Journal C'est à Dire 134 - Juillet-Août 2008

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V A L D E M O R T E A U

Les Fins Non à l’augmentation durable des charges ! L’inquiétude grandit chez les agriculteurs locaux qui subissent non seulement la hausse du pétrole et des produits dérivés mais aussi celle des aliments.

C ette hausse des carbu- rants arrive au plus mauvais moment dans les exploitations agri- coles duHaut-Doubs. “Le contex- te est très défavorable, explique Bruno Billot-Laillet, le prési- dent des Jeunes Agriculteurs du canton de Morteau. On a fait de très mauvaises récoltes four- ragères l’été dernier à cause de la météo trop pluvieuse. Pendant tout l’hiver, on a complété la ration de base des vaches avec des céréales, des tourteaux, de la luzerne. On n’a pas d’autre choix si l’on veut continuer à pro- duire du lait en quan- tité et en qualité. Mais le prix de ces aliments a pratiquement dou- blé entre octobre 2007 et mars 2008.” Cette augmentation du bud- get alimentation a fragilisé d’autant les trésoreries déjà pas- sablement tendues avant l’envolée des carburants. Dans ces circonstances, pourquoi ne pas renouer avec la culture des céréales comme cela se prati- quait autrefois ? “La situation a beaucoup évolué.Les troupeaux ont grandi. Ici sur le Val de Mor- teau, les conditions naturelles : altitude, climat, ne permettent pas d’avoir la productivité suf- fisante pour couvrir les besoins. En plus, on est confronté aujour- d’hui à une pression foncière qui n’existait pas.” Difficile aujourd’hui de remettre en cause la spécialisation her- bagère du Haut-Doubs agrico- le, largement orienté dans les productions fromagères d’appellation comme le comté, morbier ou mont d’or. “La remi- se à niveau du prix du lait à comté cet hiver ne compense pas l’augmentation des coûts de pro- duction” , confirme Philippe Cui- net, le président des JeunesAgri- culteurs du Doubs. La hausse du baril n’arrange rien. Avec 160 000 litres de quotas laitiers, Bruno Billot-Laillet exploite une structure plutôt modeste dans la filière. Il consomme environ 3 000 litres

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de fioul rouge par an. En moins d’un an, le prix au litre est pas- sé de 0,66 à 0,95 euro. À quan- tité égale, il paiera 870 euros en plus sur la facture carburant. “Tous les produits dérivés du pétrole : engrais, matières plas- tiques, suivent la même évolu- tion. On peut également y ajou- ter les services indexés : dépla- cements du vétérinaire, trans- port des animaux à l’équarrissage, à l’abattoir” , reprend Philippe Cuinet. Les J.A. du Doubs ont manifesté de fioul et 0,66 centime d’euro par litre restant à leur charge. Aujourd’hui, cette requête est partiellement exaucée. Le gou- vernement ayant accepté de reconduire le dispositif de rem- boursement des 5 centimes d’euros pour les 6 premiers mois de l’année. Quid des 0,66 centime d’euros par litre ? “On réclame toujours des mesures d’allégement des charges sociales” indique le pré- sident des J.A. du Doubs. Michel Barnier, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche pro- posait également le 30 mai “une série de mesures au sein d’un plan global de performance éner- gétique des exploitations agri- coles, afin de d’améliorer l’efficacité énergétique et de pro- mouvoir la production d’énergie renouvelable sur les exploita- tions agricoles pour elles-mêmes et pour l’approvisionnement des réseaux.” Sur le fond du pro- jet, pas de problème. Reste à définir la forme. Comme la plupart des agricul- teurs du Doubs, Philippe Cui- net est “convaincu qu’on doit investir dans le sens de l’autonomie énergétique mais, vu l’état des trésoreries, cette indépendance devra être impul- sée par des aides des pouvoirs publics.” F.C. leur ras-le-bol le 30 mai dernier à Besançon. Ils revendiquaient le rem- boursement total de la T.I.P.P. Ils touchaient jusqu’à présent 5 cen- times d’euros par litre

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870 euros en plus sur la facture carburant.

Avec la hausse du fioul, Bruno Billod-Laillet s’inquiète aus- si de l’explosion du prix des céréales. “Le gros souci, c’est de savoir quand ça va s’arrêter.”

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