2007 à mai 2008.

LES MAISONS DANS LE DOUBS Prix de vente médian : 170 000 euros.

Évolution sur 12 mois : 3,0 % Évolution sur 3 ans : 29,8 %.

Nombre de pièces moyen : 5 pièces. Surface moyenne de terrain : 1 173 m 2 .

Besançon ralentit sa croissance Capitale régionale

Les prix n’ont pas encore sensiblement reculé dans la capitale comtoise mais leur envolée est termi- née, pour l’instant. Le prix médian du mètre car- ré est de 1 831 euros dans l’ancien. À 1 831 euros le mètre carré dans l’ancien (logements de plus de 5 ans), Besançon reste une des villes les plus chères du Grand Est. Derrière Strasbourg, Dijon, Metz et Nan- cy, avec des prix respectifs au mètre carré de 2 298 euros, 2 244 euros, 1 900 euros et 1 899 euros. Entre juin 2007 et mai 2008, l’évolution des prix a été nettement ralentie par rapport aux années précédentes. Entre 2000 et 2008, le prix de l’ancien a quasiment doublé : + 191,7 %. La hausse enregis- trée cette année à Besançon se limite à + 4,9 %. C’est mieux que

dans d’autres villes où le prix s’effrite déjà, comme Belfort (- 1,4 %) ou Bourg-en-Bresse (- 1 %). La disparité des prix selon les quartiers est toujours aussi forte à Besançon. Le quartier le moins couru reste Planoise avec un prix médian au m 2 de 1 366 euros. La palme des quartiers les plus chers, où le prix du mètre carré dépasse les 2 000 euros dans l’ancien, est attribuée aux Montboucons et auxTilleroyes et au centre-ville.Les quartiers de Saint-Ferjeux, Bregille et Chaprais suivent de près, avec des prix médians situés entre 1 800 et 2 000 euros. Au cours de la dernière période (juin 2007-mai 2008), “ce sont les quartiers les plus onéreux qui ont connu les plus forts taux de croissance” ajoutent les notaires du Doubs. Comme dans le reste du département, le phénomène nouveau, ce n’est pas tant une baisse des prix, qui s’amorce, que l’écroulement du nombre de transactions. “Depuis l’été 2007, il y a une nette bais- se constatée dans le volume des ventes. C’est le phénomène le plus

important à souligner” souligne Jean-Yves Creusy, le président de la chambre des notaires du Doubs. La baisse a atteint les - 24 % entre mai et juillet derniers. “En un an, nous atteignons - 30 à - 40 % de baisse des volumes.” L’amorce d’une baisse des prix est constatée par les notaires et les agences immobiliers, “sauf dans les biens de haut standing ou dans des emplacements ou quartiers vraiment recherchés.” L’autre phénomène nouveau constaté depuis quelques mois par les spé- cialistes locaux de l’immobilier, c’est les refus de prêts de plus en plus nombreux,même après la signature des compromis. “Les prêts de 100 % du coût du bien, c’est fini pour l’instant.” D’où le senti- ment d’essoufflement du marché immobilier bisontin. Personne pour l’instant ne parle de crise durable. Alors on croise les doigts (ou on sert les fesses) pour passer ce cap délicat qui devrait se terminer fin 2009. J.-F.H.

Made with FlippingBook - Online catalogs